Cédric Favier a un profil d’entrepreneur et d’investisseur. Après avoir créé deux startups, il a travaillé pendant plus de 10 ans dans le secteur du capital risque. « Ces années m’ont donné envie de revenir à l’entrepreneuriat » dit-il. En 2021, il croise la route d’Emmanuel Gounon et d’Eric Angelier du studio Waoup et ils commencent à travailler ensemble pour poser les bases de ce qui deviendra 4Elements.
« Le principe était de trouver des solutions concrètes pour lutter contre les problèmes liés à la transition climatique. Nous voulions adresser tous les secteurs, que ce soit la mobilité, le BTP, l’agro-agro ou encore l’énergie”explique Cédric Favier. En parallèle, ils commencent à constituer une communauté de scientifiques, d’entrepreneurs, d’experts du secteur et de futurs clients.
Un studio dédié à l’impact
4Elements vise avant tout à créer de l’impact. Tous les six mois, le studio organise des sprints avec son écosystème sur des thématiques précises. « Nous aimons avoir un différenciateur technologique dans l’approche des projets. Nos sujets sont à 80% matériels, car nous pensons que la science est la réponse aux enjeux majeurs de la transition climatique »indicates Cédric Favier. « En ce moment, nous travaillons sur la géothermie et de nouveaux matériaux pour stocker le CO2 »ajoute-t-il.
Lorsque l’idée ou la technologie initiale est trouvée, le studio constitue une équipe, développe un premier produit et commence à vendre pour franchir les étapes qui justifieront une première levée de fonds institutionnelle. «Ensuite, nous quittons le projet. Nous nous concentrons vraiment sur la phase 0 à 1 qui va de l’idéation à une startup finançable de plusieurs millions »comments Cédric Favier.
Aujourd’hui, six personnes couvrent tous les besoins spécifiques d’un projet à différentes étapes et apportent une expertise technologique et sectorielle pour répondre aux problématiques des entrepreneurs. Parmi les projets issus du fonds, on retrouve Les thons rougesqui vise à décarboner le transport maritime, Cedrus Solutions, un projet lié à la décarbonation du secteur immobilier, ou encore Net Carbon, dont le principe est de pouvoir dimensionner tous les puits de carbone naturels.
-Une levée de 27,4 millions d’euros
En trois ans, quatre sociétés ont été créées. “Au cours de cette phase initiale, nous avons testé notre modèle et fourni la preuve qu’il fonctionnait”raconte Cédric Favier, qui a construit avec son associé Jean-Baptiste Goffart, originaire de Waoupune équipe solide, récemment renforcée par Cédric Boisart. Pour se lancer, le studio avait récolté 2 millions d’euros dans le cadre de Greenpact. Elle vient de finaliser une levée de fonds de 27,4 millions d’euros et devient indépendante.
Le Fonds européen d’investissement, qui investit pour la première fois dans un studio de startup, en est le chef de file. Plusieurs family offices et Bpifrance, via son fonds French Tech Accelerator, et des investisseurs historiques ont également contribué. « Les cycles d’amorçage et de pré-amorçage ont commencé à prendre de l’ampleur et à s’institutionnaliser. Mais nous restions convaincus qu’au-delà du financement, ce qui manquait à ces projets, c’était le capital humain. L’intérêt d’un studio, qui allie capital humain et capital financier, est donc de dérisquer les projets en amont »says Cédric Favier.
4Elements n’a pas de normes définies concernant la propriété du capital. « Pour certaines entreprises, nous détenons 80 % du capital, pour d’autres, nous n’en avons que 20 %. Tout dépend du déroulement du projet. De toute façon, post-seed, nous devenons la minorité »shares Cédric Favier.
Le fonds est Article 9 SFDR, donc aligné sur l’approche d’investissement à impact. Le carry Interest sera par exemple en partie indexé sur l’objectif d’impact. Avec ces fonds, 4Elements ambitionne de créer une dizaine de startups en cinq ans.