TVA, CTV, Global et compagnie vont-elles mourir ? – .

TVA, CTV, Global et compagnie vont-elles mourir ? – .
TVA, CTV, Global et compagnie vont-elles mourir ? – .

TVA, CTV, Global, Noovo et la plupart des chaînes linéaires ne sont pas au bord de la mort, mais elles ne se portent pas bien.

À chaque fois que les grands patrons font leurs comptes en vue de l’assemblée générale annuelle des actionnaires, on croirait qu’ils s’apprêtent à « demander la mort assistée » pour leurs chaînes ! Même si TVA trône en tête des palmarès d’audience, le réseau a perdu 47,9 millions de dollars l’an dernier. L’année en cours ne s’annonce pas mieux. Au premier trimestre, TVA a perdu 17,9 millions de dollars. Le douloureux plan de restructuration lancé en novembre dernier va-t-il changer la donne ?

Les chaînes de Bell, dont Noovo, ne sont pas en meilleure santé. Presque toutes ont dépensé l’an dernier dans le rouge, perdant 583,7 millions $. Même si Bell a licencié plus de 1 300 personnes, les résultats financiers de ses chaînes de télévision ne seront pas meilleurs cette année. Heureusement, Bell, Vidéotron et Rodgers (Citytv) ont d’autres fers au feu.

C’est pire au Canada anglais

Si la situation de nos chaînes francophones est si mauvaise alors que leurs cotes d’écoute font l’envie du monde entier, il va sans dire que la télévision ne se porte pas mieux au Canada anglais. Le réseau qui se porte le plus mal est Global. Corus a hérité de Global en faisant l’acquisition de Shaw Media. Il y a des héritages que nous préférerions éviter.

Si vous possédez des actions Corus, vous pouvez les donner à vos amis sans vous ruiner, car elles ne valent plus que 15 cents aujourd’hui. Elles valaient 25 dollars il y a 10 ans. Dire qu’elles ont de la valeur est un euphémisme, car la capitalisation boursière de Corus n’est aujourd’hui que de 29 millions de dollars. Sa dette totale dépassant désormais 1 milliard de dollars, l’action ne vaut probablement plus rien.

LES INCOHÉRENCES DE NOTRE SYSTÈME

La gestion de Corus n’est certes pas à citer en exemple, mais une bonne partie de ses malheurs doit être attribuée aux difficultés de plus en plus insurmontables auxquelles nos chaînes linéaires doivent faire face : l’ascension fulgurante de banderoles Américains, une part incongrue des revenus publicitaires que les géants du numérique accaparent dans notre pays (environ 75%) et, dans une moindre mesure, le CRTC qui a maintenu des règles strictes en matière d’investissement dans la production de contenus pour nos chaînes, alors que les plateformes américaines n’étaient soumises à aucune règle.

Année après année, de plus en plus de téléspectateurs délaissent le câble et le satellite pour s’abonner à des plateformes auxquelles ils adhèrent via Internet. Il y a dix ou douze ans, une plateforme canadienne regroupant le meilleur du contenu original de nos chaînes aurait pu créer une barrière aux plateformes américaines. La concurrence entre nos chaînes et la myopie de leurs propriétaires ont empêché la création d’une telle plateforme. Trop tard, nos réseaux ont fini par créer Tou.TV, Illico, Crave et StackTV (Shaw). Quant à Shomi (Global), elle était pratiquement mort-née.

Les plateformes numériques sont l’avenir de la télévision. J’y reviendrai dans ma chronique de jeudi.

 
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