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Patrick Sabatier donne son avis sur Baba et sur l’arrêt de C8

book Patrick Sabatier ©DR

Tout commence par la découverte d’une inscription sur une vieille photo trouvée dans une mallette…

La mallette de ma mère, Emma. J’ai décidé d’ouvrir cette mallette dix ans après sa disparition. J’y ai découvert des photos d’elle et cette ancienne photo de classe de ma 3ème B. Derrière cette photo se trouvait cette fameuse phrase : « Ne le dis pas à Paul ». Que voulait-elle dire ? J’ai d’abord cherché à qui il était adressé. Et j’ai supposé que c’était l’un des six garçons sur cette photo. Je me suis donc lancé dans une quête pour savoir à qui il était destiné et surtout ce que je ne devais pas savoir. J’ai très vite compris que cette note avait été faite pour me protéger.

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Vous avez donc retrouvé vos amis d’alors. Comment se sont passées ces retrouvailles ?

Les amis pour moi ont toujours été des amis. J’ai toujours été assez naturelle, à la télévision comme en dehors. Au moment où nous les avons trouvés, je n’étais plus le gars du présent mais celui de la photo. Même si on peut se rendre compte que nous n’avons plus les mêmes affinités, les mêmes goûts.

Comment avez-vous fait pour coucher votre vie sur papier ?

Ce n’est pas du tout un exercice facile. J’ai tout noté dans des cahiers, de manière très académique. Je ne me considère pas comme un écrivain. Je me suis largement inspiré de ma vraie vie pour écrire ce roman. J’ai trouvé plus facile de faire dire à Paul Saran des choses que je n’aurais peut-être pas osé dire. J’ai toujours été une personne très réservée. Dans ma carrière, j’ai fait beaucoup plus parler les autres et ça me convenait très bien.

Cette quête est un peu la vôtre Avis de rechercheune émission que vous avez présentée sur TF1. Dans cette émission qui fait un peu l’ancêtre de Facebook, vous avez notamment invité Johnny Hallyday.

Nous avons fait un spectacle supplémentaire avec lui et sa mère adoptive qui l’a élevé. Quinze jours auparavant, il avait fait une émission mais le public n’était pas au rendez-vous. Mais avec son Avis de recherchenous avons battu des records. C’était un spectacle humain. Nous avons découvert les artistes dans leur humanité.

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Dans ce livre, vous évoquez également des anecdotes de votre carrière d’animateur. Avez-vous encore des projets sur le petit écran ?

J’ai fait longtemps de la télé et j’ai été très gâtée. Il ne faut pas trop demander dans la vie. J’ai tout réussi. Je crois qu’à un moment donné, il faut moins se montrer et se demander ce qu’on peut faire différemment. Je ne veux plus faire de télé, ni de radio d’ailleurs. Il y en a qui veulent faire de la télé jusqu’au bout, mais moi, je veux faire les choses différemment. Je ne vois pas ce que je pourrais faire de mieux. Le - qu’il me reste, que je ne connais pas, j’aimerais le consacrer à autre chose. Je prévois un voyage en Afrique avec ma famille. Cela vaut toutes les émissions de télévision du monde.

Vous avez présenté Le jeu de la vérité de 1985 à 1986 sur TF1. Était-ce un programme audacieux pour l’époque ?

Oui, complètement. Thierry Ardisson n’a qu’un regret : ne pas avoir inventé ce spectacle ! Une personnalité était encore là pendant une heure et demie face aux questions du public.

patrick sabatier ©Barbereau Bernard

Dans le livre, vous revenez notamment sur le jour où vous avez défendu Sophie Marceau.

Le respect est un mot très important pour moi. Ce n’est pas parce que vous êtes une personnalité publique que vous ne devez pas être respecté. Dans l’anonymat le plus complet, un homme s’était montré odieux envers Sophie Marceau qui n’avait que 17 ans. Il l’avait vraiment insultée verbalement. Je demande à Sophie de ne pas répondre. Elle ne méritait pas ça. C’était le jeu de la vérité, pas celui du massacre.

Alain Delon a également participé à cette émission…

Je lui ai demandé en mai 1984 de participer au Jeu de la Vérité et en janvier 1985 il m’a demandé 24 heures de réflexion. Il a accepté de participer et six mois plus tard, il était sur le plateau. C’était un merveilleux homme de parole. Il m’a dit au téléphone : «Quand Alain Delon dit « oui », Alain Delon vient ! » (rires)

Aujourd’hui, des personnalités vivent la même chose mais sur les réseaux sociaux. Comment les voyez-vous ?

Il y a des avantages et des inconvénients. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux. Non pas parce que je ne suis pas intéressé mais parce que je n’ai rien à communiquer. J’ai fait un livre. Tout est là-dedans. Je ne vais pas commencer à parler de ma vie privée ni à partager mon opinion sur aucun sujet. J’ai fait un travail public mais je suis une personne très réservée.

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Vous parlez souvent de la marque que vous souhaitez laisser sur votre famille…

Je veux que mes enfants et mes petits-enfants soient fiers de moi. Fier de ce que je fais, de ce que j’ai fait, de la façon dont je me suis comporté. Je veux qu’ils puissent tirer de moi de bonnes choses comme j’ai pu le faire avec mes grands-parents. Ils m’ont inculqué certaines valeurs comme le respect. J’ai interviewé beaucoup de stars. Mais aucun d’eux ne m’oblige à changer de trottoir. Je ne les ai jamais trahis.

Vous avez travaillé sur C8. Que pensez-vous de son arrêt en mars prochain ?

C’est toujours décevant lorsqu’une chaîne de télévision est interdite de diffusion. Je ne connais pas le dossier mais il doit sûrement y avoir quelque chose de grave pour que cela arrive. Si j’avais été chez Arcom et que j’avais dû prendre cette décision, il m’aurait fallu un gros dossier pour lever la main. Cyril Hanouna a ses admirateurs et ses détracteurs. Il fait un one-man show tous les soirs. Au sens professionnel du terme, il est performant. Mais je sais qu’au fond, les gens n’aiment pas ça. Je suis assez sympathique à ce sujet car je connais la difficulté de faire un spectacle.

C’est vous qui avez mis le pied à l’étrier d’un certain Marc-Olivier Fogiel…

Il est venu voir mes émissions sur RTL. Il avait 13 ans et il voulait absolument être mon stagiaire. Je lui ai dit : « Tu es trop jeune. Est-ce que tes parents savent que tu es ici ? (rires) J’ai appelé son père pour voir s’il m’avait donné la permission. Et c’est comme ça que ça a commencé. J’ai vraiment vu en lui quelqu’un qui voulait faire carrière. Je lui ai confié beaucoup de responsabilités dès le début. Il disposait d’une immense main d’œuvre.

 
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