Il n’est pas question d’annuler les Jeux de Los Angeles, a rappelé mardi le Comité international olympique alors que des incendies ravagent la Cité des Anges. Mais le fait que la question ait été posée illustre bien le chemin de croix auquel sont confrontés les organisateurs, qui devront accueillir à l’été 2028 près de 15 millions de personnes pour 17 jours de sport et de liesse.
Un budget à équilibrer
Si les incendies n’ont pas attaqué les sites olympiques, ils se sont rapprochés dangereusement du stade Rose Bowl, qui accueillera les épreuves de football, et du Riviera Country Club, où se dérouleront les épreuves de golf. Surtout, l’ampleur des dégâts est telle que la ville sera probablement encore en train de se remettre lorsque viendra le temps d’accueillir les Jeux Olympiques. C’est peu dire que la Cité des Anges n’en avait pas besoin, qui attend déjà la modernisation et le développement de son réseau de transports en commun.
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L’ampleur des reconstructions est d’autant plus vertigineuse sur le plan financier que la ville de Los Angeles et la Californie seraient les premières garantes d’un dépassement du budget olympique (7 milliards de dollars) : la Cité des Anges prendrait en charge les 270 premiers million de dollars de dépassement, puis à l’État les 270 millions suivants. Tout excédent supplémentaire serait répercuté sur l’ardoise de la ville.
Il faudra aussi prendre en compte les trois ans et demi qui séparent la ville de la date fatidique et les risques accrus liés au réchauffement climatique. “La question centrale est : quelle proportion du budget de la ville sera consacrée à la revitalisation des zones qui seront utilisées pour les Jeux olympiques plutôt qu’à la prévention des futurs incendies qui pourraient affecter la région dans les années à venir ?, s’interroge le chercheur Jadrian. Wooten dans le New York Times. Un équilibre critique entre ces deux priorités sera nécessaire pour déterminer si Los Angeles peut gérer un tel événement. »
-“Et un méga événement non assurable ? »
Même si la deuxième plus grande ville des États-Unis devra gérer habilement son budget, elle n’aura aucun contrôle sur les fluctuations des coûts d’assurance. Les Jeux de Tokyo avaient déjà vu la facture monter en flèche, de près de 18 % par rapport aux JO de Rio, pour afficher un coût de 17 millions de dollars. « Los Angeles en 2028 pourrait-elle être sur le point de devenir un méga-événement non assurable ? », demande même Simon Chadwich, professeur reconnu de géopolitique et d’économie du sport.
Et pour cause, les compagnies d’assurance ont placé les aléas du changement climatique comme risque n°1 sur leur liste, avant même le risque de terrorisme ou les problèmes d’infrastructures. “Le nombre de compagnies d’assurance prêtes à payer la facture de ce risque diminue et celles qui le souhaitent factureront des sommes astronomiques”, a confié un responsable du secteur industriel américain au quotidien britannique “I Paper”. Depuis le début des incendies, plusieurs grands assureurs américains, comme State Farm ou AIG, ont cessé de souscrire des assurances habitation.
Malgré tout, Casey Wasserman, le président du comité d’organisation, a affiché son optimisme, renforcé par le soutien du président élu Donald Trump. « Ce sont les Jeux de l’Amérique. Ils sont plus importants que jamais pour Los Angeles et je vous apporterai mon soutien sous toutes les formes possibles pour en faire les plus grands Jeux de l’histoire”, a assuré jeudi le républicain à Wasserman.
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