Dans la nuit de dimanche à lundi, Israël a violemment bombardé les positions militaires de l’armée syrienne. Ciblant les dépôts de munitions et les missiles sol-sol, les raids aériens se sont poursuivis sans relâche pendant six heures. L’intensité des frappes a été telle qu’elle a provoqué un séisme de magnitude 3 sur l’échelle de Richter. Les détonations ont été entendues jusqu’au Liban.
Un habitant du village de Bmalkah déclare : « Cela a commencé peu après minuit et s’est poursuivi jusqu’à 6 heures du matin. C’était comme un tremblement de terre. Toutes les fenêtres de ma maison ont explosé ». « Le village n’a pas dormi de la nuit. Les enfants pleuraient. Il n’y a plus de fenêtres dans les maisons » explique un autre habitant à l’AFP.
Ces attaques sont d’autant plus inquiétantes qu’elles visent des infrastructures militaires proches de la base russe de Tartous, une provocation visant la Russie. Position stratégique pour Moscou, la base de Tartous permet aux forces russes de se projeter en Afrique et en Méditerranée. Évacué il y a quelques jours, ce serait un sérieux revers stratégique pour la Russie s’il était détruit alors que le Kremlin tente de négocier avec le nouveau régime pour maintenir ses positions en Syrie.
Depuis la chute du régime, Israël a ouvert un quatrième front en Syrie et s’est engagé à détruire méthodiquement les réserves et les équipements de l’armée syrienne. Comme l’explique le chercheur Armenak Tokmakyan : « L’objectif principal d’Israël semble être la destruction des capacités stratégiques de la Syrie, telles que les systèmes de missiles anti-aériens, les armes chimiques et la production locale de missiles, ainsi que l’infrastructure militaire créée par le Hezbollah et l’Iran. Ils semblent profiter de l’occasion pour infliger autant de destructions que possible, garantissant ainsi que la future armée syrienne mettra des décennies à se relever. ».
Alors que le régime israélien a bombardé la Syrie 473 fois depuis la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre, Israël a également étendu son contrôle sur le plateau du Golan, colonisé en 1967 et annexé en 1981. Les autorités israéliennes ont également annoncé dimanche vouloir doubler la population du plateau du Golan, renforcer démographiquement sa présence dans ces territoires, annonçant ainsi une nouvelle vague de colonisation. 10 millions d’euros ont été alloués au projet qui financera l’installation de nouveaux colons.
Considérant la chute du régime de Bachar al-Assad comme une opportunité tactique pour renforcer ses positions au Moyen-Orient, l’État israélien a lancé une campagne de destruction massive pour affaiblir durablement les capacités militaires du nouveau régime, profitant de la situation pour étendre la propre domination coloniale. Ces attaques brutales pourraient provoquer une nouvelle escalade dans la région si elles ciblent les intérêts russes, renforçant ainsi l’interdépendance croissante de la situation au Moyen-Orient avec la guerre en Ukraine.
Alors qu’Israël poursuit sa campagne de génocide à Gaza, tout en renforçant son contrôle sur la Cisjordanie, et poursuit son agression incessante contre la Syrie en toute impunité, la mobilisation des masses arabes a rarement été d’une importance aussi cruciale, tant pour la Palestine que pour la Syrie. . Alors que la chute du dictateur syrien affaiblit les régimes réactionnaires de la région, qui comme l’Égypte ou la Jordanie soutiennent Israël, les mobilisations pourraient élargir leurs revendications et provoquer la chute d’autres dirigeants réactionnaires, privant l’État israélien du soutien de ses voisins.
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