Alors que les négociations entre distributeurs et fabricants débutent après un an de faible consommation, le patron de la marque ne compte plus sur une action politique pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.
Michel-Édouard Leclerc, le patron du groupe E.Leclerc, était invité ce dimanche 22 décembre sur LCI. Il pensait que si “le taux d’inflation sera stable” en 2025, sa marque disparaîtrait « recherchez des réductions de prix » lors des négociations qui s’ouvrent avec l’industrie agroalimentaire. « Tout le monde a des raisons d’augmenter les prix »a-t-il déclaré, avant d’assurer de passer “en mode combat”. Michel-Édouard Leclerc invite notamment les industriels à étaler leurs augmentations de coûts, favorisant la place toujours croissante des marques distributeurs dans les rayons de l’enseigne.
Dans une interview accordée ce matin au Parisien, le PDG de Carrefour a également avancé cet argument, revendiquant une part de 40% des produits à marque Carrefour dans le chiffre d’affaires du groupe. “Cela nous permet d’avoir des prix en moyenne 30% inférieurs aux grandes marques”» a déclaré Alexandre Bompard. Des négociations qui s’annoncent donc serrées, alors que le président d’E.Leclerc ne compte plus sur les politiques économiques pour améliorer le quotidien des Français : “ce n’est pas la loi qui fixera les prix”a-t-il déclaré au micro de la chaîne d’information LCI.
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Manque de planification
Le patron du distributeur estime que « Même les plus militants se sont désengagés de cette dramaturgie (politique) ». Alors que la France attend toujours l’annonce d’un gouvernement, il déplore un “manque de professionnalisme” de la classe politique qui ne permettrait pas aux Français de se projeter. Pour le distributeur, cette ambiance d’incertitude est responsable du taux d’épargne élevé des Français : « Il y a un manque de planification. Par exemple, on ne sait pas s’il faut acheter une voiture électrique parce qu’on ne sait pas s’il y aura une valeur de revente !
Michel-Édouard Leclerc estime cependant que les Français « offrez-vous un Noël de consolation » et ça « la consommation ne sera pas si mauvaise à la fin de l’année ». Ce pronostic contraste quelque peu avec les prévisions de novembre. Une étude réalisée par l’institut de recherche CSA pour Cofidis prévoyait même un budget de Noël au plus bas, 52 euros en dessous de celui de 2023.