la meilleure Tesla Model Y ?

Avant l’arrivée de sa version restylée baptisée « Juniper », la Tesla Model Y propose une version offrant 600 km d’autonomie pour moins de 43 000 €. Faut-il succomber à cette opération de déstockage ? Réponse après une semaine et plus de 1 000 km au volant.

Pour faire face à une concurrence chinoise de plus en plus rude et écouler les stocks du Model Y avant son remplacement imminent, Tesla propose une très intéressante version High Autonomy Propulsion facturée seulement 2 000 € de plus que le modèle à propulsion standard tout en offrant de meilleures performances. (0-100 km/h en 5,9 s contre 6,9 ​​s) et une meilleure autonomie (600 km contre 455 km WLTP).

Tout d’un grand

Cette « série spéciale » est techniquement très proche de la version « Transmission intégrale haute autonomie », puisqu’elle utilise le même pack batterie de type NMC (Nickel Manganèse Cobalt) d’une capacité brute de 79 kWh (soit 75 kWh net utile) et le même moteur arrière de 300 ch. Autant dire qu’il risque de cannibaliser la version « Transmission Intégrale Haute Autonomie » qui nécessite 9 000 € de plus pour bénéficier d’une motorisation supplémentaire à l’avant et de quatre roues motrices. Les performances de ce modèle sont légèrement supérieures (5,0 s au 0-100 km/h) mais au prix d’une moins bonne autonomie (565 km WLTP).

Grande surface

A l’avant, le système multimédia de la Tesla Model Y est parmi les plus avancés du moment avec un processeur puissant et une fluidité d’utilisation remarquable. Le planificateur d’itinéraire fonctionne à merveille et affiche même les zones de contrôle radar depuis la dernière mise à jour. Accès Internet, jeux vidéo, caméra de surveillance, climatisation avec filtre HEPA, double vitrage, pompe à chaleur, sièges chauffants, clé mains libres : tout cela est inclus de série, tout comme la chaîne Hi-Fi d’une qualité exceptionnelle. Le coffre arrière avec hayon électrique et dossiers rabattables électriquement est le plus grand du segment (854 l) et fait également office d’immense coffre. frunk sous le capot avant (117 l).

Les places arrière très spacieuses permettent le transport de trois adultes à l’arrière et le toit vitré panoramique de série accentue l’impression d’espace à bord. A noter que la version Transmission Intégrale Longue Autonomie est désormais disponible avec 7 places pour 2 500 € en option. Ces deux sièges escamotables conviennent aux passagers de moins de 1,75 m et sont accompagnés d’une banquette centrale coulissante.

Ferme mais précis

Au volant, la Tesla Model Y séduit également par son châssis incisif à la direction précise et au freinage régénératif puissant pouvant aller jusqu’à l’arrêt. Si les suspensions un peu fermes peuvent ébranler les passagers arrière à basse vitesse, elles absorbent bien les gros chocs et fonctionnent à merveille dès 80 km/h. L’insonorisation générale est d’un bon niveau, mais nous avons noté quelques bruits de meubles désagréables au niveau du hayon sur des routes dégradées.

Lire aussiMondial de l’Automobile 2024 – Tesla Model Y 7 places : une des rares surprises du salon, mais déjà au catalogue

Un vrai chameau

La Tesla Model Y Propulsion Grande Autonomie se distingue également par sa sobriété. Lors de notre essai, nous avons parcouru plus de 1000 km d’autoroute sous des averses entre Strasbourg et Paris et l’ordinateur de bord indiquait une consommation moyenne de 20,9 kWh/100 km, de quoi parcourir jusqu’à 350 km. En usage mixte, la consommation peut descendre en dessous de 16 kWh/100 km pour offrir jusqu’à 450 km en vrai.

Des valeurs proches de celles d’un Renault Scenic Grande Autonomie, mais avec des performances supérieures et une batterie plus petite. Cette performance record s’explique par l’aérodynamique très sophistiquée du Model Y, son excellente gestion de la température de la batterie, mais aussi ses motorisations très avancées. Tesla utilise en effet des moteurs arrière de type synchrone à réluctance variable qui disposent leurs aimants de manière bien spécifique (en forme d’étoile) pour optimiser le champ magnétique. Une technologie qui permet une meilleure efficacité énergétique tout en atteignant des vitesses de rotation plus élevées.

Chemin balisé

Autre gros point fort de la Tesla Model Y par rapport à ses rivales : son immense réseau de Superchargeurs couplé à un excellent calculateur de trajet qui évite de devoir chercher des bornes rapides et fiables ou de sortir la moindre carte de paiement. Plus besoin de toucher la trappe de rechargement qui s’ouvre automatiquement à l’approche du « pistolet ». À cela s’ajoute un prix très compétitif allant de 0,35 à 0,50 €/kWh.

