Inauguration en grande pompe, présentation spectaculaire des offres par son président Patrick Moux : il n’y avait pas d’eau dans le – Mana – Gaz, ce vendredi, à Hitiaa o te ra, où le patron du groupe Albert Moux a inauguré son gisement de gaz pour concurrencer avec son principal adversaire, Gaz de Tahiti. Une compétition qui a pris fin pour l’homme d’affaires il y a 40 ans.
« Au départ, j’étais actionnaire majoritaire de Polygaz et depuis, nous n’avons plus d’accords avec Gaz de Tahiti. Nous sommes sortis, nous avons cherché notre propre emplacement et aujourd’hui, nous sommes là » , dit fièrement Moux, père. Son fils, qui prend les rênes de Mana Ito, la filiale hydrocarbures du groupe Moux, n’est pas moins bavard. ” Il a pu désormais être libre de ses mouvements et faire Mana Gaz aujourd’hui » , sourit ce dernier.
Un projet à 4,4 milliards de francs. 2 700 tonnes de butane sont stockées dans ce terminal gazier installé au fond de la vallée de Hitiaa. Tout est sécurisé, déclare Henri Flohr, un habitant de la ville, qui se réjouit des emplois créés par l’entreprise. Une vingtaine de postes ont été créés, sans compter les emplois indirects promis par Albert Moux.
Les bouteilles rouges seront vendues à 206 francs le kilo en 2025, selon Patrick Moux. Ils seront rechargés uniquement dans les stations-service de Tahiti, dans un premier temps. ” Mana Gaz, ce sont surtout des prix plus bas et encore plus bas pour les professionnels qui ont malheureusement payé, je trouve, leur gaz un peu trop cher par rapport à ce qu’il vaut vraiment », tacle Patrick Moux.
Sphère à gaz de 5000 mètres cubes pour Gaz de Tahiti
Peu après l’inauguration, le patron de Gaz de Tahiti Georges Siu, avide de concurrence « sain et respectueux » a répondu directement à son homologue, rejetant toute accusation de monopole ou d’abus envers les Polynésiens. ” Le prix du gaz est entièrement contrôlé par le gouvernement, donc nos marges sont également contrôléesassure-t-il. Je ne peux pas accepter qu’on dise qu’on a gagné de l’argent aux dépens des Polynésiens » .
Interrogé sur une éventuelle baisse des prix de Gaz de Tahiti, Georges Siu se montre prudent mais « ouvrir » . « Les Polynésiens bénéficieront en tout cas d’un prix inférieur. Pendant combien de temps, je ne sais pas. il glisse. jeIl y a dans notre prix, celui qui est réglementé, des processus qui sont intégrés à notre terminal gazier. Nous savons exactement quand le gaz quitte notre terminal, pas seulement dans des réservoirs ou des bouteilles, la sécurité est garantie pour le consommateur« .
Gaz de Tahiti prévoit de mettre en service une troisième sphère de stockage de gaz d’une capacité de 5 000 mètres cubes d’ici 2025, ce qui devrait lui permettre d’augmenter sa capacité de stockage de près de 50 %.
