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Capvern. Cette zone humide refait surface après dix ans de travaux

l’essentiel
Le Conservatoire des Espaces Naturels d’Occitanie travaille depuis plus de dix ans avec la commune de Capvern pour préserver plus de 150 hectares de zones humides communales. Récemment, des lycéens de Masseube sont venus donner un coup de main pour ouvrir une zone favorable au campagnol amphibie, un mammifère protégé.

« Baignade interdite ». Au milieu du bosquet où l’eau est à découvert, cette enseigne trahit la nature des lieux, à quelques hectomètres de l’A64 et du casino de Capvern. Un vaste domaine de près de 175 hectares couvert de ronces, de fougères et de végétation envahissante mais qui, jusqu’à récemment, abritait un étang et reste une zone humide, propriété de la mairie de Capvern qui en a confié la gestion au Conservatoire d’espace naturel ( CEN) et pour lequel un plan de gestion a été établi en 2013. « À l’époque, tout était fait de ronces », se souvient Audrey Ratié, responsable de la gestion du site au CEN. “Nous avons dû débroussailler afin de permettre à notre troupeau de vaches écossaises d’ouvrir l’environnement sur les cinq parcs de pâturage (lire par ailleurs), dans le cadre du programme paysager européen Life Biodiv de restauration des milieux naturels par le pâturage.”

Si les vaches ont ouvert la voie, leur action ne suffit pas à répondre aux défis d’habitat, de faune et de flore qui se posent dans cette zone humide sensible. Aussi, ce jeudi, des élèves du lycée agricole St-Christophe de Masseube (32) ont réalisé un projet d’évacuation des branches générées par les opérations de coupe de la veille pour rouvrir cette zone. «C’est un territoire favorable au campagnol amphibie, un mammifère quasiment menacé et protégé en qui raffole de ces zones humides», explique Audrey Ratié. Nous ne pouvions pas amener de vaches ici car leur piétinement aurait endommagé l’environnement. Historiquement, on sait que le campagnol circule sur ce site, alimenté par le bassin versant du Saint-Martin, affluent de la Baïse.

Les orchidées des marais aussi…

Au total, deux zones se faisant face ont été rouvertes en fin de journée. « Nous évacuons tous les résidus de coupe de cette zone humide vers une parcelle de compostage pour préserver ce milieu et éviter d’enrichir les sols », explique Adrien, étudiant en 2e année de BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) à Masseube. On parle beaucoup des zones humides et de leur protection lors des formations, c’est important de voir ça sur le terrain. D’autant que les lycéens sont plongés dans une situation de travail, par exemple avec un chef de chantier déterminé. « Quoi de mieux pour protéger un écosystème que de restaurer l’habitat d’une espèce », explique Marion Potestat, l’enseignante. « C’est l’essence même du GPN. C’est le genre de projets qu’ils ont déjà réalisés, notamment en matière d’élimination des plantes envahissantes des étangs, et qu’ils seront amenés à réaliser demain. Les responsables doivent par exemple s’assurer de la sécurité des autres et du matériel, du respect des consignes données par le sponsor et du respect des règles. préservation de l’environnement, en suivant un cahier des charges. C’est aussi pour limiter l’impact qu’ils ont opté pour une chaîne pour évacuer les résidus.

Au cœur de toutes les attentions, le campagnol amphibie n’est pas la seule espèce à bénéficier de ce programme de restauration qui se poursuivra selon un nouveau plan de gestion. “C’est un milieu très complexe qui a connu beaucoup de bouleversements, avec le déclin de l’agriculture, l’arrivée de l’A64 qui détournait le cours d’eau, les pièges à balles qui tiraient du plomb autrefois, poursuit Audrey Ratié. Il y a eu beaucoup de réaménagements. . Dans les années 40, il n’y avait pas un arbre ici, seulement des pâturages. Aujourd’hui, par exemple, on trouve des drains qui contribuent à l’assèchement de la zone. zone. En bloquant ces fossés, nous espérons faire monter le niveau de l’eau. Mais il faut agir vite. Un autre chantier d’ouverture doit avoir lieu ces jours-ci, afin de redonner de la lumière aux orchidées sauvages (épipactis des marais) dont les 70 pieds enregistrés étouffent…

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