Lors de notre test, nous avons cependant été déçus par les temps de charge en courant continu (DC). Même sur un Supercharger V4 de dernière génération, il a fallu attendre près de 30 minutes pour charger à 80 %. Si le véhicule accepte 250 kW de puissance en début de recharge, la courbe décroît très fortement au-delà de 50 % pour descendre en dessous de 80 kW. Rappelons que le Model Y fonctionne à une tension de 400 V et est donc nettement moins rapide que le Xpeng G6 à 800 V.

Petits écarts

Si le Tesla Model Y High Autonomy Propulsion fait office de référence dans la catégorie des SUV électriques, il n’est pas sans imperfections. L’absence d’instrumentation et le regroupement de toutes les commandes sur l’écran central reste un défaut ergonomique majeur qui distrait grandement le conducteur au volant. Le système d’exploitation fermé de Tesla ne permet pas non plus Apple CarPlay et d’autres applications de cartographie comme Waze. Les amateurs d’autoroutes allemandes illimitées pourront aussi lui reprocher un manque de stabilité à très grande vitesse avec une certaine sensibilité au vent latéral.

La machine des sous-talentueux

Mais le plus gros souci qui impacte toutes les Tesla reste le manque de fiabilité et l’utilisation très pénible de ses aides à la conduite. Sur le papier, Tesla dispose de toute la technologie nécessaire pour développer avant tout le monde une voiture 100 % autonome (processeur performant, nombreuses données utilisateurs collectées depuis 2012, etc.). Aux États-Unis, les utilisateurs de l’option de conduite entièrement autonome à 7 500 € peuvent même effectuer de longs trajets sans toucher le volant. Or, en Europe, cette fonction est inutilisable bien qu’elle soit au catalogue. Sans même aller jusqu’à la conduite entièrement assistée, les aides à la conduite proposées de série en Europe offrent sans doute la pire expérience.

L’utilisation du levier de vitesses pour enclencher le régulateur de vitesse, tout comme le manque de régularité et de fiabilité de l’aide au maintien de voie, ne donne pas du tout confiance. L’absence de volant capacitif oblige à bouger régulièrement la direction pour maintenir l’aide au maintien de voie, qui se déconnecte très facilement. Et si malheureusement vous ne parvenez pas à bouger le volant malgré l’alerte, vous risquez de ne plus pouvoir utiliser l’aide au maintien de voie pendant plusieurs jours. Bref, la voiture vous punit. Intolérable !

Pour des raisons d’économies de production, Tesla a également supprimé les radars de distance et n’a conservé que les caméras. Cependant, les caméras ne voient pas très loin et pas très bien par temps de pluie ou la nuit. La voiture a donc tendance à rester trop éloignée des autres véhicules (même lorsque le régulateur de vitesse actif est réglé le plus près possible) et peut freiner brusquement et de manière inattendue si un camion bouge légèrement. Bref, vous risquez de subir des « freinages fantômes » qui peuvent faire peur ! Même une MG4 à 25 000 € (bonus inclus) est plus sûre et plus agréable à utiliser, sans pour autant donner l’exemple en la matière.

Opération de dédouanement

Alors faut-il succomber à cette Tesla Model Y Long Autonomy Propulsion ? Objectivement, oui, car elle reste la meilleure offre du moment en termes de rapport prix/service toutes catégories confondues. Pour moins de 43 000 €, impossible de trouver mieux en termes de performances, d’espace à bord et d’équipements. Même le nouveau Xpeng G6, bien que très compétitif, réclame 4 000 € de plus et ne parvient pas à offrir la même autonomie (570 km WLTP) ni les mêmes performances (0-100 km/h en 6.2) malgré sa batterie plus grosse (87,5 kWh).

La Tesla Model Y offre donc à la fois le meilleur rapport prix/performances/autonomie du marché, mais aussi le meilleur rapport prix/équipement et le meilleur rapport taille/habitabilité toutes motorisations confondues sur le marché des SUV familiaux. Le coût à l’usage est également très faible, d’autant que Tesla n’impose aucun entretien obligatoire pour bénéficier de sa garantie de base de 4 ans ou 80 000 km et de sa garantie batterie/moteur de 8 ans ou 192 000 km.

Fin de série ou nouveau modèle ?

Reste à savoir s’il ne vaut pas mieux attendre la version restylée de Juniper ? Pas facile de répondre sans avoir une fiche technique détaillée. Il y a cependant de fortes chances qu’elle hérite des mêmes évolutions que la Model 3, à savoir une finition raffinée, une efficacité optimisée et un niveau de confort supérieur. Mais il sera aussi sans doute plus cher et conservera les mêmes défauts d’aide à la conduite et une ergonomie encore plus dérangeante, faute de commandes. Quant à la version Long Autonomy Propulsion, elle ne sera certainement pas disponible la première année de lancement.

Lire aussiTémoignages – Pourquoi la Tesla Model Y est-elle devenue le choix de voiture électrique par défaut ?

Nous avons aimé
  • L’incroyable rapport performance/efficacité
  • Espace à bord et coffre gigantesques
  • Équipement de haute technologie de série
On a moins aimé
  • Des aides à la conduite peu agréables
  • La courbe de charge rapide qui s’effondre rapidement
  • L’absence d’instrumentation

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