Par
Adrien Filoche
Publié le
18 décembre 2024 à 6h45
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« Une quinzaine d’étudiants à problèmes gâchent la vie de tous les autres. » Emilie est professeur d’histoire-géographie depuis quatre ans aux collèges Jules-Verne de Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime). Ce lundi 17 décembre 2024, aux côtés d’autres collègues, elle s’est mobilisée devant les portes de l’établissement pour dénoncer « un climat de violence et de tension permanentes ».
La situation s’est nettement dégradée au sein de l’établissement depuis plus d’un an et demi. Il s’agit notamment de violence physiquemais aussi verbalen particulier contre les surveillants et les assistants d’éducation, pouvant aller jusqu’à menace de mort.
Selon les enseignements, ce climat est lié à un instabilité administrative ce qui se traduit par une succession de plusieurs CPE (conseillers d’éducation principaux) au cours des derniers mois. Mais pas seulement.
« Nous vivons ces violences au quotidien »
Depuis le début de l’année, les enseignants mobilisés ont recensé au total six conseils de discipline. « Rien que la semaine dernière, il y a eu sept exclusions temporaires », se souvient l’un d’eux. Autre exemple, la veille de cette mobilisation, un étudiant s’est retrouvé aux urgences après « une raclée » par d’autres camarades de classe. L’attaque a eu lieu hors les murs de l’établissement.
Les adultes, qu’ils soient enseignants, surveillants ou encore personnels de cuisine, mais aussi d’autres collégiens, en sont victimes. groupe de perturbateurs.
Nous manquons de superviseurs. Les étudiants sont entrés dans la faille. Ils sentent quand il y a une brèche.
« Nous vivons cette violence au quotidien. On nous interpelle de manière agressive», déplorent Marlène et Catherine, respectivement professeures d’histoire-géographie et SVT. Ce qui ressort du témoignage des différents enseignants, c’est la « sentiment d’impunité » de cette minorité d’étudiants.
Egalement mobilisée ce mardi, Florence, représentante des parents d’élèves, regrette que “nos enfants soient soumis au climat décrit par les professeurs”. Elle indique à ce propos qu’un courrier a été envoyé à la rentrée à Dasen (directeur académique des services de l’éducation nationale) pour demander un renforcement de l’équipe de vie scolaire.
Le rectorat a alerté, mais que faire ensuite ?
« Ce climat de tension est lié à l’instabilité administrative », estiment les professeurs qui ont également adressé une lettre au directeur académique à la rentrée. Une rentrée particulièrement mouvementée, marquée notamment par un incident de cyberharcèlement.
Les équipes de direction et de vie scolaire sont appuyées depuis la rentrée par l’inspecteur régional de l’éducation du collège et le conseiller technique départemental des établissements et de la vie scolaire qui ont visité le collège à plusieurs reprises depuis la rentrée et interagissent. régulièrement avec le directeur de l’école. sur le suivi de la situation.
Interrogé, le bureau Dasen a d’abord rappelé que « la situation du collège Jules-Verne est bien connue du directeur académique ».
Dasen explique également que plusieurs interventions ont déjà eu lieu pour soutenir les équipes éducatives. « Sur l’organisation de la vie scolaire au collège, des solutions sont actuellement recherchées par les services académiques », poursuit le cabinet.
Enfin, concernant la sécurité autour du collège, « le chef d’établissement est en contact régulier avec le représentant de la police nationale et la police municipale ».
Pour l’heure, enseignants et parents attendent des mesures concrètes. « Pour le moment, ça ne va pas mieux. Alors, on a du mal à imaginer la fin de l’année et les six prochains mois », déplore Florence.
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