K-Drama, du feuilleton à la série dramatique

K-Drama, du feuilleton à la série dramatique
K-Drama, du feuilleton à la série dramatique

Entre les années 1960 et le début du 21e siècle, le K-Drama a connu de nombreuses évolutions, du feuilleton aux séries dramatiques.

Généralement, les K-Dramas mettent en scène des histoires d’amour mais sans sexe, avec une scène typique : la scène du parapluie. Ce sont ces représentations alternatives de l’amour qui attirent et rendent ces séries si uniques.

Qu’est-ce que le feuilleton coréen de base a à voir avec Jeux de calmar ? Quelle est l’influence de ce phénomène K-Drama sur le reste de la production mondiale de séries ? Le centre de gravité de la création s’est-il déplacé vers l’Est ?

Pour notre invitée Sylvie Octobre, les K-Dramas sont à l’honneur « Les liens amicaux, amoureux, familiaux et professionnels, permettent de s’épanouir, de faire face aux inégalités et aux discriminations et de surmonter les défis »ce qui serait une explication de plus à leur succès grandissant. Elle a co-écrit avec Vincenzo Cicchelli, K-Dramas, ces séries qui font du bien publié par PUF.

Quand est né K-Drama ?

Ce « drama coréen » remonte aux années 1960, et il va se développer grâce à 3 chaînes, KBS, TBC et MBC. À partir de 1962, KBS a révolutionné la télévision coréenne avec une série de programmes intitulée « Friday Broadcast Theatre ». Il s’appellera alors « Théâtre du Dimanche », lorsqu’il sera diffusé le dimanche. Ces salles étaient en fait des séries courtes qui se déroulaient en deux ou quatre épisodes. Ce K-drama sera d’abord disponible en séries quotidiennes.

Le tournant, on le situerait au début des années 90 − en 1991 plus précisément, date de diffusion de Qu’est-ce que l’amourune série dont l’histoire suit deux familles aux valeurs très opposées, l’une conservatrice et patriarcale, l’autre moderne et libérale. En 2002, la série Sonate d’hiver sert de porte-drapeau du hallyu à travers le monde. C’est le mot utilisé pour désigner la diffusion de la culture coréenne à l’échelle internationale. Entre les années 1960 et le début du 21e siècle, le K-Drama a connu de nombreuses évolutions, du feuilleton aux séries dramatiques.

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Les spécificités des séries coréennes

Il y a une place centrale dans la romance, mais nous ne nous contentons pas de parler de cela. Il y a aussi le fait d’être une société ensemble. Pour Sylvie Octobre, ce sont indéniablement des séries de très bonne qualité, répondant aux standards internationaux. Et puis, ils ont une narration du lien social qui se produit à un moment donné. La question du lien social et de la manière dont nous construisons ensemble la société est quelque chose qui touche très profondément nos sociétés. Et ils ont une proposition à faire qui n’est pas tout à fait la proposition individualiste à laquelle nous sommes habitués. L’invité explique également ce que Jeong en Corée, c’est la manière dont on conçoit le lien inter-individuel qui se fait de délicatesse, d’attention à autrui, dans la plus grande discrétion – elle n’a rien d’héroïque.

Quelles sont les différences entre les séries coréennes et les séries américaines ? Les séries coréennes ont une manière différente de construire la série. Il y a toujours un démarrage très lent. C’est assez long à mettre en place mais quand ça démarre, ça peut partir assez vite en vrille, avec des systèmes de rebondissements extrêmement fréquents. Pour Sylvie Octobre, on ne s’ennuie plus du tout et c’est pour cela qu’on devient accro. Autre spécificité, il y a « beaucoup moins de scènes très explicites, ce qui fait qu’il y a moins de sexe mais il y a beaucoup plus d’érotisme par exemple. Il y a moins de violences directes mais il y a « beaucoup de violences psychologiques et symboliques, qui créent une forte dépendance et qui résonnent beaucoup plus dans notre quotidien ». Pour elle, la troisième différence est la manière de filmer les hommes : “Les acteurs sont extraordinairement beaux et filmés comme on filmerait les femmes en Occident, c’est-à-dire en faisant attention à leur corps, à leurs expressions.”

De plus, elle explique que la masculinité se construit différemment en Corée. Elle n’utilise pas le mot androgyne pour décrire ces hommes, car cela supposerait qu’il existe un modèle de masculinité dont les hommes s’éloigneraient. « Ce modèle de masculinité que certains qualifient de doux signifie que les hommes ont le droit de porter des couleurs chatoyantes, de porter des bijoux, de se teindre les cheveux, sans que personne ne pense qu’ils sont homosexuels. C’est hyper viril chez eux.

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