Une journée à marquer d’une pierre blanche. Le 9 janvier, le spectacle C ce soirsur France 5organisé ce qui semble être son premier débat contradictoire depuis plusieurs années. Il était temps… Entrepreneur digital et spécialiste des réseaux sociaux, Fabrice Epelboin était présent sur le plateau pour évoquer « nouvel empire » fondé par Elon Musk et les dangers que le réseau social X ferait peser sur la démocratie. Il en a profité pour rappeler – devant un parterre d’intervenants bouche bée – que Twitter était devenu un « objet de censure » bien avant sa prise de pouvoir par Elon Musk, sous l’action d’une gauche déterminée à faire taire ses opposants. ” Nous devons nous replonger dans les fichiers Twittera-t-il déclaré. L’administration et le FBI exploitaient la théorie du complot RussiaGate pour pointer du doigt des personnes désignées comme agents russes. […] Cela a abouti à l’éradication des républicains sur les réseaux sociaux. Ce sont les démocrates qui ont exploité le FBI et cela représente une violation du 1est amendement, ce qui est extrêmement grave pour les Américains. »
Un peu abasourdis par ce discours à contre-courant, Nathan Devers, Thomas Snégaroff et Karim Rissouli, présents sur le plateau, ne savaient pas quoi reprocher au spécialiste de l’époque. Il a fallu deux jours au camp de la Vraie Vérité pour contre-attaquer. Professeur à Sciences Po et spécialiste autoproclamé en « anti-fake news », s’est rendu Thomas Huchon à LCI de démentir totalement tous les propos de Fabrice Epelboin. “ Ce n’est pas vrai ! », s’est-il exclamé, ajoutant que l’entrepreneur avait dit « plein de choses qui n’étaient pas à la hauteur ». « Nous avons vraiment un énorme problème avec M. Epelboin, je vous le dis. Tout ce qu’il a dit cette semaine dans une émission du service public… Je ne comprends pas pourquoi on le laisse dire des choses comme ça. »
La soif de censure du camp « démocrate »
M. Huchon est un parfait représentant de cette gauche moralisatrice qui réclame la censure de ses opposants. Si l’on l’écoutait, tous ceux qui s’écartent du récit médiatique autorisé devraient être accusés de « haine » ou de « complot » et, par conséquent, évacués des espaces de débat, voire poursuivis en justice.
Les remarques faites dans C ce soir de Fabrice Epelboin sont pourtant indiscutables. La fermeture massive des comptes Twitter associés à la droite – dont celui de Donald Trump lui-même ! – est prouvé. Quant au rôle obscur joué par l’administration américaine sur certains sujets sensibles, il est largement documenté et n’est nié que par quelques zozos d’extrême gauche. En août 2024, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, révélait dans une lettre envoyée à une commission du Congrès américain que l’administration de Joe Biden avait « met la pression sur [ses] des équipes pendant des mois pour censurer certains contenus liés au Covid-19 » en 2021. Il a aussi reconnu avoir étouffé, à la demande du FBI, une sombre affaire compromettant Hunter Biden, le fils du président démocrate des États-Unis.
« Les faits, juste les faits », comme dirait le journaliste Patrick Cohen. Mais ce sont précisément les « faits » que la gauche veut censurer quand ils contredisent ses idées prêtes à penser. Ceux qui démontrent que la tentation totalitaire n’est plus à droite, ceux qui prouvent que des mensonges ont été proférés par le camp covidiste et, surtout, ceux qui révèlent les dangers de l’immigration.
Les attaques contre Elon Musk n’ont jamais été aussi violentes que depuis qu’il soutient l’AfD et dénonce les viols massifs commis en Grande-Bretagne par des gangs pakistanais. Mais, incapable d’avancer la moindre idée, la gauche en est réduite à deux comportements : la désertion – à l’image de Sandrine Rousseau, qui vient d’annoncer pour la cinquième fois son départ du réseau social X – ou l’appel à la censure. En l’espace d’une petite semaine, la suppression de la plateforme d’Elon Musk a en effet été envisagée, voire demandée, par le député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj, la secrétaire nationale des écologistes Marine Tondelier ou encore l’ancien commissaire européen Thierry Breton. ” Si je constate que le débat public est perturbé, je peux alors imposer des sanctions très lourdes à ces plateformes, je peux même aller jusqu’à interdire », a également déclaré notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, très incisif contre Elon Musk, mais bien plus doux lorsqu’il s’agit de demander à l’Algérie la libération de Boualem Sansal. Il faut croire que certains combats sont plus importants que d’autres.
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