« L’ampleur du désastre n’est pas encore quantifiable, mais on craint qu’il atteigne des chiffres jamais vus dans l’histoire de la France moderne »écrit L’avant-garde.
Au lendemain du passage du cyclone Chido, qui a ravagé l’archipel et rasé des pans entiers du territoire avec des vents de plus de 225 km/h, le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville s’est montré pessimiste sur le bilan humain.
« Je pense qu’il y en aura certainement plusieurs centaines, peut-être qu’on approchera un millier, voire quelques milliers » de décès compte tenu de “violence” du cyclone, a-t-il déclaré à la télévision locale, alors qu’un bilan provisoire dimanche soir faisait état de quatorze morts et 250 blessés.
Mais comme le souligne le quotidien catalan, on ne le saura pas « probablement jamais le nombre exact de victimes »qui sont « la grande majorité d’entre eux sont des immigrés sans papiers », et dont la religion musulmane impose d’enterrer le défunt dans les 24 heures suivant sa découverte.
Quartiers rasés
“Des images aériennes fournies par la gendarmerie française montraient les ruines de centaines de maisons de fortune éparpillées sur les collines d’une des îles de l’archipel”dire Le Gardien. « Dans certaines zones, des quartiers entiers de baraques et de baraques métalliques ont été rasés ».
Dans le 101e département français, le plus pauvre du pays – où 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté – « La plupart des quelque 300 000 habitants vivent dans des cabanes au toit de tôle et des dizaines de milliers ont perdu leur maison »souligne le BBC.
« La situation est chaotique »confirme Le pays. « Les communications ont également été sérieusement affectées, rendant difficile le dénombrement des victimes parmi une population traumatisée et confinée, sans accès à l’eau ni à l’électricité ».
« Plus de 15 000 foyers sont privés d’électricité. Et les services téléphoniques, même les services d’urgence, sont sévèrement restreints. »précise le quotidien madrilène.
Euronews rapporte le témoignage de Chad Youyou, un habitant de Hamjago, au nord de l’île principale de Mayotte, qui « a publié sur Facebook des vidéos montrant les dégâts considérables dans son village et dans les champs et collines environnants, où presque tous les arbres ont été rasés ».
“Mayotte est détruite, nous sommes détruits”déclare-t-il.
Pont aérien et maritime
Quelque 1 600 policiers et gendarmes ont été déployés “pour aider la population et éviter les pillages”note Semaine d’actualitésalors que « Les secouristes et pompiers de France métropolitaine et du territoire français voisin de la Réunion apportent un soutien supplémentaire ».
« Un pont aérien et maritime est en cours d’établissement depuis La Réunion pour faciliter l’arrivée d’environ 800 secouristes supplémentaires et de plus de 80 tonnes de matériel de secours »ajoute le titre américain. « Les priorités immédiates incluent le rétablissement de l’électricité et l’accès à l’eau potable, des besoins critiques dans un territoire déjà confronté à une pénurie d’eau avant la tempête ».
En effet, avant même d’être frappée par Chido, la population mahoraise vivait déjà dans des conditions très difficiles. Pour L’avant-gardel’archipel est l’un des cas « le plus extrême » d’un «Héritage colonial français» Parfois “explosif”.
Mayotte souffre d’un « pauvreté endémique » et l’immigration – principalement en provenance des Comores voisines – « hors de contrôle, intenable »juge le titre catalan. « Il y a beaucoup de délinquance, le manque d’eau potable et les services de santé sont toujours débordés ».
Le pape François déplore une « tragédie »
Semaine d’actualités considère que la catastrophe met en lumière « la vulnérabilité particulière de l’importante population sans-papiers de Mayotte ». Le titre américain observe que « Plus de 100 000 migrants sans papiers vivent sur le territoire, dont beaucoup dans des logements précaires qui ne résistent pas aux vents violents du Chido ».
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, ainsi que ses collègues d’Outre-mer et de la Francophonie, sont attendus sur l’archipel en fin de matinée lundi. Le président Emmanuel Macron, de son côté, a promis “d’agir” pour les Mahorais, lors de sa rencontre dimanche en Corse avec le pape François. Ce dernier a déclaré soutenir “par l’esprit” les victimes du “tragédie”.
Après avoir balayé Mayotte, Chido a touché terre dimanche au Mozambique « dans la province de Cabo Delgado, juste au sud de la ville de Pemba »où il a tué trois personnes, rapporte le New York Times. « À mesure qu’il se déplace vers l’intérieur des terres, vers le sud-ouest, il devrait s’affaiblir considérablement ».