Concrètement, une digue sera créée en travers du cours d’eau d’une longueur de 140 mètres, d’une largeur de 25 mètres et d’une hauteur d’environ 3,5 mètres par rapport à la crête des berges du ruisseau. Il y aura également un ouvrage de régulation en béton au sein de la digue, traversée par le Piétrebais, qui sera légèrement dévié. Une vanne de régulation limitera le débit de sortie, équipée d’une grille ainsi que d’un déversoir de sécurité en roche. Enfin, un chemin privé, basé sur le chemin existant, reliera la rue Fond du Moulin au site du projet et maintiendra l’accessibilité aux terres agricoles.
Craintes pour les terres certifiées bio de la Ferme du Petit Sart
Mais ce projet divise au sein de la population. À Grez-Doiceau, 138 plaintes et 133 observations ont été déposées lors de l’enquête publique qui s’est tenue du 16 septembre au 15 octobre 2024. À Incourt, où le projet a également été soumis à l’avis de la population, 74 plaintes ou observations ont été recueillies. .
Si certains riverains voient ce projet d’un bon œil, soulignant qu’il réduira les risques d’inondations dans les zones résidentielles, d’autres soulignent le fait que ce projet menace directement les terres certifiées biologiques cultivées par la Ferme du Petit Sart, le risque étant qu’elles soient pollué lors des inondations.
Le propriétaire, Hubert del Marmol, soutient également que la viabilité de son exploitation agricole serait compromise par ce projet de ZEC. Toutefois, le responsable délégué estime « qu’aucun chiffre fourni par les demandeurs ne vient étayer les affirmations relatives à la viabilité économique de la ferme du Petit Sart ». En outre, « il est important de souligner que les parcelles concernées par la ZEC sont très petites » et « l’intérêt public dans la protection de la population et des zones résidentielles doit prévaloir ». Elle ajoute également que «des compensations sont possibles» pour d’éventuelles pertes économiques induites par la zone inondable.
Les opposants regrettent également que les alternatives au projet n’aient pas été suffisamment prises en compte. Ceci est réfuté par le responsable délégué, soulignant qu’ils ont été étudiés mais qu’ils « ne répondent pas aux besoins spécifiques de rétention d’eau dans la zone critique ».
-« Le Piétrebais joue un rôle clé dans l’amplification des crues en aval sur le Train »
Les demandeurs doutent également de l’efficacité du projet. Selon eux, la priorité devrait être donnée au Train. A ce sujet, le permis précise que « Les études hydrologiques ont montré que le ruisseau du Piétrebais joue un rôle clé dans l’amplification des crues en aval (sur le Train, à Grez centre notamment) et que le contrôle des affluents, comme le Piétrebais, constitue une solution complémentaire à une gestion plus large. des risques d’inondation, qui inclura à terme les aménagements du Train ».
Le projet finira-t-il une nouvelle fois devant le Conseil d’Etat ?
C’est la troisième fois que la Province demande un permis pour ce projet. Si en 2008 elle l’a obtenu, celui-ci a été annulé au Conseil d’État en février 2011. En 2018, elle a finalement retiré sa demande. Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Car selon la RTBF, les amis de la Ferme du Petit Sart comptent faire appel auprès du gouvernement wallon contre le permis.
Lors de l’enquête publique, Hubert del Marmol a déclaré – cela figure dans le permis délivré – qu’il ferait annuler tous les permis par le Conseil d’État. Si un recours est déposé et que le gouvernement wallon autorise la ZEC, la Province en est informée : elle aboutira devant le Conseil d’Etat.
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