Si elle est approuvée dans les semaines à venir, la séparation de Vivendi de Canal+ marquera une nouvelle ère prometteuse pour les affaires en Afrique. “Le Conseil de surveillance de Vivendi vient d’approuver les résolutions qui seront soumises aux actionnaires lors du l’Assemblée Générale Mixte du 9 décembre 2024 approuvant la séparation de Canal+, Havas et Groupe Louis Hachette.» Cet événement marquera une étape charnière pour le développement des activités de ces groupes, notamment en Afrique où Canal+ est un acteur majeur.
Equipes techniques d’un tournage d’une émission TV en Afrique. DR.
Il faut dire que Canal+ connaît une forte expansion en Afrique, atteignant 7 587 000 abonnés au premier semestre 2024, en hausse de +507 000 par rapport au premier semestre 2023. Pour les cinq prochaines années, le fournisseur de chaînes câblées table sur 11 millions d’abonnés. . abonnés d’ici 2028. Les pays africains, avec le plus grand nombre d’abonnés à fin 2023, sont principalement situés en Afrique francophone : Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Ghana, Bénin, Burkina Faso, Togo, Cameroun, République Démocratique du Congo. (RDC) et en Tanzanie. Ces pays représentent les principaux marchés de Canal+ en Afrique, où il s’est implanté grâce à des contenus adaptés et une stratégie de distribution agressive.
Impact de la scission en Afrique
Cette scission devrait permettre à la chaîne cryptée de mieux se concentrer sur ses activités de télévision payante et de production de contenus, libérant ainsi son potentiel de croissance. Comme indiqué dans le rapport financier et les comptes du groupe Vivendi au premier semestre 2024, «Canal+ disposera des ressources humaines, de l’agilité et des moyens financiers nécessaires à son développement.»
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En Afrique, où le groupe compte déjà 7,6 millions d’abonnés, soit près de 30 % de sa base mondiale, cette indépendance pourrait s’avérer cruciale. “Si le projet de scission est approuvé, Canal+ aura la capacité d’allouer et d’optimiser sa structure de capital de manière indépendante pour répondre à la dynamique spécifique de son marché.», souligne le rapport.
Après la scission, Canal+ pourra se concentrer pleinement sur sa stratégie de conquête du marché africain, qui représente un énorme potentiel de croissance. Le groupe pourra consacrer davantage de ressources et d’efforts pour étendre sa présence et renforcer ses positions sur le continent.
A noter que la chaîne premium a déjà entamé des investissements stratégiques en Afrique, comme l’entrée au capital de la société sénégalaise Marodi TV. A cela s’ajoutent des participations significatives dans deux acteurs clés du paysage audiovisuel africain : le sud-africain MultiChoice dont il détient 200 millions d’actions, soit 45,20% du capital, et Viu (36,8%). Ces participations stratégiques lui permettront de profiter des synergies, des réseaux de distribution existants et de l’expertise locale de ces partenaires.
Pour séduire le marché africain, Canal+ devra proposer des contenus adaptés aux préférences et aux cultures locales. Le groupe pourrait investir dans la production de contenus africains, comme des séries, des films et des programmes de divertissement, des partenaires locaux.
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La filiale du groupe Vivendi pourrait également élargir son offre de services en Afrique, comme les services de télévision payante, de streaming vidéo et de vidéo à la demande (VOD). Ces services pourraient être adaptés aux contextes locaux et proposés à des prix abordables pour les consommateurs africains. Et pourquoi ne pas investir dans le renforcement des infrastructures de distribution, telles que les réseaux de télécommunications, les plateformes numériques et les systèmes de paiement, en partenariat avec les acteurs locaux.
En plus de ses participations évoquées ci-dessus, Canal+ pourrait envisager de nouvelles acquisitions ou partenariats stratégiques avec d’autres acteurs clés du marché africain, afin de consolider sa présence et son influence sur le continent.
