De nombreux films et séries télévisées ont été réalisés au fil des années à partir des nombreux romans d’Ed McBain consacrés au 87e arrondissement. Il est normal qu’entre des adaptations parfois déguisées (même deux épisodes de Colomb,
certainement pas apocryphes), des téléfilms officiellement basés sur la série font également leur chemin. Comme ce LIGHTNING par exemple, précédé dans le titre d’un grandiloquent ED MCBAIN’S 87th PRECINT. Un roman policier qui imite timidement les thrillers dans lequel un tueur en série insaisissable
Au commissariat, ils ne parviennent pas à s’orienter, notamment parce que chaque agent semble avoir un problème avec les femmes auquel il faut penser : Steve Carella (Quaid) s’est séparé il y a un an et n’a plus eu de relation, Bert King (McArthur) est épris d’une femme modèle à laquelle il n’est visiblement pas facile de faire confiance et Meyer Meyer (Perkins) est marié à une femme bavarde jusqu’à l’épuisement. De plus, il a également des problèmes avec ses cheveux, puisque pour cacher sa calvitie, il a décidé de s’acheter une toupet avec pour conséquence de devoir faire face à de fortes taquineries de la part de ses collègues…
Un joli petit groupe jamais en uniforme auquel s’ajoute (mais sans grand impact) le fameux Ving Rhames. Ils plaisantent, partagent leurs angoisses et donnent une discrète tridimensionnalité aux personnages. Cependant, le meilleur en termes de détachement est Quaid, sans surprise le véritable protagoniste, qui sur les lieux du premier crime interroge et rencontre Teddy Franklin (Bray), une douce fille sourde-muette avec qui il établit immédiatement une entente. Évidemment, la relation entre les deux n’est pas facile (quand ils l’avertissent de son problème, il s’approche d’elle en parlant lentement, en prononçant chaque lettre, de sorte qu’elle lui montre un morceau de papier sur lequel elle a écrit « Je suis sourde et stupide, pas idiot »), mais avec le -, les deux se comprendront. Curieux que dans le livre, les couples se connaissent depuis de nombreuses années, soient mariés et aient même des enfants ! C’est leur drôle de relation qui donne lieu peut-être aux scènes les mieux écrites du film ou qui parviennent en tout cas à se rendre plus intéressantes, car la traque du tueur en série (dont on voit tout de suite le visage) se résout en quelques instants. des enquêtes, quelques indices obtenus sans imagination et une seule scène de suspense (au restaurant) qui rappelle combien, en apparence, cet ÉCLAIR pourrait aussi ressembler à un thriller, peut-être en partie d’action.
En tant que production télévisuelle, elle est modeste mais presque discrète, si l’on considère qu’un certain soin plus grand que la moyenne dans les dialogues est perceptible et qu’une légère touche d’ironie apparaît ici et là, nous donnant l’occasion de sourire de - en - (la toupie de Meyer, de bien sûr, mais pas seulement), alors que certaines banalités comme la relation de Bert avec sa femme sexy auraient pu être épargnées. Ce qui est le plus décevant, c’est l’intrigue du thriller, qui s’éternise et se résout avec indifférence, presque comme s’il s’agissait d’un fioriture inutile, et qui est également clôturée de la manière la plus anonyme et la plus bâclée qu’on puisse imaginer. Bref, observé sous cet aspect, le film déçoit largement, et considérant que l’intrigue devrait être la composante la plus étudiée… Surtout, Randy Quaid est sauvé : gentil, mélancolique et doté d’une grande humanité.
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