ce que nous savons de l’assassinat par l’Ukraine du plus haut responsable militaire russe

ce que nous savons de l’assassinat par l’Ukraine du plus haut responsable militaire russe
ce que nous savons de l’assassinat par l’Ukraine du plus haut responsable militaire russe

Le général russe Igor Kirillov et son assistant ont été tués dans une explosion à Moscou, revendiquée par Kiev.

“Un crime sans précédent.” Tôt ce mardi 17 décembre, le général Igor Kirillov, chef des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, a été tué dans une explosion devant un immeuble au cœur de Moscou. L’assistant qui l’accompagnait a également été tué.

“Igor Kirillov et son assistant ont été tués” dans l’explosion provoquée par le déclenchement d’un engin explosif, a annoncé la commission d’enquête russe, qui a également déclaré qu’une enquête pour “assassinat”, “attentat” et “trafic d’armes” avait été ouverte.

• Qui était Igor Kirillov

Né en 1970 à Kostroma, dans le nord-est de la Russie, Igor Anatolievich Kirillov servait dans les forces armées de l’URSS depuis 1987. Salué par le président de la Douma Viatcheslav Volodine comme étant un « patriote » et un « soldat de métier ». , Igor Kirillov s’est fait connaître sur la scène internationale pour ses discours contre l’Ukraine et contre les États occidentaux.

Mais aussi pour des propos critiqués, faisant de lui un « porte-parole important de la désinformation du Kremlin », selon le ministère britannique des Affaires étrangères, rappelle le BBC. Avant de devenir chef des forces nucléaires de l’armée russe, Igor Kirillov a dirigé l’Académie russe de protection radiologique, chimique et biologique Timochenko.

Parmi ses communiqués les plus commentés : une accusation contre les États-Unis d’avoir construit en Ukraine des laboratoires d’armes biologiques, censés créer des virus à des fins militaires. Un argument utilisé pour justifier l’invasion du pays en 2022.

Igor Kirillov, chef des forces de défense nucléaire, biologique et chimique russes, le 22 juin 2018 © AFPTV / AFP

Agé de 54 ans, Igor Kirillov était également connu au-delà des frontières russes pour avoir été accusé et sanctionné pour le prétendu déploiement d’armes chimiques en Ukraine. En poste depuis avril 2017, le militaire a été sanctionné en octobre dernier par le Royaume-Uni pour « déploiement d’armes chimiques barbares en Ukraine ».

Kiev affirme avoir enregistré 4 950 cas d’utilisation par la Russie de munitions contenant des agents chimiques depuis février 2023, blessant plus de 2 000 soldats ukrainiens par « empoisonnement chimique », a déclaré l’ambassadeur d’Ukraine auprès de l’ONU, Sergiy Kyslytsya. Les autorités russes ont rejeté à plusieurs reprises ces accusations, les qualifiant d’« absurdes ».

• Une explosion avec un scooter piégé

L’explosion qui a tué mardi 17 décembre l’officier militaire russe de haut rang et son adjoint a été provoquée par un explosif caché dans un scooter, au pied d’un immeuble d’un quartier résidentiel, sur l’avenue Riazanski, au sud-est de Moscou, disent les enquêteurs russes. L’explosion a endommagé l’entrée du bâtiment.

Après l’assassinat de son haut responsable militaire, Moscou a promis de « punir les responsables ». “Un crime sans précédent a été commis à Moscou”, écrit le quotidien russe Kommersant sur son site Internet. L’ancien président russe Dmitri Medvedev dénonce « les tentatives d’intimidation de notre peuple, d’arrêt de l’avancée de l’armée russe et de semer la peur » et assure qu’elles « sont vouées à l’échec ».

Une minute de silence a également été observée lors d’une séance de la chambre basse du Parlement. De son côté, le vice-président du Conseil de la Fédération, chambre haute du Parlement russe, Konstantin Kosachev, a promis que « les meurtriers seront punis. Sans doute et sans pitié. Pour l’heure, ni le Kremlin ni Vladimir Poutine ne se sont prononcés sur le sujet.

• L’Ukraine revendique la responsabilité de l’explosion

Vers une nouvelle escalade des tensions entre la Russie, qui promet une revanche, et l’Ukraine ? Quelques heures après l’annonce de l’explosion et de la mort d’Igor Kirillov, Kiev a revendiqué l’assassinat du haut responsable russe, affirmant qu’il s’agissait d’une « opération spéciale du SBU », les services des forces de sécurité ukrainiennes, qui ont accusé lui, jusqu’à lundi, de « crimes de guerre ».

“Kirillov était un criminel de guerre et une cible tout à fait légitime, car il avait donné l’ordre d’utiliser des armes chimiques interdites contre l’armée ukrainienne”, a poursuivi une source du SBU à l’AFP.

Il est également le responsable militaire russe le plus haut gradé et le plus médiatisé à avoir été éliminé à Moscou depuis le début de l’offensive russe contre son voisin ukrainien en février 2022.

 
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