La maison | Le pouvoir moussant (et revigorant) du feuilleton

La maison | Le pouvoir moussant (et revigorant) du feuilleton
La maison | Le pouvoir moussant (et revigorant) du feuilleton

Bien sûr, nous aimons traquer les fous dans Doute raisonnablenous maudissons les fous Les armes et nous voudrions éventrer la mère incestueuse (Micheline Lanctôt) dans Avec le cœur battant.


Publié à 01:01

Mise à jour à 7h15

Depuis plusieurs saisons, les séries dramatiques québécoises baignent dans le sombre et le sale, dans des tons de gris menaçants et de bruns effrayants. Pas de scoop ici : je suis le premier à me détendre devant un marathon de docuseries « true crime » où des colocataires s’empoisonnent avec des bactéries achetées sur le web clandestin et où deux frères assassinent leurs parents à coups de fusil de chasse.

Il serait vraiment hypocrite de ma part de protester contre la prolifération de séries violentes et terrifiantes qui, bizarrement, ont parfois des effets apaisants sur leurs fans. Si tant de personnes ont été assassinées par le psychopathe Jeffrey Dahmer à Milwaukee ou par le Night Stalker à Los Angeles, les risques que ces événements sordides se reproduisent dans notre pays sont proches de zéro, n’est-ce pas ? Bref, on se rassure comme on peut (et on verrouille nos portes).

Mais il arrive un moment où cette accumulation massive de drames humains pulvérise notre moral et notre cerveau réclame quelque chose de léger, de frivole et de coloré. C’est pourquoi une ribambelle de séries télévisées et de feuilletons télévisés grimpent dans les palmarès des plateformes numériques.

La deuxième partie de la quatrième saison deEmily à Pariss (je l’adooooore !) galope toujours sur Netflix avec un épisode de Noël, le sixième, encore plus sirupeux qu’un téléfilm Hallmark.

Cette douce plongée dans les montagnes enneigées de Megève, où les protagonistes revêtent des vêtements d’hiver ridicules et ridiculement trop chauds pour la température réelle, remplit à 100% sa mission d’évasion et de réduction des soucis de la vie moderne.

Dans les épisodes 9 et 10, notre fashionista monolingue préférée, Emily, se faufile à Rome pour un festival de musique pop italienne, des vues magnifiques sur la Ville Éternelle et des spritz d’Aperol en terrasse. C’est à la fois superficiel et délicieux.

La dernière façon tendance d’échapper à votre routine quotidienne est d’avoir l’air somptueux. savon Français La maison Apple +. La plateforme propose les deux premiers épisodes d’une heure, tandis que le troisième sortira vendredi. Les sept autres suivront à raison d’un épisode par semaine.

Croisement entre les manigances de Succession et l’insouciance deEmily à Paris, La maison se déroule dans l’industrie de la mode parisienne, où une famille tordue et ultra-riche s’entretue pour le contrôle d’une entreprise de luxe similaire à Hermès ou Chanel.

Oui, c’est hyper mélodramatique. Pensez à l’esprit de Nuit blanchemais avec un budget. Oui, c’est ringard et intense. Mais ça marche, La maisonEt c’est immédiatement attrayant, comme une lessive gratuite d’un créateur devant un groupe d’influenceurs.

Au cœur de ce feuilleton sur papier glacé se trouve Vincent Ledu (Lambert Wilson), le créateur du style Yves Saint Laurent derrière la maison indépendante Ledu, qui s’immerge dans la haute couture, les parfums et le prêt-à-porter.

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PHOTO DE LA SÉRIE THE HOUSE, FOURNIE PAR APPLE TV+

Vincent Ledu (Lambert Wilson) dans La maison

Lors d’un cocktail pour célébrer sa Légion d’honneur, le couturier Vincent Ledu, issu de la vieille garde, s’emporte, alors qu’il se croit seul avec sa complice et muse Perle Foster (Amira Casar). À propos d’un client coréen qu’il juge vulgaire et inutilement exigeant, Vincent Ledu qualifiera sa famille de « mafia de ploucs mangeurs de chiens ».

Quelqu’un capture la tirade raciste avec un iPhone et cette vidéo virale va provoquer la chute de Vincent Ledu, pour le plus grand bonheur de sa rivale Diane Rovel (Carole Bouquet), la femme la plus puissante du secteur. Comme : Liliane Bettencourt, longtemps la plus grande actionnaire du groupe L’Oréal.

De toute évidence, la succession à la tête de la maison Ledu déroulera un ruban d’intrigues et de mesquineries pour obtenir le poste convoité. L’ambitieux et libidineux neveu Robinson Ledu (Antoine Reinartz, le procureur de Anatomie d’une chute) saura-t-il convaincre le conseil municipal de ses talents ? La famille Ledu osera-t-elle engager la talentueuse créatrice Paloma Castel (Zita Henrot) pour dépoussiérer son image ringarde vieille de plusieurs siècles ?

Ce personnage de Paloma Castel, « éco-guerrière » de la mode éthique, rassemble tous les clichés associés à la jeune génération activiste, soucieuse de son empreinte carbone et prônant une consommation plus responsable. Elle nous tape vite sur les nerfs, Paloma, caricature ridicule d’une woke déjantée.

Comme si cela savon drôle n’assume pas son absurdité et qu’il espère se vernisser d’une conscience sociale dont il n’a pas besoin.

Heureusement, l’histoire juteuse de La maison et ses répliques acides nous tiennent scotchés au petit écran. « Sans moi, tu serais vendeuse chez Sephora », crache le créateur déchu Vincent Ledu à sa complice qu’il a sortie du caniveau pour la déposer sur les podiums.

Dans la même veine de méchanceté, un membre de la famille Ledu se plaindra à un employé de la sécurité : « Pourriez-vous éviter le polyester ? Cela me donne la migraine. »

La maisonco-réalisé par le Québécois Daniel Grou, connu sous le nom de Podz (À propos d’Antoine, Lupin), ressemble à un parfum élégant. La note de tête est légère, la note de cœur est scandaleuse, tandis que la note de fond est opulente.

Et ses parfums durent juste assez longtemps, sans piquer notre nez ni frapper notre cœur.

 
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