Emmanuel Macron envisage de consulter les Français cette année. Qu’autorise la Constitution ? Explications.
« Référendum », le mot n’a pas été prononcé par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux Français pour 2025 – il a seulement évoqué le souhait de demander aux citoyens de « trancher » sur plusieurs « sujets déterminants » – mais l’idée d’en organiser un ou plusieurs cette année mûrit lentement à l’Elysée. « Depuis qu’on en parle », souligne, un brin agacé, un parlementaire de la majorité. Evoqué à plusieurs reprises depuis son premier mandat, cet outil démocratique n’est pas encore utilisé par le chef de l’Etat. Et la dernière en date, relative au projet de Constitution européenne, remonte à 2005.
“C’est pour cela qu’il faut en profiter”, poursuit ce même élu en proposant plusieurs questions. Astucieusement, cela éviterait que le vote ne se transforme en vote de sanction contre la politique menée depuis 2017. Ce que craint l’entourage d’Emmanuel Macron. A l’Elysée on parle pompeusement de « référendum » (pluriel de référendum). Si telle est bien l’option choisie par le président, elle serait sans précédent sous la Ve République. Le conseil constitutionnel, qui selon nos informations ne devrait pas rejeter cette possibilité, veillera néanmoins à la « clarté et à la sincérité du vote ».
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Les Sages veilleront à la « clarté et à la sincérité » du vote
Consultés à chaque étape du processus, les Sages veilleront à « la régularité des opérations » et « proclameront les résultats », comme l’explique l’article 60 de la Constitution. Si le code électoral permet effectivement d’organiser plusieurs référendums le même jour, ils accorderont une attention particulière à l’organisation du vote et à celle de la campagne médiatique (du décret de convocation des électeurs aux instructions données par l’Arcom). Ainsi, pour ne pas altérer le jugement de la population, il ne pourrait être envisagé de multiplier les questions le même jour ou de solliciter les Français à la hâte (après deux ou trois semaines de campagne seulement).
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-Toute proposition doit d’abord s’appuyer sur un projet de loi. En 2005, les électeurs devaient se prononcer sur celui autorisant la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe. Et, les sujets abordés doivent impérativement porter sur « l’organisation des pouvoirs publics, sur les réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y contribuent, ou tendant à autoriser la ratification d’un traité qui, sans étant contraire à la Constitution, aurait un impact sur le fonctionnement des institutions », comme le prévoit l’article 11.
L’immigration peut faire l’objet d’une question
L’éventail des sujets possibles reste cependant vaste. Ainsi, la politique migratoire de la France – régulièrement évoquée par les élus de droite – pourrait faire l’objet d’une remise en question, selon nos informations. Demandés en avril 2024, les Sages avaient déjà jugé en partie recevable un projet de loi visant à réformer l’accès aux prestations sociales pour les étrangers, au regard duquel il portait « au sens de l’article 11 de la Constitution, une réforme relative à la politique sociale ». de la nation. La modification du champ référendaire n’est donc pas obligatoire.
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Le seul juge de paix est : « la Constitution, rien que la Constitution, toute la Constitution », pour reprendre la célèbre formule de François Mitterrand, à la veille de la première cohabitation, en 1986.
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