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“Oh, ne pousse pas comme ça, ce n’est pas de l’or non plus !” Succès fulgurant pour le premier marché aux truffes du Gers

l’essentiel
Le marché hebdomadaire de Saint-Clar a connu ce jeudi matin une effervescence sans précédent grâce à son tout premier marché aux truffes. Malgré une modeste production de 3 kg, le « diamant noir » s’est arraché en quelques minutes.

Quelle effervescence ce jeudi matin pour le marché hebdomadaire de Saint-Clar. Pas sûr que, de mémoire d’exposant, on ait jamais vu une telle foule se faufiler sous le hall qui accueille la péniche chaque jeudi.

Tuber Melanosporum, la truffe noire, est toujours populaire. Encore plus en Gascogne, synonyme de gastronomie. Environ 300 personnes étaient présentes pour s’emparer du précieux « diamant noir ». Mais le Gers n’est pas non plus une terre connue pour ses truffes… Il n’y en avait pas pour tout le monde, loin de là.

Le marché hebdomadaire de Saint-Clar n’a jamais vu autant de clientèle.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Il fallait arriver tôt, ou se bousculer, pour repartir avec quelques dizaines de grammes de ce précieux champignon. Au total, environ 3 kg étaient proposés à la vente, échangés à 1 000 € le kilo.

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Avant même le coup de sifflet de 10h55, les amateurs de truffes sont prévenus : « nous nous excusons, mais il n’y en aura pas pour tout le monde. On essaiera de revenir dans quelques semaines, si la production est au rendez-vous”, confie un producteur au micro.

Du coup, certains s’énervent un peu : “Oh, ne pousse pas comme ça, ce n’est pas de l’or non plus !”, dit une femme à un homme derrière elle.

Un succès

« C’est vraiment une réussite. Lorsque nous avons lancé l’idée il y a quelques années, si quelqu’un m’avait dit qu’il y aurait plus de 300 personnes, je ne l’aurais pas cru. Nous comptions sur une centaine de personnes, donc oui, c’est une réussite», se réjouit Philippe De Galard, le président du syndicat des trufficulteurs du Gers, à l’initiative de cette grande première.

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Après le coup de sifflet du départ, il n’a fallu pas plus de 10 minutes pour que les 3 kg soient vendus. Cela rend ainsi beaucoup de déçus. « Je suis venu par curiosité. Je ne connais pas les truffes. J’ai mangé des truffes d’été une fois, elles n’avaient aucun goût. Alors je me suis dit pourquoi ne pas essayer celle-là, la vraie truffe noire. Mais il y a trop de monde, ça ne sert à rien d’insister», regrette Jean, loin de la table des négociations.

La truffe se vendait 1 000 € le kilo.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Lionel est remonté. «C’est une arnaque. On nous a vendu un marché aux truffes, et il n’y a rien. La moitié des truffes étaient déjà réservées avant même l’ouverture », s’emporte-t-il.

Production à venir

Ce marché aux truffes dans le Gers était une grande première. Il est et restera modeste. « Il existe bien d’autres marchés dans les départements limitrophes. L’objectif est de faire connaître la production gersoise. Nous allons essayer de pérenniser cet événement», promet Philippe de Galard.

Et quelle est la particularité de cette production gersoise, pourrait-on se demander. Pas grand chose à vrai dire, répond le président des trufficulteurs. «Ça n’a pas de goût particulier. Cependant, il n’est pas inférieur aux autres. J’ai travaillé avec des restaurants à Paris, La Rochelle etc., je n’ai jamais eu le moindre reproche”, assure-t-il.

D’autres marchés pourraient être organisés, en fonction de la production future.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Et cela promet aussi une production de truffes du Gers qui pourrait augmenter dans les années à venir. « Il y a beaucoup de producteurs qui ont planté récemment. Dans quelques années, ces terres donneront leurs premières truffes. Car en moyenne, c’est au bout de 7 ans que l’on peut espérer récolter ses premières truffes.

Christian Cros, producteur tarnais et trufficulteur depuis 25 ans, est venu avec 1 kg au marché de Saint-Clar. « Ce fut une expérience formidable de venir ici. Cela change de nos marchés tarnais. Il y en a 4 chaque année, et la grande fête de la truffe. Je reviendrai.

Pour lui non plus, l’année n’a pas été très bonne en termes de récolte. « C’est environ 30 à 50 % de moins par rapport à ce que j’ai trouvé l’année dernière », assure-t-il. La faute aux fortes pluies de cette année 2024.

 
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