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à l’hôpital de jour on marche avec la maladie

« Un Français sur cinq souffre d’un problème de santé mentale et c’est à eux que nous voulons aider »» a déclaré Michel Barnier, alors Premier ministre, lors de son déplacement à Vienne le 10 octobre 2024 à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. Un coup de projecteur apprécié par les acteurs de la psychiatrie du territoire. Ceux qui travaillent dans l’ombre. Malgré le désir, de plus en plus exprimé, « s’ouvrir sur la ville ».

« L’unité de jour a pour objectif d’accompagner les personnes vers l’autonomie »

C’est le cas de l’hôpital de jour de Châtellerault, annexé au centre hospitalier Laborit. C’est une équipe passionnée qui souhaite briser les derniers clichés laissés attachés aux troubles psychologiques. Il y a 70 patients qui participent à des séminaires thérapeutiques. Il y a notamment Marie et Georges. Ce matin-là, ils travaillent sur un laboratoire de mémoire. “L’exercice consiste à créer une table de fête en suivant les instructions de qui veut être à côté de qui et vice versa”notent les agents de santé, hôtes de cette séance. Ce scénario peut être utilisé dans leur vie quotidienne. Parce qu’en dehors de l’hôpital de jour, chaque patient… vit sa propre vie. Seul. En couple. Chez ses parents. Dans une maison relais…

« L’unité de jour a pour objectif d’accompagner les patients vers l’autonomie »explique le Dr Christelle Paillard, psychiatre et directrice du centre adulte de Châtellerault. Marie a été admise en salle fermée : «J’ai eu une anxiété terrifiante toute la journée. Je suis allé aux urgences psychiatriques. J’ai passé des semaines à l’hôpital. » À sa sortie, en traitement, il poursuit le parcours de soins à travers l’unité de jour. “Il y a une première conversation dans laquelle on voit avec la personne ce qu’elle veut, quand elle veut venir, faire quoi”indique le Dr Paillard.

Christelle Paillard, psychiatre, et Brigitte Babeaud-Devergne, directrice socio-éducative du service de psychiatrie de l’hôpital de jour de Châtellerault.
© (Photo NR-CP, Mathieu Herduin)

Marie se confie « avoir du mal à se lever le matin ». Ainsi le séminaire, une fois par semaine, donne un cadre. « Il faut se lever, s’habiller, ça m’a pris du -… Ça va beaucoup mieux maintenant. » Les angoisses ? «Je viens depuis un an. J’en ai plus”annonce-t-il avec un grand sourire. Parmi les petites victoires quotidiennes ? « Samedi dernier, je suis allée seule au restaurant ! Oh, il faut savoir s’amuser ! »

“Nous marchons avec notre maladie”

Brigitte Babeaud-Devergne, responsable socio-éducative, explique la démarche : « La maladie psychologique n’est pas une maladie comme les autres. Nous ne pouvons pas guérir. En revanche, nous nous rétablissons. Nous marchons avec notre maladie. Mais il faut d’abord accepter de vivre avec et donc oublier les normes sociales. » C’est peut-être la partie la plus difficile. Se confronter au regard de la société. Celui qui vous dit qu’il faut travailler, acheter une maison, une voiture et adopter un chien…

« Il n’est pas possible de répondre aux injonctions de la société envers les personnes atteintes de troubles mentaux »» précise l’équipe de l’hôpital de jour. « Pour certains, travailler n’est pas facile. Il faut donc trouver des missions adaptées. » L’unité de jour a une convention avec certains établissements, comme la déchetterie de Naintré. « Tous les deux mois, des patients vont y travailler. C’est un redémarrage. Suivez les instructions. Respectez les horaires. Faites attention à votre tenue vestimentaire et, tout simplement, respectez quelques contraintes…” C’est ce qu’on appelle l’inclusion sociale. Et pour les personnes qui ont perdu l’équilibre à un moment donné de leur vie, ce n’est pas qu’un vain mot.

Une grande cause nationale et une série en cinq épisodes

> Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé que la santé mentale deviendrait la première cause nationale d’ici 2025, en mettant notamment l’accent sur la volonté de déstigmatisation. Dans les colonnes de La Nouvelle République et Centre de pressenous avons décidé d’aller à la rencontre de ceux qui brisent les tabous. Soignants, psychiatres, patients souffrant de troubles mentaux…

> Ils ont la parole pendant une semaine, à partir du lundi 9 décembre avec ce premier épisode de soins psychiatriques à l’hôpital Laborit, en hôpital de jour et en service fermé.

> Mardi 10 : la justice leur impose des soins.

> Mercredi 11 : ensemble, dans le groupe de soutien, ils affrontent la maladie.

> Jeudi 12 : Magdala, 25 ans, et sa mère Françoise parlent quotidiennement de la maladie.

> Vendredi 13 : à Buxerolles, l’association Les Pâtes au Beurre fait entendre la voix des enfants en souffrance.

 
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