Alors que le Premier ministre répondait seul ce mardi après-midi aux traditionnelles « questions au gouvernement », les oppositions ont souligné à cette occasion ses erreurs et ses hésitations.
Ses premiers pas ont été très scrutés. Moins d’une semaine après sa nomination à Matignon, François Bayrou a endossé un peu plus le rôle de premier ministre ce mardi après-midi à l’Assemblée en répondant aux « questions au gouvernement » pendant plus d’une heure. Alors que le Béarnais est sous le feu des critiques pour avoir choisi de se rendre à Pau lundi en pleine crise à Mayotte, il s’est défendu maladroitement.
Si le président du MoDem promettait de ne laisser aucune contestation “pas de réponse”il a justifié son non-départ pour le territoire le plus pauvre du pays par la volonté de ne pas s’en tenir au voyage d’Emmanuel Macron, qui s’y rendra jeudi. Et d’affirmer que c’est “d’utilité” que les deux personnalités à la tête de l’Etat “ne quittez pas le territoire national en même -”oubliant ainsi que Mayotte est bien un département français. De quoi irriter l’opposition, et notamment la gauche qui ne compte pas faire de cadeaux au nouvel hôte de la rue de Varenne.
“Il ne savait pas où il était.”
Invité de BFMTV, le député écologiste Benjamin Lucas a partagé à ce propos son “stupéfaction”. « Ne sachant pas s’il faut aller vite ou lentement »en référence au singulier rythme de parole de François Bayrou, le parlementaire du Nouveau Front Populaire (NFP) regrette que le Premier ministre n’ait finalement pas fait “il n’y avait rien à dire”. Puis s’est permis une comparaison audacieuse entre le successeur de Michel Barnier et l’actuel président américain : “Il me rappelle Joe Biden”.
Le leader démocrate ayant été contraint de se retirer de la course à la Maison Blanche à l’été 2024 après une série d’erreurs et d’absences, sur fond d’inquiétudes grandissantes sur son état de santé, l’élu de gauche française a écorché la posture. de François Bayrou, dont “Il semblait qu’il ne savait pas vraiment où il se trouvait.” “Il nous a raconté sa vie, il a fait quelques bourdes, c’est quand même très limité, il était excessivement sur la défensive en parlant de Pau”fit-il encore remarquer. Ces premiers pas furent d’autant plus compliqués pour le Premier ministre qu’il se retrouva seul face à la représentation nationale, en l’absence d’un gouvernement à part entière.
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