Créée au milieu du XXe siècle, l’échelle de Kardashev offre une perspective fascinante sur le développement technologique des civilisations, en les classant en fonction de leur capacité à exploiter l’énergie disponible. Mais où se situe l’humanité dans cette hiérarchie ? Et surtout, quelles sont les ambitions futures qui pourraient nous permettre de gravir les échelons ?
Une échelle avec trois types de civilisation
En 2015, le chercheur belge Clément Vidal affirmait qu’il existait des étoiles abritant la vie. Pour développer sa thèse, il a notamment utilisé Échelle de Kardashev. Nikolaï Kardachev (1932-2019) était un astronome soviétique puis russe qui a travaillé sur les quasars, ces trous noirs supermassifs extrêmement lumineux. Le chercheur a également tenté de découvrir traces de communication extraterrestre.
Rappelons que de nombreuses œuvres littéraires et cinématographiques évoquent contacts ou invasions extraterrestres. Cela implique que ces formes de vie sont venues jusqu’à nous et disposent des moyens technologiques. Alors que la recherche de la vie en dehors de notre planète se poursuit plus que jamais, Nikolaï Kardachev avait déjà tenté en 1964 de développer une échelle permettant classer les civilisations selon leur degré de développement technologique.
Le chercheur soviétique avait défini trois types de civilisations. Le type I concerne une civilisation capable d’utiliser toute l’énergie disponible sur sa planète d’origine pour une valeur estimée à 10 millions de milliards de watts (10^16 W). Le type II concerne une civilisation capable d’utiliser énergie totale émise par l’étoile dans son système solaire (10 ^ 26 W). Enfin, le type III concerne une civilisation capable d’utiliser toute l’énergie présente dans sa galaxie d’origine (10^36 W).
De nouvelles catégories ont alors été théorisées
Si Nikolaï Kardachev avait limité son échelle à trois types, d’autres scientifiques comme l’astronome Carl Sagan (1934-1996) en ont ajouté plusieurs types. Il existe donc désormais un type IV relatif à une civilisation qui pourrait capturer la pleine puissance d’une multitude de galaxies ainsi que le rayonnement intergalactique. Cette civilisation contrôlerait alors l’Univers tout entier, ce qui comprend la matière, les moyens de transport et l’information.
Une hypothèse affirme que notre univers n’est pas unique et existe parmi tant d’autres au sein d’un multivers. Ainsi, le type V concerne une civilisation qui contrôlerait l’énergie de plusieurs univers à la fois et pourrait s’y installer. Le type VI, dernier de la liste, est sans doute le plus surprenant. Il s’agit en effet d’une civilisation capable de contrôler l’espace et le temps à l’intérieur et à l’extérieur des univers. Ainsi, on trouverait en dehors des limites dictées par l’espace-temps.
Selon Nikolai Kardachev et Carl Sagan, l’humanité n’a pas encore atteint le type I. En supposant que notre société repose en grande partie sur des énergies telles que le pétrole et le charbon, nous devrions avoir accès à des ressources énergétiques mille fois plus grandes espérer parvenir à ce premier type. Cela laisse songeur, d’autant plus que, pour l’instant, l’humanité n’a mis les pieds que dans un seul endroit en dehors de la Terre, à savoir sur la Lune.
Même si l’humanité est encore loin d’atteindre le type I, les progrès des technologies énergétiques et les efforts visant à exploiter les sources d’énergie renouvelables telles que le solaire, l’éolien ou la fusion nucléaire pourraient progressivement nous rapprocher de cet objectif. Cependant, cette transition énergétique nécessite des infrastructures massives et une coopération mondiale pour réussir, tout en prenant en compte les enjeux environnementaux et économiques. Dans le même temps, des initiatives telles que la recherche de civilisations extraterrestres et la colonisation de l’espace posent les premières bases d’une exploration au-delà des limites de notre planète, nourrissant l’idée que notre civilisation pourrait un jour s’élever à cette échelle de Kardashev.
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