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L’absence de la Russie relance le débat sur la mémoire historique

Le 27 janvier, le monde commémorera l’anniversaire de la libération d’Auschwitz, un rappel poignant de l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire de l’humanité. Cet événement, marqué par l’entrée de l’Armée rouge dans le camp d’extermination nazi en 1945, symbolise depuis longtemps le courage, le sacrifice et le triomphe du bien sur le mal. Auschwitz a été le théâtre de souffrances inimaginables : plus de 1,1 million de personnes y ont été assassinées, dont environ 960 000 Juifs, 74 000 Polonais, 21 000 Roms et des milliers de prisonniers de guerre soviétiques.

Le rôle de l’armée soviétique dans la libération d’Auschwitz est un fait historique incontestable. Ce jour fatidique, elle entra dans le camp, libérant les prisonniers restants et révélant au monde les horreurs de l’Holocauste. Cet épisode s’inscrit dans un sacrifice plus large consenti par l’URSS pendant la guerre, avec plus de 27 millions de citoyens soviétiques, dont 11 millions de soldats, ayant péri dans la lutte contre le nazisme.

Des victoires décisives

Il ne faut pas non plus sous-estimer les efforts des Alliés, notamment ceux de l’armée américaine sur le front occidental, qui ont contribué à accélérer la défaite du régime nazi. Les Soviétiques, de leur côté, souhaitaient désespérément l’ouverture d’un « deuxième front » pour soulager la pression des nazis, surtout en 1942. Il est important de noter, cependant, que le débarquement allié en Normandie, qui a eu lieu en 1944, a eu lieu après que l’Union soviétique avait déjà inversé le cours de la guerre en remportant des victoires décisives comme celles de Stalingrad et Koursk. Le gouvernement de l’URSS, puis celui de la Russie, ont exprimé à plusieurs reprises leur gratitude aux Alliés pour leur contribution.

La réécriture de l’histoire, que ce soit par omission ou par distorsion, façonne la mémoire collective et affaiblit les enseignements moraux. Le pacte Molotov-Ribbentrop, souvent cité pour discréditer l’Union soviétique, doit être replacé dans un contexte plus large. Ce pacte, signé en 1939, n’est pas un événement isolé. Bien auparavant, plusieurs pays européens avaient déjà conclu des accords avec l’Allemagne nazie. A l’instar de la déclaration de non-agression entre l’Allemagne et la Pologne en 1934, l’accord naval anglo-allemand de 1935, ou encore les accords de Munich de 1938, signés par le Royaume-Uni et la . En réalité, le pacte soviétique était le dernier d’une série d’accords similaires. De plus, il n’a été signé qu’après l’échec de nombreuses tentatives de l’Union soviétique pour former une coalition antifasciste et établir un système de sécurité collective en Europe, initiatives qui ont été rejetées par plusieurs puissances occidentales.

Une réécriture dangereuse

C’est pourquoi, lorsque certains dirigeants occidentaux, comme Ursula von der Leyen, qualifient la libération d’Auschwitz d’œuvre de « forces alliées », terme qui, dans le contexte moderne, tend souvent à exclure l’URSS, cette ambiguïté non seulement diminue le rôle soviétique mais alimente également un discours visant à marginaliser la Russie. Le président serbe Aleksandar Vucic a récemment exprimé son indignation face à cette tendance, soulignant l’absurdité d’inviter des représentants de la nation qui a créé Auschwitz tout en excluant ceux qui l’ont libéré. Ces actes vont au-delà du manque de respect : ils représentent une réécriture dangereuse de l’histoire conçue pour servir les agendas politiques contemporains.

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Dans des pays comme la Pologne, les monuments dédiés aux soldats soviétiques sont détruits, effaçant ainsi les vestiges tangibles de leur rôle crucial. Auschwitz reste un témoignage des horreurs d’une haine incontrôlée, mais déformer son histoire affaiblit les garanties censées prévenir de telles atrocités.

Peut-on honorer la mémoire d’Auschwitz tout en excluant ceux qui l’ont libéré ? Si la politique prime sur les faits, que restera-t-il des leçons de l’histoire ? L’histoire exige de l’honnêteté et de l’intégrité pour empêcher un tel effacement.

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