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le calvaire d’Amandine, 13 ans, morte de faim par sa mère

Amandine est décédée à 13 ans. Elle ne pesait que 28 kg. Sa mère, accusée de l’avoir laissée mourir de faim pendant le confinement, sera jugée à partir de lundi.

“Il ne fait aucun doute qu’Amandine a subi des violences destructrices et paroxystiques de la part de Sandrine Pissarra, dont le seul but était de l’entraîner dans une agonie honteuse et humiliante”, a écrit le juge d’instruction. dans son rapport d’enquête. Affamée depuis des mois, Amandine, 13 ans, ne pesait que 28 kg et mesurait 1,55 m le jour de son décès, le 6 août 2020. Jugée pour « faits de tortures ayant entraîné la mort », aux assises de Montpellier dès lundi, sa mère fait face à la réclusion à perpétuité.

Ancienne serveuse, mère de huit enfants nés de différentes unions, Sandrine Pissarra, 54 ans, doit également répondre des violences volontaires sur Amandine au cours des six dernières années. “Violente, manipulatrice et menteuse”, selon ses ex-compagnons, accusée de maltraitance par plusieurs de ses autres enfants, la quinquagénaire s’était donnée une image de “mère courage” dans son petit village de Montblanc, dans l’Hérault. . Elle a toujours nié les faits, se décrivant même comme une mère « aimante » face à un adolescent « voleur » et « capricieux ».

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Oreilles enfoncées, pommettes saillantes et joues creuses… « On aurait dit qu’elle avait vécu l’holocauste »

Dans le dossier, consulté par l’AFP, deux photos illustrent le martyre de la jeune fille. Sur la première, datant de sa rentrée en troisième, en septembre 2019, Amandine, avec un petit sourire, a de longs cheveux noirs et semble de corpulence normale. Dans la seconde, le jour de sa mort, elle présente les marques impressionnantes d’une malnutrition grave : orbites enfoncées, pommettes saillantes et joues enfoncées. Elle “a dû être victime d’une négligence grave de la part de son environnement familial pour atteindre un tel niveau de perte de poids”, a relevé le médecin légiste.

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«On aurait dit qu’elle avait vécu l’holocauste, le supplice de la faim», confiait à Midi Libre en juin 2021 le père d’Amandine, Frédéric Florès. Condamné à tort pour violences conjugales sur les accusations de son ex-compagne, puis disculpé par la justice, il n’avait qu’un droit de visite limité avec sa fille. Un droit qui lui a également été refusé par sa mère. Il n’a même pas pu assister aux funérailles de sa propre fille. Il s’est porté partie civile.

Sandrine Pissarra a su “transposer sa haine” envers le père d’Amandine sur le corps de sa fille

Selon l’expertise psychiatrique, Sandrine Pissarra a pu « transposer sa haine » envers le père d’Amandine sur le corps de sa fille. L’enquête a révélé qu’Amandine, qui a eu le malheur d’être née au moment de la rupture de ses parents, avait toujours été la brute de sa mère. Cela la privait notamment de nourriture (comme elle le faisait pour d’autres de ses enfants), mais lui infligeait également des « punitions d’écriture » sans fin, l’obligeant à copier des lignes pendant des journées entières. La petite fille était enfermée dans un débarras sans fenêtre, avec peu ou pas de vêtements, sous la surveillance de caméras, et d’où elle ne sortait que pour effectuer des tâches ménagères. En plus des nombreux passages à tabac, elle était parfois forcée de s’agenouiller sur une règle de fer pendant des heures en guise de punition.

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Placée en internat, elle a pu échapper un temps, la semaine seulement, aux sévices infligés par sa mère, mais aussi par son compagnon, également jugé. Mais avec le confinement, la collégienne avait arrêté d’aller à l’école, et avait dû rester au domicile familial. La violence et les privations ont augmenté, sans garanties ni limites.

Lorsque les secours découvrent le corps émacié d’Amandine, il lui manque des dents et des cheveux.

Le 6 août 2020, appelés par la mère suite à un malaise de sa fille, les secours découvrent avec horreur le corps pauvre et torturé d’Amandine. Extrêmement maigre, la petite fille est couverte de marques de coups, jusque sur le visage. Il lui manque des dents et des poignées de cheveux. Elle s’est étouffée en mangeant, assure sa mère aux médecins. Ils ne pourront rien faire. Amandine est morte.

Entendue le lendemain, Sandrine Pissarra a expliqué qu’Amandine souffrait de troubles alimentaires, ce que personne n’a confirmé. La veille de sa mort, selon sa mère, elle aurait seulement accepté d’avaler un morceau de sucre, un peu de compote et une boisson hyperprotéinée, avant de se mettre à vomir puis de cesser de respirer. Selon un double rapport d’autopsie, son décès serait dû à un « trouble du rythme cardiaque » secondaire à un état d’amaigrissement extrême associé à une septicémie et à « un éventuel syndrome de renutrition inappropriée ». Amandine est morte de faim.

S’interroger sur les failles du système de protection de l’enfance

Arrêtés et inculpés neuf mois plus tard, la mère d’Amandine et son compagnon sont depuis en détention provisoire. En couple avec elle depuis 2016 et jugé à ses côtés, Jean-Michel Cros, 49 ans, risque 30 ans de réclusion pour avoir « privé sa belle-fille de soins ou de nourriture » et n’avoir rien fait pour la « sauver ». de mort certaine», selon l’ordonnance de mise en accusation consultée par l’AFP.

Outre le père d’Amandine, son frère et sa sœur se sont portés partie civile, tout comme quatre associations, dont « L’Enfant Bleu – Enfance Maltraitée », qui entend « remettre en cause les failles du système de protection de l’enfance ». En effet, plusieurs signalements et trois saisines du juge des enfants n’avaient abouti à aucune mesure susceptible de mettre Amandine hors de danger.

 
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