Où aura lieu ce vendredi 27 décembre à l’Arène du Futuroscope le « Grand Derby » entre Alterna Stade Poitevin et Tours Volley-Ball ?
A Lawson-Body, les soirs de match, Cédric Enard a l’habitude de suivre les matchs dans le prolongement du couloir des vestiaires visiteurs, à quelques mètres derrière le banc poitevin. En vivant intensément presque tous les points des duels disputés par les Stadistes. “J’aime être laissé à moi-même, sans me parler”il sourit. Une situation paradoxale pour cet homme de dialogue, qui aime échanger avec les autres.
“Mon retour n’est pas une issue”
Sa vie change tout simplement en 2024. Car Cédric Enard retrouve le club de volley poitevin où il a été formé comme joueur et qu’il quitte en 1999, dans un nouveau rôle : celui de directeur général. « J’ai toujours eu en tête l’envie de revenir travailler pour le club que j’aimeexplique le Voulaisien de 48 ans. J’ai un peu l’impression d’être venu pour une boucle. » Sans qu’il soit fermé.
Le manager préfère également parler d’un ” chemin “ pour résumer les vingt-cinq dernières années. Et pour cet homme si attaché à son territoire, elles mènent toutes à Poitiers. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne rentre « à la maison ». Il n’a pas perdu le courage de s’entraîner et de se construire. En tant que technicien, d’abord à Toulouse (2004-2017), puis à Tours (2017-2018) et à Berlin (2018-2023).
En tant qu’homme aussi. “Toutes ces expériences m’ont permis de devenir qui je suis”résume celui qui fut également adjoint de l’équipe de France, et sélectionneur numéro 1 de l’Estonie, de la Croatie et de la Turquie. C’est un parcours de formation. “ Et à un moment donné, il était temps de retourner à Poitiers dans mon club d’enfance, d’adolescence et de cœur et de lui restituer tout ce que j’avais pu apprendre dans différents rôles dans différentes structures. » Avec des personnalités clés, comme Philippe Lecouls, Stéphane Faure, Éric Daniel, Marc Francastel, Philippe Blain, Laurent Tillie et Kaweh Niroomand, le président de Berlin, avec qui les liens dépassaient le cadre strictement professionnel.
« Il m’a beaucoup inspiré sur la façon de voir les choses, de gérersummarizes Cédric Enard. C’est une personne très importante dans ma carrière, un homme remarquable. » Il y en avait aussi deux autres : Gino Brousseau et Éric Ngapeth, avec qui il avait côtoyé lors de la saison du titre de champion de France 1999 au Stade Poitevin.
Comme un symbole, c’est en signant, mi-septembre, le double champion olympique et fils aîné de l’ancien entraîneur du club du Stade, Earvin, que Cédric Enard a réalisé le plus gros coup jamais réalisé par un club de volley français. “Peut-être que j’aurais pu prendre ma retraite après ça”s’amuse le manager qui suit la formation réputée du pôle droit et économie du sport de Limoges.
Cela aurait été dommage pour l’Alterna SPVB qui a pu compter sur lui pour relancer un centre de formation dont l’ouverture est prévue à la rentrée 2025 et organiser, entre autres, le premier match de son histoire à l’Arena. Futuroscope, ce vendredi. “C’est une machine à laver mais je m’en doutaisil décrit. Il y a beaucoup de travail, tellement de choses à faire. C’est très riche et intéressant. Signer est une chose, mais mon retour n’est pas une issue. » L’année 2024 marque tout simplement le début d’une nouvelle histoire…