Dans une déclaration claire et sans ambiguïté, Mohamed Talib, expert des affaires du Sahara et membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS), a catégoriquement rejeté la proposition de partition du Sahara marocain suggérée par Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du secrétaire d’Etat. Général de l’ONU.
Cette idée, déjà rejetée par le Maroc il y a plus de vingt ans, a été remise sur la table dans un contexte où l’ONU peine à trouver une solution au conflit. Lors d’une rencontre en novembre 2001 aux États-Unis, l’idée initialement suggérée par Alger a été discutée entre James Baker, alors envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, et l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika. Derrière cette suggestion, l’objectif algérien est on ne peut plus clair : obtenir un accès stratégique à l’océan Atlantique tout en cherchant à enclaver le Maroc, l’isolant ainsi de son extension naturelle vers l’Afrique.
« Cette proposition de division du Sahara occidental entre un territoire sous souveraineté marocaine et une entité indépendante aux frontières de la Mauritanie est non seulement obsolète, mais elle est également inacceptable.», a insisté Mohamed Talib. Pour lui, l’initiative de De Mistura reflète une certaine forme d’échec à parvenir à une solution véritablement innovante. ” Le Maroc a rejeté cette idée il y a vingt ans et notre position n’a pas changé : la partition n’est pas une option. Le Royaume ne cédera pas un pouce de son territoire« .
En revenant sur cette idée de partitionnement du Sahara occidental, Staffan de Mistura semble ignorer la position ferme et inébranlable du Maroc. Pour le Royaume, la question de l’intégrité territoriale n’est pas négociable, et toute tentative de diviser le Sahara en deux entités revient à affaiblir l’unité nationale. Mohamed Talib, dans sa déclaration, a fermement rappelé que « Le Sahara a toujours fait partie intégrante du Maroc, bien avant la colonisation. Cette réalité historique est ancrée dans notre identité nationale« .
La voie vers une paix durable au Sahara occidental n’implique certainement pas la partition du territoire. Au contraire, comme le rappelle Talib, « l’unité et la souveraineté du Maroc ne sont pas négociables, et toute solution doit être fondée sur ces principes fondamentaux« . Il appartient désormais à la communauté internationale de reconnaître cette réalité et de promouvoir une solution permettant une paix réelle et durable, plutôt que de s’accrocher à des options obsolètes et irréalisables.
De Mistura veut ressusciter une vieille proposition
La proposition de De Mistura, inspirée d’une vieille suggestion de James Baker, ancien envoyé de l’ONU, limogé deux ans plus tard, est considérée comme un aveu de faiblesse. Selon Talib, proposer une telle option démontre que la médiation de l’ONU peine à créer de nouvelles perspectives et s’appuie sur des solutions déjà dépassées. ” Il est évident que cette idée ne fait que raviver les tensions et ne contribue en rien à une paix durable.»
Pour Mohamed Talib, la seule issue raisonnable reste le plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, un projet largement soutenu par la communauté internationale. ” Plusieurs pays ont déjà exprimé leur soutien à ce plan, qui offre aux Sahraouis la possibilité de gérer leurs affaires locales tout en préservant l’unité et la souveraineté du Maroc.», a-t-il souligné.
Il a ajouté que le plan d’autonomie reste le seul cadre de négociation viable, contrairement à la proposition de partition qui, selon lui, conduirait à une impasse. D’un autre côté, la proposition de partition, largement dépassée et sans aucun écho favorable, montre d’ailleurs seulement que l’ONU manque d’idées innovantes pour sortir de l’impasse actuelle.
Dans sa déclaration, Mohamed Talib n’a pas manqué de critiquer l’approche de Mistura, estimant que l’ONU manque d’innovation pour résoudre la situation. ” En tant que Marocains, nous ne pouvons que constater l’absence de progrès et l’incapacité de l’ONU à proposer de nouvelles approches. Revenir sur des options déjà rejetées montre une forme de désarroi dans la gestion du dossier« .
Cette position reflète également la détermination du Royaume à ne pas faire de concessions sur une question aussi cruciale que l’intégrité territoriale. ” Le Maroc a fait preuve de patience et de bonne volonté en proposant une solution réaliste et crédible. Il est temps que les autres acteurs reconnaissent que la souveraineté du Royaume sur le Sahara n’est pas négociable.« .
Une impasse prolongée ?
Face à cette proposition, Mohamed Talib se montre sceptique quant aux chances d’aboutir à une issue rapide. ” L’ONU doit revoir sa copie et comprendre que le Maroc, soutenu par de nombreux pays, ne reculera pas. Le statu quo ne peut pas perdurer, mais des solutions telles que la partition ne feront qu’attiser le conflit.« .
Pour conclure, Talib a réitéré l’engagement du Maroc en faveur d’une solution pacifique, mais dans le plein respect de sa souveraineté. ” Le Sahara est marocain et le restera. Si l’ONU veut réellement contribuer à la paix, elle doit s’aligner sur une solution viable et réaliste, et non sur des idées dépassées et inacceptables.« .
L’impasse actuelle n’est pas imputable au Maroc. ” Le Royaume a toujours été ouvert aux négociations, à condition que celles-ci respectent son intégrité territoriale.», a-t-il rappelé. Mais face à un Polisario inflexible et à une Algérie qui alimente le conflit dans l’ombre, l’ONU semble paralysée dans sa capacité à faire bouger les lignes.