Les personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre 2023 reçoivent, à leur retour en Israël, une assistance médicale, psychologique et financière, face aux graves séquelles de cette captivité.
Le chemin vers la reconstruction s’annonce long. Israël attend le retour, dans les prochaines semaines, de 33 otages détenus depuis le 7 octobre 2023 par le Hamas à Gaza, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu annoncé ce mercredi 15 janvier.
Au cours d’une première phase de six semaines à compter de dimanche, “le Hamas libérera 33 captifs israéliens dont des femmes (…), des enfants, des personnes âgées, des civils malades et des blessés, en échange de prisonniers détenus dans les prisons israéliennes”, a déclaré le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al. -Thani a déclaré lors d’une conférence de presse à Doha.
Parmi les plus de 250 personnes prises en otage le 7 octobre, 94 sont toujours détenues à Gaza, parmi lesquelles 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne. Une centaine d’entre eux sont revenus vivants, suite à un accord avec le Hamas ou grâce aux opérations militaires israéliennes à Gaza. Israël a mis en place un protocole pour le retour des ex-otages depuis novembre 2023.
Hospitalisation et aide psychologique
À leur retour de Gaza, les ex-otages sont hospitalisés « au moins quatre jours » en Israël, selon le ministère de la Santé. Ils sont accompagnés pour différents examens, tests de dépistage des maladies infectieuses, reçoivent des soins selon leurs besoins et bénéficient de diverses consultations. Ils consultent par exemple des diététiciens, afin de se réacclimater après des mois de malnutrition. Ils sont également accompagnés par des psychiatres.
Pour préserver la confidentialité, les hôpitaux doivent établir une « liste fixe » de personnes autorisées à entrer dans leurs bâtiments, qui comprend les professionnels de santé et le personnel de sécurité. Chaque otage rapatrié se voit attribuer une infirmière de liaison, qui coordonne les différents soins qu’il reçoit et le passage aux soins de proximité à sa sortie de l’hôpital.
Ils disposent également de travailleurs sociaux dédiés qui leur fournissent « un soutien personnel, notamment en les mettant en relation avec des entités concernées telles que le ministère des Affaires sociales et la Caisse d’assurance nationale ».
Cette dernière, responsable du système de sécurité sociale israélien, verse aux otages des subventions de 60 000 shekels (environ 16 000 euros) à leur retour en Israël, auxquelles s’ajoutent d’autres prestations, variables selon le profil.
De graves séquelles
Les spécialistes préviennent que les otages qui seront libérés dans les prochaines semaines, après plus de 450 jours de captivité, ne seront pas dans le même état que ceux libérés lors du premier cessez-le-feu en novembre 2023.
« Nous avons alors constaté que les otages étaient dans un état difficile, même s’ils avaient peu de problèmes médicaux », a déclaré Noa Ziv, médecin au centre pédiatrique israélien Schneider de la ville de Petah Tikva, au Times of Israel.
«C’était après environ 50 jours de captivité. On ne peut que spéculer sur l’état de santé et mental complexe des otages après 466 jours de captivité», a ajouté le médecin qui a mené une étude sur le retour de certains ex-otages.
Les otages rapatriés en Israël au cours des 15 derniers mois souffrent de graves séquelles de leur captivité. Un rapport soumis en décembre par le gouvernement israélien au rapporteur spécial de l’ONU sur la torture explique que « des femmes, des hommes et des enfants revenus de captivité ont déclaré avoir subi de graves violences physiques et sexuelles, telles que des passages à tabac, l’isolement, la privation de nourriture et d’eau, le marquage au fer rouge. , arrachage de cheveux et agression sexuelle. Ils « se sont vu refuser des soins médicaux pour les blessures graves causées le 7 octobre » et pour leurs maladies chroniques.
« Environ la moitié des otages rapatriés ont déclaré avoir été délibérément affamés pendant leur captivité », ajoute le rapport.
« J’ai perdu 11 kilos en captivité. J’ai aussi subi des abus. J’ai été brûlé, j’ai perdu une partie de mon audition du côté gauche, je me suis luxé la mâchoire. J’ai été victime de harcèlement sexuel lors de l’enlèvement (…) Je continue d’en subir les conséquences pour le moment, je ne peux pas commencer ma réhabilitation», a déclaré à l’AFP Ilana Gritzewsky, 31 ans, en janvier. otage libéré de Gaza il y a plus de 400 jours.
Cauchemars, dépression, paranoïa…
Sur le plan psychologique, le gouvernement israélien décrit une captivité destinée à « briser » les otages, confrontés aux violences sexuelles, à la mort d’autres prisonniers devant eux, au manque de sommeil, à la détention à l’isolement…
Résultat, de nombreux survivants souffrent depuis leur retour de troubles de l’humeur et ont des difficultés à s’adapter à la réalité, qui pour certains se manifeste par des épisodes de dissociation. “Certains otages rentrant au pays avaient des angoisses paranoïaques, craignant des représailles contre leurs proches toujours en captivité s’ils parlaient de ce qu’ils avaient vécu”, ajoute le gouvernement israélien.
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Les otages ont signalé de graves cauchemars, des troubles du sommeil et un état de peur constant. Certains n’osaient pas sortir de leur chambre d’hôpital et reproduisaient des comportements liés à leur captivité, comme ne pas manger. D’autres « accumulaient de la nourriture, craignant de ne pas en avoir assez pour le lendemain, même s’ils savaient que c’était irrationnel ».
L’identité des otages qui seront libérés à partir de dimanche n’est pas connue. La deuxième phase, après six semaines, de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas doit permettre la libération des derniers otages et un retrait israélien complet de Gaza, a déclaré mercredi le président américain Joe Biden. La troisième et dernière phase doit être consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages tués pendant leur captivité.
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