Par ailleurs, pour déterminer l’étendue de la peine à prononcer, il a été tenu compte de “sa participation active à l’élaboration du projet criminel” et de la “détermination” dont il a fait preuve, mais aussi de sa collaboration aux enquêtes, de ses regrets, de sa son désir de réinsertion sociale et professionnelle, ses efforts pour lutter contre ses addictions et le fait qu’il ait entamé un suivi psychologique.
« De nature vénale »
Juges et jurés ont également reconnu des circonstances atténuantes pour Tanguy Lecocq, à savoir “l’absence de casier judiciaire” de sa part et “le lien fort qui l’unit à sa mère”.
Ils ont également pris en considération certains éléments pour évaluer la sanction appropriée, à commencer par le fait qu’il “a planifié un meurtre” de “caractère vénal”. Ils ont souligné sa « persévérance dans le projet criminel » et notamment le fait « qu’il n’a pas hésité à manipuler Ludovic Lefèbvre », mais aussi son « côté froid et calculateur avant et après le crime, levant les soupçons sur sa personne » auprès de divers des stratagèmes visant à faire en sorte que « Ludovic Lefèbvre ne le remette pas en cause ». Ils ont cependant tenu compte de sa sociabilité et de sa réinsertion professionnelle.
Je me souviens des faits : “commissions trop élevées” lors de la vente d’abonnements GSM
Ludovic Lefèbvre, 38 ans, et Tanguy Lecocq, 48 ans, ont tous deux été reconnus coupables du meurtre de leur collègue Hakim Menhal, commis dans la nuit du 10 au 11 avril 2018 dans l’appartement de Ludovic Lefèbvre, Val des Seigneurs à Woluwe-Saint-Pierre.
Les deux auteurs étaient associés dans une société qui vendait des abonnements GSM, Internet et télévision. Ils ont eu recours aux services de plusieurs vendeurs indépendants, dont Hakim Menhal.
Le 10 avril 2018 au soir, les trois collègues se sont retrouvés chez Ludovic Lefèbvre, où ils ont suivi un match de football à la télévision. Hakim Menhal a été drogué puis étranglé.
Ludovic Lefèbvre a reconnu avoir passé un câble autour du cou de la victime, alors qu’elle était dans le coma, et l’avoir resserré. Il a précisé que Tanguy Lecocq avait préalablement mélangé des somnifères à la boisson servie à Hakim Menhal.
Tanguy Lecocq a nié toute implication, affirmant qu’il était parti après le match alors qu’Hakim était dans “un état normal”. Le jury a estimé que sa version n’était pas crédible, car le rapport de toxicologie concluait que, compte tenu des doses d’hypnotique détectées dans le corps de la victime, celle-ci ne devait plus être pleinement consciente vers 22h30.
Ruban adhésif
Ludovic Lefèbvre a également déclaré s’être laissé convaincre par Tanguy Lecocq que Hakim Menhal était à l’origine de leurs problèmes financiers, car ils devaient lui verser des commissions devenues trop élevées. Le jury a estimé qu’il s’agissait bien d’un « litige financier » et que « les commissions versées à Hakim Menhal ont sérieusement affecté les bénéfices de Tanguy Lecocq qui traversait de graves difficultés financières ».
Le jury a également établi que c’est Tanguy Lecocq qui a acheté la plupart des objets retrouvés dans l’appartement de Ludovic Lefèbvre, notamment la bâche et le ruban adhésif utilisés pour envelopper le corps. Il estime également que c’est Tanguy Lecocq qui a emmené Hakim Menhal chez Ludovic Lefèbvre dans la soirée du 10 avril, l’invitant d’abord à manger dans un restaurant du même quartier.
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