Une plainte d’écoblanchiment sera bientôt déposée contre Énergir au Bureau de la concurrence par une coalition regroupant des organisations environnementales, syndicales et citoyennes. Des accusations rejetées par le principal distributeur de gaz naturel au Québec, qui parle d’acharnement inutile à son égard.
Selon le programme Sortons le gaz ! coalition, deux messages publicitaires d’Énergir constituent du greenwashing au sens de la Loi sur la concurrence du Canada, modifiée en juillet dernier et qui cible spécifiquement les déclarations et allégations trompeuses concernant l’environnement des entreprises. .
Énergir affirmerait ainsi sur son site Internet et dans ses publicités qu’elle peut alimenter les appareils de ses clients avec du gaz naturel renouvelable (GNR) à 100 %. La coalition pointe notamment du doigt un message publicitaire publié dans l’édition électronique du La pressequi mentionne : « Énergir va encore plus loin et s’engage, depuis avril 2024, à ce que tout nouveau raccordement à son réseau soit alimenté à 100 % par une énergie renouvelable. »
Pour Sortons le gaz !, cet engagement serait impossible à tenir et constituerait un « cas évident de greenwashing », car le gaz distribué à tous les clients transite par un système unique de canalisations et de canalisations. En vertu des nouvelles dispositions de la Loi sur la concurrence, Énergir doit en effet être en mesure d’étayer ses allégations. Mais cela serait tout simplement impossible, selon la coalition.
De plus, l’essentiel des activités de marketing et de relations publiques d’Énergir serait centré sur le GNR, alors que l’entreprise distribue 98 % de l’énergie fossile, constituant un nouvel exemple d’écoblanchiment.
«Énergir trompe ses clients québécois, c’est inacceptable. Les consommateurs sont un peu trompés, trompés. Aujourd’hui, nous voulons tenir Énergir responsable de ses paroles et de ses actes », affirme Emmanuelle Rancourt, coordonnatrice du programme Sortons le gaz! coalition.
Le groupe continuera donc de recueillir des preuves et de préparer une plainte formelle « si rien ne change dans les agissements d’Énergir », prévient M.moi Rancourt.
Ce faisant, le programme Let’s Out the Gas! Cette coalition, qui regroupe des organismes comme l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, Équiterre, Greenpeace et la Fondation David Suzuki, espère que des mesures appropriées seront prises contre Énergir et qu’une compensation sera versée. proposé à ses clients. Les sanctions prévues peuvent désormais atteindre 10 millions.
« Persistance inutile »
En entretien à DevoirCatherine Houde, directrice générale responsable des affaires publiques, gouvernementales et communautaires chez Énergir, estime que la plainte en préparation par Sortons le gaz! C’est un harcèlement inutile contre le distributeur de gaz.
En juin 2023, la coalition avait déjà déposé une plainte pour représentations fausses ou trompeuses faites par Énergir auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC). Une plainte qui n’a pas encore donné lieu à un jugement ou à un retour de l’OPC, affirme Mmoi Houde.
Ce dernier juge par ailleurs la nouvelle plainte de la coalition contreproductive, notamment dans le contexte actuel marqué par le retour au pouvoir de Donald Trump de l’autre côté de la frontière, qui imposerait plutôt d’agir « avec unité ».
Elle estime qu’Énergir n’a rien à se reprocher et se dit confiante, tant au niveau des communications qu’au niveau des preuves qui sous-tendent les engagements de l’entreprise.
-«Énergir n’a pas l’habitude de prendre des engagements qui ne sont pas bien documentés», dit-elle.
Mmoi Houde confirme également l’engagement de l’entreprise à ce que tout raccordement au réseau Énergir soit aujourd’hui alimenté par de l’énergie renouvelable.
«Selon les paramètres du programme approuvé par la Commission de l’énergie, nous respectons [cet engagement] », se défend-elle, réaffirmant les engagements de transparence de l’entreprise, qui inclut par exemple la part de RNG achetée sur les factures de ses clients.
Mmoi Houde voit cependant la plainte de Sortons le gaz ! dans le bon sens, à condition que cela pousse le monde à se parler. Elle appelle également la coalition à collaborer davantage avec Énergir.
« Aller là avec des plaintes n’est pas la bonne façon de procéder », conclut-elle.
Certaines entreprises ont déjà rectifié la situation
Selon Geneviève Paul, directrice générale du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), plusieurs entreprises canadiennes ont déjà modifié la formulation sur leur site Internet ou dans leurs publicités pour éviter d’être accusées de greenwashing.
Ce dernier fait notamment référence à New Ways Alliance, une coalition de grandes entreprises canadiennes de l’industrie des sables bitumineux qui aurait révisé le contenu de son site Internet ainsi que ses comptes de réseaux sociaux en réponse à la nouvelle loi contre le greenwashing.
Et d’après Mmoi Paul, d’autres entreprises canadiennes seraient en train de demander conseil pour adapter leurs communications et se conformer aux nouvelles dispositions de la Loi sur la concurrence.
« En général, ces entreprises ne s’en vantent pas nécessairement », explique-t-elle. Ce dernier précise également que des entreprises de l’Alberta envisagent de contester cette loi, au motif qu’elle porterait atteinte à la liberté d’expression.
“Pour l’instant, cela ne change rien, la loi s’applique”, a conclu M.moi Paul.
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