La saison 2024 a permis à Marc Márquez de donner un nouvel élan à sa carrière, avec un retour sur la première marche du podium, une troisième place au championnat et un contrat signé avec l’équipe officielle Ducati. Mais avait-il le potentiel pour faire encore mieux ? C’est ce que semble croire Frankie Carchedi, chef mécanicien du pilote lors de sa saison passée chez Gresini.
S’exprimant sur le podcast Crash.net, l’ingénieur a estimé que Márquez s’est montré « entrée rapide » sur la Ducati, ce qui lui a permis de paraître rapidement en mesure de prétendre à la victoire… mais dans la première moitié du championnat, un caillou dans la chaussure compliquait tout chaque week-end.
Márquez a été tantôt désavantagé par une position lointaine sur la grille, tantôt en tête mais finalement piégé, comme à Austin, où il menait avant de chuter à cause d’un problème de freins, dans le sprint de Jerez, terminait au sol comme de très nombreux pilotes, ou dans la course principale le lendemain, lorsqu’il perd son duel contre Pecco Bagnaia.
« Il a fallu du - [pour gagner]surtout en début d’année”a noté Carchedi. « Peut-être que si nous n’avions pas commencé en cinquième ligne mais en troisième ou deuxième ligne, il aurait pu gagner plus tôt dans l’année. Je me souviens très bien de Jerez. Malheureusement, nous sommes tombés dans une flaque d’eau pendant la course de sprint alors que nous étions en tête. Cela a probablement eu un petit effet, je ne sais pas, dans la course principale.
Ne pas gagner en début de saison a peut-être privé Márquez d’un certain déclencheur sur la Ducati, qui aurait été susceptible d’enclencher une dynamique positive : “Peut-être que les choses auraient pu se passer un peu différemment s’il avait gagné plus tôt, mais nous sortions aussi d’Austin, où nous avons eu un problème de freins. C’était important de voir l’arrivée [à Jerez]. Je pense qu’il y a eu beaucoup de courses où il aurait pu partir d’un meilleur endroit en début d’année.
Marc Márquez a chuté alors qu’il menait le sprint à Jerez
Photo de : Gold and Goose / Motorsport Images
Dans cette première partie de championnat, Márquez payait encore son manque de connaissance de la Ducati et n’arrivait pas à en saisir toute l’essence, notamment en raison du - de roulage limité le week-end. Selon Carchedi, l’Espagnol était simplement “pas prêt”ce qui s’est vu avec ses difficultés à entrer directement en Q2, compliquant ainsi ses week-ends.
“Pour faire un tour sur Ducati, il a une technique à laquelle il faut s’habituer pour faire le meilleur et je ne pense pas qu’on ait fait beaucoup de qualifications directes en Q2 avec Marc dans la première moitié de l’année. Ensuite, tout le week-end, c’était une histoire de retour, c’était compliqué.
« Au début de l’année, nous savions que nous devions être en Q2 pour pouvoir utiliser trois pneus tendres. [en Essais]il ne restait donc que sept ou huit tours en FP2 pour trouver les réglages de course.précisa Carchedi. « Nous n’étions pas prêts en début d’année. C’est la principale chose qui a changé au cours de la saison.
Selon lui, je n’ai jamais rien vu de comparable.
Malgré ces périodes d’incertitude, Marc Márquez a toujours eu une confiance totale en Gresini, que Frankie Carchedi considère comme l’une de ses principales forces : « Il avait une grande confiance dans ce que nous faisions et dans ce que nous essayions. Il n’y a jamais eu la moindre panique, même en début d’année, quand nous n’étions pas en Q2, nous avons quand même pu bien faire les choses pour la Q2 et avancer.
« C’est toujours difficile avec des pneus qui peuvent surchauffer [en étant en milieu de classement] mais je dirais que sa plus grande qualité, oubliant tout le côté technique, c’est son approche mentale. Vu la façon dont il y croit, je n’ai jamais rien vu de comparable.
Marc Márquez a remporté trois courses avec la Ducati
Photo par: Dorna
Márquez a peu gagné en automatique sur la Ducati et a remporté trois succès dans la deuxième partie de saison. Il termine sur le podium du championnat, derrière deux autres pilotes Ducati, Jorge Martín et Pecco Bagnaia, qui disposaient d’une GP24 plus performante que son modèle de 2023. Márquez a également battu deux pilotes qui possédaient cette nouvelle version de la moto, Enea Bastianini et Franco Morbidelli, et Carchedi y voit une performance majeure.
“Terminer avant deux [pilotes de la 2024] était assez incroyable. Actuellement, les ingénieurs de Ducati sont tellement bons… Chaque année, on se dit qu’ils ne peuvent pas progresser et ils arrivent à continuer à améliorer la moto. Toutes les motos ont leurs avantages et leurs inconvénients. Il y avait juste quelques domaines dans lesquels il était difficile pour nous de rivaliser.
« Sur un tour, je ne sais pas ce qu’il y a sur cette moto, c’est peut-être une question d’expérience : on parle d’un pilote qui découvrait la moto par rapport à des pilotes qui avaient quatre ou cinq ans sur la même moto. […] Il y a des différences [entre les motos]. Les ingénieurs sont tellement bons qu’ils progressent bien, c’est différent chaque année. Parfois c’est un ou deux dixièmes, parfois c’est plus, les différences sont aléatoires.
Dans cet article
Vincent Lalanne-Sicaud
MotoGP
Marc Márquez
Gresini Racing
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