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“Elle sera enregistrée”, “les collégiens sont pénalement responsables dès l’âge de 13 ans”

Une adolescente de 13 ans sera jugée dans quelques semaines à Montbéliard dans le Doubs pour avoir menacé de mort un enseignant qui avait montré des caricatures lors d’un cours sur la liberté d’expression. « Une mauvaise blague qui a mal tourné » selon sa famille. Des propos « intolérables » selon le procureur. La justice a agi très rapidement.

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Les faits se sont produits jeudi 16 janvier dans un collège de la région de Montbéliard dans le Doubs. A la sortie d’une classe de 4e, la jeune fille de 13 ans est venue voir son professeur pour lui dire qu’un lycéen allait venir le tuer, car il avait montré des caricatures, rapporte Paul Edouard Lallois, procureur de la République. la République. Caricatures religieuses et politiques du journal Charlie Hebdo.

L’enseignant a immédiatement porté plainte. Le collège a rapidement déposé un rapport auprès des tribunaux. Placé en garde à vue le lendemain, le jeune étudiant affirmait avoir voulu faire “une blague”.

Sa mère, que Margaux Delaunay, journaliste de France 2, a pu rencontrer, ne souscrit pas aux propos tenus par sa fille. « Nous lui avons fait comprendre que même si c’était une blague, ce sont des choses qui ne peuvent pas être faites. Elle est punie quelque part. J’aurais préféré qu’elle fasse plusieurs heures de retenue, et même qu’elle écrive un essai sur les conséquences de ce genre de propos, de phrases pour lui faire réfléchir sur sa bêtise ».

Une semaine après les propos tenus par cet étudiant, le milieu éducatif est toujours sous le choc.

Aucun enseignant ne mérite d’être menacé de la sorte. Si c’était une blague, nous en prenons note. Ces mots sont difficiles à accepter. Nous savons que l’adolescence est un âge difficile. Le droit d’être choqué par les choses ne donne pas droit à tout.

Un syndicaliste FSU de la région de Montbéliard

France 3 Franche-Comté

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Les enseignements comportent des risques et sont sensibles, comme la politique et la religion. “Mais rien n’autorise les menaces !” déplore le syndicaliste enseignant. « Aujourd’hui, nous attendons que notre collègue soit protégé. A la fin de cette affaire, cette jeune écolière a dû aussi comprendre des choses.

La mineure qui avait menacé verbalement son professeur d’histoire-géographie est poursuivie pour menaces de mort contre une personne chargée d’une mission de service public.

Le procureur de la République a expliqué le 22 janvier que la collégienne « est une jeune fille sans histoire, issue d’une famille de la région de Montbéliard, sans difficulté scolaire ou autre. Nous n’avons absolument aucun soupçon de radicalisation, tout cela a été rapidement écarté. Mais il me paraissait néanmoins indispensable qu’une réponse pénale soit apportée très rapidement ».

Paul-Edouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard

© France Télévisions

L’écolière sera convoquée en février devant le procureur délégué qui lui notifiera une mise en garde pénale à titre probatoire. Elle sera également enregistrée côté police en étant inscrite au fichier de traitement du casier judiciaire. Exclue de son établissement, elle comparaîtra également devant le conseil de discipline.

La justice a agi pour protéger l’enseignant menacé, un enseignant qui n’a pas souhaité parler des faits aux médias. L’homme bénéficie d’une aide juridique et psychologique s’il le souhaite dans le cadre de la protection fonctionnelle initiée par le rectorat de Besançon.

Même les collégiens, pénalement responsables à partir de 13 ans, doivent être conscients de la portée de leurs propos, qu’on ne peut pas simplement dire n’importe quoi.

Paul-Edouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard

France 2

Derrière les propos tenus par cette jeune écolière du Doubs se cache l’ombre et le souvenir de Samuel Paty, cet enseignant décapité en 2020 par un islamiste tchétchène radical après avoir présenté en classe une caricature de Mahomet.

 
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