Ce matin, sur BPM Sports, Renaud Lavoie est intervenu pour répondre aux rumeurs persistantes sur l’avenir incertain de la chaîne sportive.
Alors que plusieurs spéculations circulent quant à une possible fermeture de TVA Sports après la fin de son contrat de diffusion exclusive avec la LNH en 2026, Lavoie a voulu rassurer – ou du moins tenter de le faire.
Mais à écouter ses propos, il semble que la chaîne devra se contenter des miettes.
Lavoie a déclaré que TVA Sports ne disparaîtrait pas, mais que son rôle dans la diffusion des matchs de la LNH pourrait être drastiquement réduit.
Selon lui, la chaîne conservera certains matchs des Canadiens de Montréal et de la LNH, mais la fin des exclusivités semble inévitable.
«On s’attend à ce que TSN reprenne un peu, que RDS reprenne un peu, TVA Sports pareil aussi, Sportsnet»a expliqué Lavoie, faisant référence à un modèle où les droits de diffusion seraient partagés entre plusieurs réseaux.
Si ces déclarations ont pour but de rassurer, elles révèlent une réalité plus sombre : TVA Sports, déjà en grande difficulté financière avec des pertes colossales, pourrait voir son rôle marginalisé dans le paysage médiatique sportif québécois.
L’avenir de TVA Sports est étroitement lié aux négociations pour les droits nationaux de la LNH au Canada, qui débuteront prochainement en vue de l’échéance de 2026.
Lavoie a souligné que le modèle actuel, où un seul réseau détient les droits exclusifs, pourrait disparaître, ouvrant la porte à une répartition plus équitable entre les chaînes.
Toutefois, cette fragmentation pourrait compliquer la vie des amateurs de hockey. À combien de plateformes faudra-t-il s’abonner pour suivre les 82 matchs du Canadien et les séries éliminatoires ?
Amazon, Netflix et Apple TV font partie des nouveaux acteurs potentiels, qui pourraient perturber les habitudes de visionnage des fans.
Outre la redistribution des droits de diffusion entre réseaux traditionnels, l’arrivée en force du streaming dans l’écosystème NHL promet de transformer profondément les habitudes de consommation des amateurs de hockey.
Renaud Lavoie lui-même a parlé de cette évolution majeure.
Ce virage vers le numérique n’est pas anodin. Alors que les réseaux traditionnels comme TVA Sports, RDS, TSN et Sportsnet peinent à maintenir leur auditoire et à tirer profit de droits de diffusion exorbitants, les plateformes de diffusion en continu disposent d’énormes ressources financières et d’une capacité à rejoindre des auditoires diversifiés, bien au-delà des frontières géographiques.
La fin des exclusivités et l’entrée des géants du numérique soulèvent une question cruciale : à combien de plateformes faudra-t-il s’abonner pour suivre une saison complète du Canadien de Montréal ?
Si le modèle actuel permet encore de centraliser le visionnage via un ou deux abonnements, l’avenir pourrait obliger les amateurs de hockey à jongler entre plusieurs services.
Imaginez devoir naviguer entre Prime Vidéo, RDS, TSN, Apple TV et TVA Sports pour suivre les 82 matchs de la saison régulière et les séries éliminatoires.
Pour les fans, ce cauchemar pourrait signifier des coûts supplémentaires et une complexité accrue, notamment pour les francophones qui devront vérifier si du contenu français est inclus dans chaque forfait.
Dans ce contexte, TVA Sports risque de se retrouver davantage marginalisée. Déjà fragilisée par des audiences en chute libre et des pertes financières sans fin, la chaîne pourrait avoir du mal à s’adapter à cette nouvelle réalité.
Contrairement aux plateformes numériques, qui peuvent facilement absorber les coûts initiaux grâce à des modèles d’affaires diversifiés, TVA Sports dépend presque exclusivement des revenus publicitaires et des abonnements, deux sources en déclin.
Renaud Lavoie a laissé entendre que TVA Sports pourrait conserver certains matchs de la LNH, mais le partage des droits entre plusieurs joueurs affaiblirait inévitablement son positionnement.
La chaîne, qui comptait auparavant sur les exclusivités pour fidéliser son audience, va devoir se contenter d’un rôle secondaire, à la merci des géants du numérique et de ses concurrents traditionnels.
Pour les amateurs de hockey québécois, l’avenir pourrait être plus diversifié, mais à quel prix ? Entre la rupture des droits, la multiplication des abonnements et l’incertitude économique des chaînes francophones, la seule certitude est que l’ère du monopole médiatique est définitivement révolue.
TVA Sports, autrefois ambitieux, pourrait bien n’en récolter que des miettes.
Alors que la LNH envisage une expansion à 34 équipes, avec des candidats comme Houston et Atlanta, le Québec semble encore une fois exclu des plans.
Même si Québec est prisée des gamers, la ville ne possède pas l’attractivité financière et stratégique de ses rivales américaines.
Cette situation illustre l’isolement croissant du marché québécois, où les médias francophones peinent à rivaliser avec leurs homologues anglophones.
Très mauvaise nouvelle pour TVA Sports, alors que les Nordiques constituaient leur dernier espoir.
La chronique de Lavoie suggère un avenir où TVA Sports pourrait se retrouver avec une poignée de matchs de la LNH, bien loin de l’époque où la chaîne était un acteur clé.
Si cette perspective se confirme, elle pourrait sceller le sort de TVA Sports, déjà accablé par des pertes cumulées de près de 300 millions de dollars depuis sa création.
Malgré les efforts de Lavoie pour maintenir un récit optimiste, le contraste avec les ressources et les ambitions infinies de ses concurrents, comme TSN et Sportsnet, est saisissant.
TVA Sports semble condamné à jouer le second rôle, avec des miettes qui ne suffiront probablement pas à renverser la tendance.
Cette situation pose une question troublante : comment TVA Sports, qui peine à survivre financièrement, peut-elle justifier des dépenses somptueuses pour héberger ses journalistes dans des hôtels 5 étoiles à proximité des arénas ?
Cette stratégie, même si elle renforce l’image prestigieuse de la chaîne, contraste brutalement avec la réalité économique d’une entreprise au bord de la faillite.
Pendant que La Presse contrôle ses dépenses en hébergeant ses journalistes dans des établissements modestes, TVA Sports persiste à vivre au-dessus de ses moyens.
Cette gestion contradictoire reflète l’incapacité de Quebecor à adapter son modèle d’affaires à une réalité médiatique en rapide évolution.
Renaud Lavoie a peut-être voulu calmer les eaux ce matin, mais ses propos révèlent une vérité difficile à ignorer : TVA Sports est en sursis.
Et sauf miracle dans les négociations sur les droits de diffusion ou restructuration drastique, la chaîne pourrait bientôt se retrouver reléguée à un rôle anecdotique, si elle survit.