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Pourquoi les affaires de corruption restent-elles impunies au Liban ?

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La corruption systémique au Liban reste au cœur des préoccupations nationales et internationales. De nombreux scandales majeurs, souvent liés à des personnalités influentes, restent non résolus, mettant en lumière les failles d’un système judiciaire soumis aux pressions politiques. Voici un aperçu détaillé des cas clés et des chiffres concernés, selon les informations disponibles dans les sources.

Gestion des subventions énergétiques : un gouffre financier

Le détournement massif de fonds publics dans le secteur de l’énergie est l’un des cas les plus emblématiques de la corruption libanaise. Al Joumhouriyat (13 janvier 2025) révèle que plusieurs milliards de dollars, destinés à subventionner l’électricité et le carburant, ont disparu au fil des années. Des personnalités politiques comme Gebran Bassil, ancien ministre de l’Énergie, sont fréquemment pointées du doigt pour leur rôle présumé dans la gestion opaque des marchés publics.

Najib Mikati, actuel Premier ministre par intérim, a déclaré : « La réforme du secteur énergétique est une priorité pour restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs » (Nida’ Al Watan, 13 janvier 2025). Mais ses détracteurs, notamment au sein des blocs réformateurs, lui reprochent son inaction face aux responsables de ces malversations.

Transferts illégaux de fonds à l’étranger : une fuite organisée

Lors de la crise financière de 2019, les élites politiques et économiques auraient transféré d’importantes sommes d’argent vers des banques étrangères, malgré les restrictions bancaires imposées aux citoyens ordinaires. Ad Diyar (13 janvier 2025)estime que les sommes transférées dépassent plusieurs milliards de dollars. Des enquêtes internationales, notamment en Suisse, ciblent des personnalités comme Salim Sfeir, président de l’Association des banques du Liban, accusées d’avoir facilité ces transactions.

Des personnalités politiques influentes, comme Riad Salamé, ancien gouverneur de la Banque centrale, sont également citées dans des rapports faisant état de transferts présumés de fonds publics à des fins personnelles. Les dossiers ouverts en et en Suisse pourraient apporter des preuves accablantes, mais au Liban, le manque de coopération judiciaire bloque toute avancée.

Corruption dans les marchés publics : contrats douteux et favoritisme

La gestion des marchés publics, notamment dans les secteurs des infrastructures et des importations stratégiques, est une autre source de gaspillage et de détournement de fonds. Al Bina’ (13 janvier 2025) rapporte que des contrats ont été attribués de manière non transparente à des entreprises liées à des personnalités politiques, notamment dans les secteurs de la construction et de l’approvisionnement en carburant.

Par exemple, les contrats attribués dans le cadre de projets de reconstruction après l’explosion du port de Beyrouth ont été critiqués pour leur manque de transparence. Des entreprises proches de certains partis politiques, comme celles affiliées à « Tayyar al-Watani al-Horr », auraient bénéficié d’un favoritisme au détriment des concurrents indépendants.

L’ingérence politique : un obstacle aux enquêtes

L’ingérence politique dans le système judiciaire explique en grande partie l’absence de progrès dans ces affaires. Al Akhbar (13 janvier 2025) mentionne que les juges chargés d’affaires sensibles, comme Ghada Aoun, procureur général du Mont-Liban, font face à d’intenses pressions et à des campagnes de diffamation orchestrées par les responsables visés. Ces pressions entravent leur capacité à enquêter de manière impartiale.

Selon Al Liwa’ (13 janvier 2025)les blocages parlementaires empêchent également l’adoption de lois visant à garantir l’indépendance du système judiciaire. Les élites politiques usent de leur influence pour protéger leurs intérêts, retardant ainsi toute tentative de réforme.

Attentes populaires et internationales

Les citoyens libanais, durement touchés par la crise économique, continuent d’exiger des comptes. Les manifestations organisées par des groupes de la société civile, comme « Kulluna Irada », soulignent l’urgence de sanctions contre les responsables. Nahar (13 janvier 2025) rapporte que ces appels trouvent un écho auprès des partenaires internationaux, tels que l’Union européenne et le FMI, qui conditionnent leur aide à des réformes anti-corruption.

Les pressions extérieures, bien que croissantes, se heurtent à la résistance des forces politiques locales. Le Hezbollah, par exemple, considère ces demandes comme une tentative d’imposer une ingérence étrangère dans les affaires souveraines du pays.

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