Notre avis sur Fallout, la série postapocalyptique de Prime

La Confrérie de l’Acier catapulte son armée Iron Man dans un monde désolé.Image : Amazone

La nouvelle série de Jonathan Nolan, l’excellent showrunner et frère de Christopher Nolan, s’attaque à l’adaptation du jeu vidéo Tomber. Ambiance western post-apocalyptique, enrobée d’humour noir, qui en étonnera plus d’un.

12/04/2024, 16h5312/04/2024, 17h16

Prime Video a décidé de répondre à HBO et à son succès Le dernier d’entre nous. Aux commandes, Jonathan Nolan, la plume de nombreuses productions (Interstellar, Dark Knight) et de l’excellente série Monde occidental estampillé…HBO. Le frère de Christopher porte le projet massif Tomberune aventure créative avec des attentes très, très élevées.

Car derrière cette sortie, le brouhaha des premiers fans grandit ; Les critiques sévères tomberont si l’industrie des séries détruit l’héritage du jeu vidéo avec plus de 50 millions d’exemplaires vendus. Le pari était risqué et la horde de fans était prête à mettre au pilori l’œuvre de Jonathan Nolan.

Mais que les contrariétés de la manette s’apaisent : l’univers post-apocalyptique imaginé et mis en place par l’équipe créative mérite que la console reste en veille.

La série commence par une banale fête d’anniversaire en 1950. Sauf qu’on est vite catapulté 200 ans plus tard. Les États-Unis ont subi une énorme attaque nucléaire; les villes furent balayées par des champignons et tout le monde commença à détester Oppenheimer, la gorge se serrant et la peau tombant de ses os. Les plus chanceux ont réussi à se réfugier dans un abri anti-atomique et à laisser passer la tempête radioactive. Les autres, les moins riches, les subissent et les mutations leur font perdre le contrôle. Mais c’était il y a 200 ans. Et maintenant?

Tomber nous emmène dans les couloirs des gens des Refuges, mais il est temps pour les populations des Refuges de mettre le nez à la fenêtre et de poser les pieds à la surface, de retourner à leurs vies antérieures, de recoloniser une terre désolée.

Sauver l’Amérique

Les habitants de l’Abri sont connus pour être les riches qui ont décampé sous terre., laissant la plèbe brûler à la surface. Ils attendent que l’air soit plus respirable et se sentent investis d’une mission, et non des moindres : sauver l’Amérique lorsqu’ils sortiront de leur antre souterrain. Cependant, le constat auquel Lucy (Ella Purnell) fera face, en prenant des gifles dès son arrivée (épisode 2) dans la ville de Filly, lui fera comprendre que ses petites notions soignées et sa moralité de quiche seront écrasées par la sélection naturelle. Une résidente prend les choses en main personnellement, lui crachant son venin au visage.

« Des cheveux propres, de bonnes dents, les dix doigts. Ça doit être sympa”

Un habitant de la surface parlant à Lucy.

Car en apparence, c’est le Far West, un univers à la Mad Max où les cafards et les rats sont devenus des géants, où la bienséance s’est consumée dans le nuage atomique ; ça explose, ça plonge partout ; les lois appartiennent à l’histoire ancienne et chacun essaie de sauver sa peau au milieu des rebondissements d’un monde qui s’est effondré depuis longtemps.

Au milieu du chaos et des dunes de sable qui ont remplacé les fronts de mer californiens, il y a trois axes narratifs qui se croisent et se décroisent – tous enchaînés dans cette recherche de la tête du docteur Wilzig (Michael Earmon), porteur d’une puce rare. Mais restons un peu évasifs pour éviter de sombrer dans le terrain dangereux des spoilers.

Ella Purnell dans le rôle de Lucy McLean.Image : Amazone

Il y a donc Lucy McLean, l’habitante des Refuges, vue dans l’excellente série Vestes jaunes, loin d’être un dur à cuire, mais plutôt avec une apparence bien habillée, souriante en toutes circonstances. Cependant, son petit jeu de fille à papa va être bouleversé par un monde sévèrement testostéroné.

Désormais loin de son nid douillet, la jeune femme a décidé de prendre son sac à dos et de s’engouffrer dans une époque régie par la violence. Cependant, avec du courage sur les épaules, il devra prendre tous les risques : son père (le légendaire Kyle MacLachlan) a été capturé par la maléfique Moldaver (Sarita Choudhury).

Une épopée solitaire qui lancera les hostilités de la série, qui va ensuite dézoomer pour intégrer de nouveaux personnages, comme Maximus, incarné par Aaron Moten. C’est un « Seigneur », une sorte d’Iron Man dans son armure qui booste son ego personnel – il se sent fort et indestructible – pour arracher une part de gloire à la Confrérie de l’Acier (qui tente de contrôler les Terres Désolé), à laquelle ça appartient.

Concernant l’autre personnage principal de la série, il est une sorte de mi-homme mi-zombie : La Goule. Sous les traits d’une bête au nez étouffé, Walton Goggins retrouve l’un de ses meilleurs rôles. Avec son chapeau de cowboy bien vissé sur la tête, son regard perçant et son doigt à gâchette, il est sûrement le personnage le plus furieux et déjanté à suivre.

Mieux, pour les fans de Jonathan Nolan, on décèle facilement une incarnation qui se rapproche de celle d’Ed Harris dans Monde occidental ; énigmatique et intraitable, avec une touche d’humour noir bien sentie, détachée et volatile. La quête de cette puce est son seul objectif. Mais l’homme n’a pas toujours été défiguré. Des flashbacks représenteront le golden boy qu’il était ; avant l’apocalypse nucléaire, il était Cooper Howard. Mais la barbarie de la surface fut chargée de la transfigurer.

Walton Goggins est la Goule de la série Fallout.

Un Walton Goggins en pleine forme.Image : Amazone

Joyeux désordre addictif

Dans Tomber, les codes du western et de l’horreur dans un univers post-apocalyptique ultra-violent font mouche. La plume et la caméra de Jonathan Nolan (il était chargé de réaliser les trois premiers épisodes) réussissent pour rendre l’histoire diablement addictivedans un décor mêlant humour et violence digne d’un film de série B.

C’est cet alliage qui insuffle l’étrange à la série, aux espèces multiples (humaines et animales) qui peignent un monde totalement sauvage, dans lequel on se perd avec (grand) plaisir, guidé par trois personnages singuliers.

C’est l’histoire d’un monde de survivants qui retrouvent leurs droits comme ils peuvent. Comme Lucy, qui voit son innocence disparaître, ou comme The Ghoul, dont la trajectoire est découpée par des flashbacks qui renseignent sur l’homme, et qui montrent qu’il n’a pas toujours été ce tueur de sang-froid. C’est un monde qui s’est effondré et il a besoin de retrouver un nouveau souffle.

En résumé, préparez votre week-end pour regarder 8 épisodes, c’est super.

« Fallout » est disponible depuis le 11 avril sur Prime Video.

Fallout – Bande-annonce

 
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