Le départ de Viola Amherd du Conseil fédéral suscite des réactions contrastées dans la presse suisse.Watson
L’annonce du départ de Viola Amherd du Conseil fédéral mercredi a suscité des réactions contrastées dans la presse suisse, entre surprise, éloges et critiques.
15.01.2025, 22:3716.01.2025, 06:12
Le Nouveau journal zurichois estime que la ministre aurait pu jouer un rôle clé dans un contexte géopolitique tendu, mais critique son incapacité à mobiliser un leadership fort pour surmonter les défis structurels et budgétaires de l’armée.
À côté de la maison Watsonil est suggéré que ce départ précipité reflète une lassitude face aux tensions internes au DDPS, des désaccords sur le budget militaire avec Karin Keller-Sutter et des critiques récurrentes sur le manque de stratégie.
Le Blick partage un constat sévère : malgré les problèmes hérités de ses prédécesseurs, Viola Amherd n’a pas su contrôler les multiples projets en cours au sein de son département, préférant les rencontres internationales aux réformes internes.
Un départ également salué
Inversement, 24 heures et La Tribune de Genève mettre en avant les réussites du Haut-Valaisanne : l’acceptation par le peuple de nouveaux avions de combat, la promotion des femmes dans l’armée et la modernisation écologique de cette dernière. Ces journaux saluent aussi son pragmatisme face à l’Otan, son sommet pour la paix en Ukraine, et son rôle dans le rapprochement avec Ursula von der Leyen sur les négociations UE-Suisse.
Verser Libertésa démission paraît « stupéfiante » et laisse un vide symbolique, alors que le Gazette quotidienne la décrit comme une figure marquée par des « cas exceptionnels », des crises pandémiques à l’invasion russe de l’Ukraine.
Malgré les divergences d’opinion, les médias s’accordent à reconnaître l’impact de Viola Amherd sur le DDPS, un ministère historiquement dominé par les hommes.
Si certains, comme Libertéjugeant son style « terne », ils admettent que son passage a été décisif dans la redéfinition du rôle de l’armée suisse dans un contexte mondial instable. Enfin, les spéculations vont bon train quant à sa succession, avec des noms comme Gerhard Pfister ou Isabelle Chassot évoqués pour reprendre le flambeau.
Au moment le plus ingrat
Pour le Rédacteur de nouvelles / La revue jurassienne / ArcInfo: A 62 ans, la Haut-Valaisanne s’en va au moment le plus ingrat pour elle, alors que les reproches répétés – et souvent justifiés – adressés au ministère de la Défense éclipsent presque ses succès, notent le quotidien valaisan et les journaux d’ESH Média.
La première femme à diriger l’armée suisse a néanmoins réussi à sortir la Grande Muette de sa torpeur, écrit le Rédacteur de nouvelles. Si l’agression russe contre l’Ukraine a fait l’effet d’un électrochoc pour toute l’Europe, le centriste a su convaincre qu’il fallait réinvestir comme jamais depuis la fin de la guerre froide.
Elle a aussi fait preuve de courage en brisant le tabou de l’omniprésence des discriminations et des violences sexualisées au sein des troupes. Mais son manque d’ambition, en laissant passer sa chance de prendre la tête du gigantesque ministère de l’Environnement, des Transports, de l’Énergie et de la Communication, est coupable, conclut le journal.
Besoin d’une armée crédible
Le quotidien jurassien: Cette capitulation coïncide avec la présentation hier d’une réforme de l’armée qui vise à embaucher davantage de femmes pour augmenter les effectifs. Tout un symbole, écrit le Jura quotidien.
Le chef de l’armée transpirait sous sa tenue de combat, ajoute le journal. Face aux antimilitaristes, elle a dû expliquer que le pays avait besoin d’une armée crédible. Pour l’heure, les grandes manœuvres commencent, au sein du centre évidemment. Mais pas seulement. On entend des casseroles remuer au loin. Serait-ce dans la cuisine libérale-radicale, les merveilles quotidiennes.
Temps: Beaucoup moins à l’aise que son prédécesseur sur l’échiquier des grands stratèges de la Coupole, Viola Amherd a préféré s’accrocher à ce qui était au départ une punition, le ministère de la Défense, plutôt que d’oser bousculer la cour des grands, explique le Temps. Ce qu’elle aurait pu tenter de faire fin 2022, lorsque Simonetta Sommaruga a quitté le prestigieux ministère des Transports et de l’Environnement. “Sa famille partisane ne lui a jamais pardonné cette faiblesse coupable, caractéristique d’un manque d’appétit politique.”
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