Les prix de l’électricité pourraient s’envoler d’ici 2030, mais ce n’est pas une fatalité, selon la Cour des comptes

Les prix de l’électricité pourraient s’envoler d’ici 2030, mais ce n’est pas une fatalité, selon la Cour des comptes
Les prix de l’électricité pourraient s’envoler d’ici 2030, mais ce n’est pas une fatalité, selon la Cour des comptes

Le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (Turpe) pourrait augmenter de 21% d’ici 2030, selon la Cour des comptes.

La raison ? Le coût des investissements prévus pour décarboner l’énergie.

Selon le rapport, une des solutions pour éviter un impact trop important sur les consommateurs pourrait être « d’ajuster » le montant des dividendes accordés aux actionnaires de RTE et d’Enedis.

Faut-il s’attendre à une nouvelle hausse des prix de l’électricité dans les années à venir ? La Cour des comptes met en tout cas en garde contre ce risque dans un rapport publié ce mercredi 18 décembre. Dans ce texte, les Sages préviennent que le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité, la Turpe, pourrait augmenter jusqu’à 21% d’ici 2030 pour le réseau moyenne et basse tension. L’augmentation de ce montant, qui représente une bonne partie du coût de la facture d’électricité des consommateurs, pourrait donc avoir un impact sur leur portefeuille.

Comme le rappelle la Cour des comptes, la Turpe «facture aux utilisateurs des réseaux électriques les coûts d’exploitation et les coûts d’investissement de ces réseaux, qui incluent l’amortissement et la rémunération des actifs pendant leur durée d’exploitation« . Autrement dit, il implique les utilisateurs du réseau électrique dans le développement et l’entretien des infrastructures nécessaires à son approvisionnement énergétique.

Les investissements dans la décarbonation doivent être absorbés

Pour comprendre l’impact résultant d’une telle augmentation, il faut d’abord s’intéresser au mode de financement de l’électricité en . Selon EDF, Turpe a récupéré l’année dernière environ 22 % du prix payé sur sa facture d’énergie par un consommateur. Les frais de production, de stockage et de commercialisation représentent également la majorité du montant total à payer (54%), auquel il faut ajouter la TVA (15%) et certaines autres taxes (TIFCE, CTA, etc.). L’augmentation significative de la Turpe, représentant donc près du quart du montant de la facture totale à payer pour un usager, ne serait donc pas sans conséquences sur le prix de l’énergie.

Quelles raisons pourraient expliquer cette augmentation ? Selon le rapport de la Cour des comptes, les investissements de RTE et Enedis dans le développement des énergies renouvelables devront être absorbés dans les tarifs Turpe. “Les années à venir se caractérisent par des besoins d’investissements prévisionnels de croissance très forts, notamment pour répondre aux objectifs de décarbonation de l’économie», précise le rapport. Ses auteurs rappellent que RTE a prévu 100 milliards d’investissements dans ce domaine d’ici 2040, tandis qu’Enedis prévoit de son côté un besoin d’investissement de 96 milliards d’euros.

Rémunération des actionnaires en question

La prévision d’une hausse à 21% de la Turpe constitue néanmoins le scénario pessimiste avancé par la Cour des comptes. “Une telle hausse des prix devrait pour l’essentiel être neutralisée par l’effet de la hausse attendue de la consommation, que les investissements sont censés accompagner.», nuance le rapport, qui souligne néanmoins «les incertitudes» sur les évolutions à venir dans les années à venir sur le sujet.

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S’il fallait néanmoins trouver de nouveaux moyens de financer ces investissements, l’impact sur les consommateurs ne serait pas forcément la solution à considérer, selon la Cour des comptes. Les Sages recommandent plutôt «ajustement de la politique de dividende» vis-à-vis des actionnaires pour compenser ces dépenses. “Les besoins de financement ne peuvent justifier de fixer la rémunération des actifs des opérateurs à des niveaux qui ne reflètent pas le niveau de risque très faible auquel ils sont exposés.», souligne la Cour. Ce sera donc un «arbitrage“à réaliser entre”rémunération des actionnaires” et “modération du prix payé par les consommateurs« .


TA

 
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