l’essentiel
Après avoir promis une baisse rapide des prix, le président élu n’est plus aussi convaincu de la réalisation de cette promesse que des autres.
Il reste un peu plus d’un mois avant la cérémonie d’investiture (20 janvier 2025), mais Donald Trump doit déjà faire face à la difficulté de la tâche. L’époque dorée des promesses électorales est désormais derrière nous. Tenir les engagements pris avant les élections est une autre affaire.
Le président élu avait en effet répété, durant les longs mois de la campagne présidentielle, qu’il réduirait les prix des produits de consommation dès son arrivée au pouvoir. “Dès mon premier jour au pouvoir, nous baisserons rapidement les prix et rendrons l’Amérique à nouveau abordable”, a-t-il déclaré lors d’une réunion en Caroline du Nord et à de nombreuses autres occasions. « Les prix vont baisser ! » il a immédiatement assuré « Vous verrez, ils vont descendre très vite ».
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Patatras, quelques semaines plus tard et alors que les élections présidentielles avaient été gagnées avant tout grâce au mécontentement de la population face à la hausse des prix et à un contexte d’inflation généralisée, Donald Trump n’est aujourd’hui plus aussi affirmatif : « Je voudrais baisser les prix, mais c’est très difficile de les atteindre une fois qu’ils ont augmenté», a-t-il admis dans une interview réalisée en marge de la remise de son prix de personnalité. Croyait-il lui-même à la promesse électorale ou savait-il que les prix le feraient probablement. ne relève pas de sa présidence ?
Même comportement concernant le dossier ukrainien : la guerre devait prendre fin avant même son arrivée à la Maison Blanche. Donald Trump pensait être capable de réunir Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenskyj autour d’une même table. Il semble désormais clair que le conflit ne prendra pas fin au début de l’année. Donald Trump n’évoque plus le sujet.
« Il faut être prêt à se battre »
Dans sa volonté d’augmenter les droits de douane, le futur occupant de la Maison Blanche se heurte aux mêmes difficultés. Avez-vous imaginé taxer les produits venant du Canada ? «Nous utiliserons toutes les armes en notre possession pour défendre notre peuple», a répondu Doug Ford, premier ministre de la province de l’Ontario. « Nous allons couper l’approvisionnement en énergie qui vient d’ici et arrive à New York via le Michigan et le Wisconsin », a menacé le responsable canadien. “Nous devons être prêts à nous battre.”
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Donald Trump s’attendait-il à autant de résistance ? Déjà, des doutes surgissent quant à sa capacité à mettre en œuvre les politiques pour lesquelles il a été élu. Lors de son premier mandat (2016-2020), ses capacités de négociation très limitées se sont heurtées à la culture du compromis chère à l’Amérique. Il avait pu agir sur des décisions relevant de la prérogative purement présidentielle (notamment par décret), mais il n’avait pu mettre en œuvre aucun projet bipartite majeur.
« Trump poursuivra les politiques auxquelles il croit »
De quoi rassurer la moitié de la population qui n’a pas voté pour lui et qui s’inquiète des conséquences potentiellement catastrophiques de certaines politiques (expulsion de migrants, destruction du système d’assurance maladie, etc.) ?
«Après sa victoire, de nombreuses voix estiment que Trump ne fera pas tout ce pour quoi il a été élu», observe Lincoln Mitchell, politologue et professeur à l’université Columbia de New York. «Je ne pense pas que nous devrions croire qu’il n’y a aucune raison de penser cela. Il tentera, comme il l’a démontré lors de son premier mandat, de poursuivre la politique en laquelle il croit. Peut-être, à la marge, sera-t-il dissuadé de mettre en œuvre ses idées les plus brutalement destructrices, mais il serait stupide de la part des démocrates de baser leur stratégie sur l’idée qu’il n’obtiendra pas ce qu’il a promis d’obtenir. » Reste à savoir s’il saura faire face aux difficultés de la tâche.
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