Un an après, quel bilan pour le permis de conduire à 17 ans ?

L’abaissement de l’âge légal du permis de conduire à 17 ans est en vigueur depuis plus d’un an. Le plus grand réseau d’auto-écoles de France en profite pour dresser un premier bilan plutôt encourageant.

Octroyer un permis de conduire dès 17 ans ? Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, cette mesure n’a pas fait l’unanimité. Pour certains, cela risquait de mettre en danger des jeunes qui n’auraient pas forcément la maturité nécessaire pour se retrouver seuls au volant d’une voiture. Pour d’autres, c’était plutôt l’allongement des délais d’obtention du précieux examen qui était redouté. Mais un an plus tard, le groupe ECF, qui compte plus de 500 agences d’auto-écoles en France, dresse un «des résultats encourageants et prometteurs». En matière de sécurité routière, il est encore trop tôt pour prendre une décision. Les chiffres définitifs pour 2024 n’ont pas encore été dévoilés. En revanche, le taux de réussite de ces nouveaux candidats s’avère bien supérieur à la moyenne nationale. Il atteint 73,2%, au lieu de 58,2% pour l’ensemble des candidats, pour les neuf premiers de 2024 selon les statistiques du ministère de l’Intérieur.

Des étudiants assidus dans la salle de code

Selon l’ECF, une des explications de ces très bons résultats est à chercher dans la méthode d’apprentissage. « Les étudiants de 17 ans sont désormais nettement plus nombreux dans nos salles de codes, contrairement aux 18 ans et plus qui privilégient généralement notre plateforme de révision en ligne »explique Aurélie Joly, responsable de l’agence ECF à Albertville.

« Cette différence s’explique probablement par leur statut, souvent encore sous surveillance parentale, et par leur environnement scolaire. Leur capacité d’apprentissage, renforcée par leur scolarité, leur permet de progresser plus rapidement et d’afficher un taux de réussite dans le code supérieur.

L’entreprise se réjouit donc de constater que ce nouveau public tend à privilégier les auto-écoles traditionnelles, avec un point de vente physique.plutôt que ses concurrents qui privilégient le numérique. Elle se félicite également d’avoir observé une augmentation de 65% des inscriptions chez les 17 ans, même si elle s’est accompagnée d’une baisse de 24% chez les candidats de 18 ans.

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La conduite accompagnée est-elle la grande perdante ?

Cette nouveauté n’avait pas que des côtés positifs. Cela se fait notamment au détriment de la conduite accompagnée, qui baisse de 6 % tous âges confondus et de 28 % chez les 16 ans. Elle ne progresse que chez les 15 ans, pour qui la hausse atteindrait 12 % en moyenne et même 52 % dans le réseau ECF. Selon Quentin Cassagnaud, conseiller commercial à l’agence ECF d’Atlanta à Toulouse, « Cette réforme a mis en lumière un vrai problème pour les jeunes de 17 ans : ils se retrouvent parfois coincés entre deux options. La conduite accompagnée nécessite un an minimum avant de passer l’examen, ce qui les pousse à attendre leurs 18 ans. Quant à la conduite encadrée, elle n’est accessible qu’à partir de 18 ans, ce qui ne leur laisse que peu d’alternatives. L’entreprise réclame donc un abaissement de l’âge de début de la conduite accompagnée à 14 ans. « afin de maintenir les trois années d’expérience nécessaires pour maximiser les bénéfices ». Elle n’est évidemment pas désintéressée par le métier car cela pourrait lui apporter de nouveaux clients au passage. Mais elle a une chance d’être entendue car la sécurité routière considère aussi que ce mode d’apprentissage reste le plus vertueux.

Sur piste comme virtuellement grâce au simracing, l’automobile est une passion que je vis souvent intensément. Quoi de mieux alors que de pouvoir la partager à travers le journalisme, en abordant toutes les facettes de cette formidable invention et en cherchant en même temps à rendre service au lecteur ?