Comme indiqué dans le rapport mentionné ci-dessus, « Canal+ poursuivra ses propres objectifs stratégiques, notamment au travers d’acquisitions et d’autres opportunités de croissance. » Cette flexibilité financière et stratégique sera cruciale pour s’adapter aux spécificités des différents marchés africains et renforcer sa présence.
Emploi, équipes locales et gouvernance
Cette séparation ne devrait pas entraîner de changements majeurs pour les équipes africaines de Canal+. Comme précisé dans le communiqué de l’Assemblée Générale Mixte du 9 décembre 2024, « Canal+ restera résident fiscal français et ses équipes opérationnelles seront maintenues. » Cependant, une gouvernance renouvelée, avec un Conseil de Surveillance composé de 12 membres dont 8 indépendants (66,7%), pourrait insuffler une nouvelle dynamique favorable au développement de l’Afrique.
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Après la scission, Yannick Bolloré restera président du conseil de surveillance de Vivendi et Arnaud de Puyfontaine, président du directoire. La composition du Conseil de Surveillance reste inchangée jusqu’à l’Assemblée Générale statuant sur les comptes 2024, avec 13 membres dont 6 indépendants. Pour Canal+ SA, Yannick Bolloré sera Président du Conseil de Surveillance et Maxime Saada, Président du Directoire. Le Conseil de Surveillance sera composé de 12 membres dont 8 indépendants (66,7%).
En restant résident fiscal français, Canal+ continuera de bénéficier des avantages et conventions fiscales liés à sa présence en France. Cela pourrait faciliter ses opérations et ses investissements en Afrique, tout en conservant une base solide en France.
Le maintien des équipes opérationnelles existantes de Canal+ permettra de préserver l’expertise, les connaissances et les compétences acquises au fil des années. Cette continuité sera précieuse pour mener à bien la stratégie de développement en Afrique, tout en s’appuyant sur l’expérience et le savoir-faire déjà en place.
La mise en place d’un conseil de surveillance indépendant à 66,7% pourrait ainsi insuffler en son sein une nouvelle dynamique et une nouvelle vision stratégique. Cette gouvernance renouvelée, avec une majorité de membres indépendants, pourrait apporter un nouveau regard et une perspective extérieure précieuse pour le développement des activités en Afrique. En outre, cette indépendance par rapport à des intérêts particuliers pourrait favoriser une prise de décision plus transparente axée sur les opportunités de croissance sur le continent.
Actionnariat africain et promotion des activités africaines
Selon le communiqué annonçant l’Assemblée générale mixte de Vivendi du 9 décembre 2024, Vivendi annonce vouloir introduire en bourse sa future filiale distincte Canal+, ce qui pourrait attirer les investisseurs africains intéressés par cette activité très présente localement.
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« Si le projet de séparation est approuvé par l’Assemblée générale, la première cotation des actions des trois sociétés (Canal+, Havas et Groupe Louis Hachette) aura lieu le 16 décembre, permettant ainsi de mener à partir de ce moment les négociations en bourse. date “. Ainsi, le projet de scission et d’introduction en bourse séparée de ses différentes filiales pourrait représenter une opportunité pour attirer de nouveaux investisseurs africains. Cela pourrait avoir un impact positif sur la composition de l’actionnariat africain, renforçant ainsi leur lien avec le groupe et son ancrage local.
A terme, cette scission devrait permettre une meilleure visibilité et promotion des activités africaines de Canal+. En étant une entité indépendante et cotée, le groupe pourra mieux mettre en avant ses réalisations et sa stratégie spécifique pour le continent, attirant ainsi de nouveaux investisseurs.
Comme le souligne le rapport financier, «le Groupe a subi une décote de conglomérat très élevée depuis la cotation en distribution d’Universal Music Group (UMG) en 2021, réduisant significativement sa valorisation.» La séparation devrait corriger cette situation et refléter la juste valeur des différentes activités, y compris celles en Afrique.