Même si la frontière canado-américaine ne représente qu’une infime partie des entrées illégales et du trafic de drogue aux États-Unis, comme le confirme un article du Soleil Mercredi, le chef du Parti québécois partage l’analyse du nouveau président américain selon laquelle le « laxisme » du Canada représente une menace pour les Américains.
«Sur l’immigration, comme sur le fentanyl, je pense que les Américains ont raison», a déclaré Paul St-Pierre-Plamondon en marge du caucus présessionnaire péquiste, tenu à Terrebonne.
“Nous avons été de mauvais voisins et nous parlons depuis des années du laxisme de ces dossiers qui sont gérés par le Canada”, a poursuivi l’élu, qualifiant la frontière de “passoire”.
“Le Canada n’a pas été un bon voisin, c’est pourquoi le gouvernement fédéral a été incompétent.”
— Paul St-Pierre-Plamondon, leader of the Parti Québécois
Face à ce constat et aux menaces de tarifs associés, Paul St-Pierre-Plamondon estime que le Québec doit prendre les choses en main et agir, en espérant calmer la colère de l’administration Trump.
« Il ne faut pas être incompétent au Québec […] Nous pensons que nous ferions mieux de démontrer que nous sommes de bons partenaires aux États-Unis en étant proactifs sur ces questions », a-t-il résumé.
Il propose encore une fois une escouade policière panquébécoise pour patrouiller la frontière, afin d’intercepter le plus grand nombre possible de contrebandiers trafiquants de drogue, d’armes et de personnes.
Le chef péquiste convient que la bonne volonté du Québec a peu de chance de faire changer d’avis Donald Trump. «Mais plus nous travaillons à minimiser ces tarifs, à les éliminer, en démontrant que nous sommes un partenaire qui se démarque positivement, mieux c’est pour le Québec.»
D’après les données recueillies par Le Soleilquelque 23 kg de fentanyl destinés aux États-Unis ont été saisis par les services frontaliers canadiens en 2024, comparativement à 9 364 kg à la frontière mexicaine.
À ce fait, le Parti Québécois répond que le Canada est tout de même producteur de fentanyl, « comme le démontre le démantèlement de plusieurs laboratoires clandestins à travers le pays et la recherche de millions de doses, en quantités suffisantes pour tuer tous les Canadiens.
-“Nous devons attaquer les points de passage qui facilitent le trafic de cette drogue et d’autres, indépendamment de ce qui se passe à la frontière mexicaine en termes de saisies par rapport à notre frontière.”
Pas du côté québécois, assure Bonnardel
Du caucus caquiste, en cours à Saint-Sauveur, le ministre de la Sécurité publique ne s’est pas pressé de réagir aux propos du chef péquiste.
François Bonnardel a accusé le PSPP de tenir des « conneries totales », soulignant que le fentanyl entre principalement par l’Ouest canadien, et non par le Québec.
« Les services de renseignement nous confirment que, oui, il y a un problème de fentanyl, mais dans l’Ouest canadien », a-t-il déclaré, concluant « qu’il n’y a pas de problème de fentanyl du côté du Québec.
Il s’est toutefois entendu sur les enjeux de traite de personnes qui se produisent entre le Québec et les États-Unis, notamment dans le secteur d’Akwesasne, en Montérégie.
M. Bonnardel a toutefois indiqué que des ressources supplémentaires de la Sûreté du Québec, mais aussi de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et des services frontaliers, étaient en route.
“Nous parlons d’équipements technologiques, nous parlons de Blackhawks supplémentaires, d’hélicoptères qui pourraient survoler, sinon immédiatement, sinon dans les prochains jours”, a-t-il détaillé. Nous espérons donc que le plan de match sera en mesure de répondre adéquatement aux préoccupations de l’administration américaine.»
Avec la collaboration d’Olivier Bossé.