. « Des supporters qui viennent avec une arme en poche pour voir un match, je ne comprends pas »

. « Des supporters qui viennent avec une arme en poche pour voir un match, je ne comprends pas »
Football. « Des supporters qui viennent avec une arme en poche pour voir un match, je ne comprends pas »

« En huit ans d’expérience, je n’ai jamais vu ça, un tel niveau de violence et d’insécurité, j’espère que c’est la première et la dernière fois. » Dimanche, nous rencontrons David Caccamo, une semaine après avoir arbitré le match de du championnat départemental 2 entre l’ASC Plombières-lès-Dijon et l’AS Fontaine-d’Ouche (ASFO). Il reste sous le choc de la tournure des événements entre supporters et joueurs après le coup de sifflet final.

Pourtant, sur le terrain, pendant plus de 90 minutes de jeu, « je n’avais rien à dire sur les deux équipes ni sur les arbitres assistants. C’était un match difficile, Plombières était premier et n’avait jamais perdu, c’était un grand match», assure l’arbitre du district de football de Côte-d’Or. Le seul incident s’est produit dès la première minute. « Dès la première faute sifflée, un supporter de Fontaine-d’Ouche m’a insulté et menacé de me tuer », se souvient-il. « Je suis allé dire à mon délégué et aux entraîneurs que si ça continuait j’arrêterais le match. Le coach de l’ASFO est allé parler aux spectateurs pour les calmer immédiatement. Et ça a repris sans problème. »

“Les parents du joueur ont été lynchés”

Au 92e minute, juste avant de siffler la fin du match, David Caccamo donne un carton rouge à un joueur de l’ASFO devant les spectateurs. « Je retire le joueur pour lui expliquer et là, les supporters de l’ASFO me disent que « ça vaut cent fois rouge, bravo ! ». Je me dis, c’est bon, tout se termine bien, on va pouvoir rentrer à la maison», confie le quadragénaire. « En plus, Fontaine d’Ouche venait de gagner (3-2). »

Mais pendant que les joueurs rentrent aux vestiaires et que David Caccamo reste sur le terrain, comme l’exige le règlement, tout va dégénérer. « J’ai remarqué que les spectateurs de La Fontaine-d’Ouche affrontaient un joueur de Plombières, mais je n’ai pas entendu pourquoi ni ce qui provoquait cette colère », a confié l’arbitre. « Ils l’ont emmené à l’extérieur du complexe pour le battre, j’ai immédiatement dit à mon délégué d’appeler la police. J’observe de loin, les parents du joueur intervenir et se faire également lyncher et mettre à terre. Je me sentais impuissant, il bougeait, puis s’arrêtait et recommençait. Il y avait des couteaux et un club de golf. De plus, le joueur a été poignardé au-dessus de la salle d’arcade. »

À ce déferlement de violence viendra s’ajouter un autre événement. “J’ai entendu, tout près de moi, le chargement d’une cartouche suivi d’un coup de feu, c’était horrible, ça m’a fait mal aux oreilles, tout le monde s’est éloigné”, raconte David Caccamo. « Je suis allé directement aux vestiaires, j’ai appelé la police en disant que je ne sortirais pas sans leur intervention, pour qu’ils assurent la sécurité. Quand ils arrivèrent, c’était comme une volée de moineaux, il ne restait presque plus personne et encore moins pour parler. »

« Quelles solutions ? Mettre des agents de sécurité ? »

L’arbitre n’incrimine aucun des deux clubs. “J’ai parlé avec les équipes, elles étaient toutes choquées, je n’avais jamais eu de problème avec aucune d’entre elles avant cette rencontre”, assure-t-il. « Nous sommes d’accord que ce qui s’est passé est inacceptable, pour le football c’est une honte ! Le vrai problème, ce sont les spectateurs. Des supporters qui viennent avec une arme en poche pour voir un match, je ne comprends pas, ce n’est pas l’esprit du sport. » L’arbitre a fait un rapport à la commission de discipline. L’enquête est en cours. Il a également porté plainte auprès de la gendarmerie, qui a ouvert une enquête sur les événements survenus après le match.

“On va attendre les sanctions, la trêve de deux mois va faire du bien”, estime le quadragénaire. « Mais on pense au match retour, comment ça va se passer ? Aujourd’hui, il y a de plus en plus de violence dans le football amateur, ce qui s’est passé à Plombières aurait pu arriver sur n’importe quel terrain, c’est terrible à dire. Quelles solutions quand cela vient du public ? Je pense que certains clubs vont finir par être obligés d’embaucher des agents de sécurité pour certains matches à risque. »

Un autre match arrêté à Perrigny-lès-Dijon

Un autre incident s’est produit dimanche 15 décembre, dans l’après-midi, sur un terrain de football. Cette fois, il s’agissait d’un match départemental 3, entre Perrigny-lès-Dijon et le club de football des Grésilles (FC) de Dijon, qui a failli mal finir. Mais la police avait été prévenue d’éventuelles tensions et avait donc mis en place un système de sécurité dans le stade. Durant le match, des insultes et des provocations ont été lancées contre les joueurs par les supporters.

Dix minutes avant la fin du match, alors que Perrigny menait 5 à 1 et que la tension montait dans les tribunes, l’arbitre décide d’interrompre, puis d’arrêter définitivement le match. « Il a jugé que les joueurs n’étaient plus en sécurité », précise Jérôme Thibert, président de la circonscription de football. « J’attends son rapport et, là aussi, la commission de discipline est saisie. »

Du côté des gendarmes, on souligne que « la rixe a été évitée, nous avons pu contenir la situation ».

 
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