pour mobiliser ses followers, la direction lance une campagne aux airs de déjà vu

Pour contrer la décision de non-renouvellement de la fréquence TNT par Arcom et sauver sa chaîne, le groupe a mis en place une importante opération publicitaire. Une stratégie que son patron avait déjà déployée… il y a quarante ans. Mais est-ce que cela sera aussi payant ?

LCela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu NRJ faire une telle campagne publicitaire. Libération, Le Figaro, Les Echos, Le Parisien, Le monde… Les quotidiens nationaux affichent tous aujourd’hui une pleine page aux couleurs du groupe, en l’occurrence une photo qui montre une foule brandissant le logo de la chaîne NRJ 12. La photo est barrée de deux phrases : « Vous êtes plus de 32 millions à regarder NRJ 12 chaque mois. Et pourtant, savez-vous que NRJ 12 risque d’être supprimée en 2025 ? » Le logo habituel de la chaîne est détourné, le haut du « j » se terminant en forme de poing, comme un symbole de résistance. Quoi, en fait ? La décision de l’Arcom, qui n’a pas renouvelé la fréquence TNT de la chaîne (et C8) à partir de mars prochain. Un choix qui, selon NRJ, pourrait remettre en cause la pérennité de son pôle TV, où l’on retrouve également Chérie 25. Le groupe a également déposé un recours auprès du Conseil d’Etat.

Cette affiche un peu DIY rappelle quelques souvenirs. C’était en 1984, et l’épisode a marqué l’histoire de NRJ. Suite à une décision de la Haute Autorité (l’ancêtre de l’Arcom) de suspendre pendant un mois son antenne, pour avoir trop augmenté la puissance de ses émetteurs (ils brouillent les fréquences des aéroports, des pompiers ou du SAMU, etc.), la radio Les animateurs ont alors lancé un appel aux auditeurs pour qu’ils s’opposent à cette décision. Des centaines de jeunes se ruent au siège de NRJ. Des comités de soutien se créent un peu partout, des artistes, comme Johnny Hallyday, se disent solidaires. Le 8 décembre 1984, NRJ organise une grande manifestation de protestation contre la fermeture, qui rassemble près de 300 000 personnes dans les rues de Paris ! Du jamais vu auparavant. Résultat : François Mitterrand, qui avait libéralisé les ondes FM trois ans plus tôt, a ordonné au gouvernement de reporter la décision de la Haute Autorité, et NRJ n’a jamais cessé d’émettre. Un véritable coup de génie de la part du tout jeune patron de NRJ, Jean-Paul Baudecroux, alors âgé de 38 ans. Rééditera-t-il ce coup d’éclat quarante ans plus tard, avec des messages diffusés sur toutes les chaînes, radios et réseaux sociaux du groupe, et la création d’un site dédié ? Pas si sûr…