Quelle est la relation entre Anne D., une mère divorcée de 53 ans et l’acteur américain Brad Pitt de 61 ans ? D’abord un déferlement médiatique autour d’une escroquerie aux sentiments organisée par des « brouteurs », ces escrocs qui s’en prennent à des femmes vulnérables de certains pays africains pour détourner des sommes d’argent conséquentes.
Selon Anne D., qui aurait subi un détournement de plus de 800 000 euros sur 17 mois, entre février 2023 et juin 2024 (soit l’équivalent de plus de 47 000 euros par mois, répartis en diverses sommes), elle aurait souhaité témoigner au portrait de l’émission “Sept à Huit” sur TF1 pour dénoncer ces arnaques parfaitement organisées qui vont jusqu’à entretenir une emprise psychologique sur leurs cibles.
“J’ai été victime d’une arnaque”
Mais son récit, qu’elle estime tronqué et loin du message de prévention qu’elle entendait faire passer, comme elle l’a confié au média Légende sur Youtube, a eu des répercussions néfastes depuis la diffusion. TF1 a d’ailleurs décidé de supprimer l’interview de l’ensemble de ses médias, alors que les commentaires négatifs se multiplient sur les réseaux sociaux.
“Je suis une femme attentionnée. Je ne suis ni fou ni stupide. Je voulais juste aider une personne. J’ai été trompé et c’est pour cela que je voulais témoigner. Je ne suis pas le seul dans cette situation. J’ai été arnaqué !», explique-t-elle depuis la Réunion où elle réside actuellement.
Fragilisée par une relation complexe qui a laissé un traumatisme et un divorce compliqué, la quinquagénaire a voulu croire à sa rencontre virtuelle avec un faux Brad Pitt, derrière lequel se cachait un ou plusieurs individus maléfiques qui savaient manipuler ses failles émotionnelles.
“Elle s’est prise au jeu”
“Elle s’est prise au jeu», décrit l’ex-hacker Marwan Ouarab qui a retracé les « brouteurs » jusqu’au Nigeria notamment. Anne D. est en détresse émotionnelle. Elle s’est rendu compte que les photos étaient “fausses”, elle a remarqué qu’il s’agissait de montages photo. Elle n’y croyait pas, mais les escrocs l’avaient sur leur site Internet.
Durant les deux jours d’entretiens, Anne D. a expliqué vivre une détresse affective et affective. “Si quelqu’un vient vous dire des mots que vous n’avez jamais entendus, vous prête attention que votre propre mari ne vous a jamais accordé, nous tombons dedans« . Elle déplore que ses propos aient été détournés du sens de sa démarche lors du montage du portrait.
C’est sa fille Margaux, vivant en France métropolitaine, qui va finalement sauver sa mère de cette arnaque infernale où elle s’enfuit sans une somme d’argent dépassant les 800 000 euros.
Dans une situation financière (et psychologique) difficile, elle résume sa situation actuelle. “Ma vie est une boîte de 6 m² avec quelques cartons à l’intérieur« .
De Correns à Cogolin
Il y a pourtant un point commun entre l’acteur américain Brad Pitt et Anne D. : le département du Var. Un peu plus d’une heure de route sépare l’ex-mari d’Angelina Jolie des lieux où la mère a grandi entre son enfance et son adolescence.
En 2011, le couple Brangelina jette son dévolu sur un immense domaine viticole d’une quarantaine de chambres à Correns, le Château de Miraval. Malgré le divorce (tumultueux) de Brad Pitt et Angelina Jolie, le sexagénaire venu d’Hollywood s’est engagé dans un bras de fer contentieux avec son ex-femme pour conserver son havre de paix dans le Var.
Le parcours d’Anne D. est plus modeste. Sur les réseaux sociaux, elle laisse traces de deux témoignages personnels indiquant sa naissance en octobre 1971 et sa scolarité dans des établissements scolaires : à l’école primaire de Cavalaire (1977-1981) et au collège Gérard-Philipe de Cogolin (1983-1987). Elle affiche également une photo d’elle, une jeune femme blonde, qui semble épanouie et avec un large sourire.
Revenu personnel modeste
La vie d’Anne se poursuit ensuite loin du golfe de Saint-Tropez, dans l’océan Indien pendant plus de trente ans. Mariée à un homme que l’on dit « très à l’aise financièrement », elle est mère d’une jeune femme résidant désormais dans la région lyonnaise.
A la tête d’une entreprise spécialisée dans le commerce de détail de meubles, créée en 2006 à Saint-Denis à La Réunion, le quinquagénaire a toujours eu des revenus personnels modestes. Les centaines de milliers d’euros « harponnés » par les escrocs proviendraient de la liquidation de son divorce avec son ex-mari, dont on ignore les activités.