Méthodique et froid. Le tireur masqué tend son arme munie d’un silencieux, la pointe sur sa victime et fait feu. Calmement, le suspect recharge, tire à nouveau. Toujours impassible sous sa cagoule noire, l’homme déverrouille son arme enrayée, avant de s’éloigner paisiblement dans la rue.
Nous sommes peu avant 7 heures mercredi matin, au cœur du quartier animé de Manhattan (New York), sur le parvis du Hilton Midtown, un hôtel de luxe. Brian Thompson, 50 ans, patron d’un des plus grands assureurs américains, vient d’être tué devant tout le monde par un tueur aux méthodes professionnelles. Ce dernier est toujours en fuite.
À 7 h 12, Brian Thompson, PDG de UnitedHealthcare, a été déclaré mort à l’hôpital Mount Sinai où il a été transporté d’urgence à l’hôpital, touché au moins une balle dans le dos et une fois dans le mollet droit. Il a été, affirme Jessica Tisch, patronne du NYPD, la police new-yorkaise, citée par les médias américains, victime d’une « attaque préméditée, planifiée et ciblée » perpétrée par un tueur « en embuscade » devant le Hilton.
Après l’assassinat, le tireur a pris la fuite à pied, puis en vélo électrique, selon la police. Il a été vu officiellement pour la dernière fois à Central Park et a peut-être pris le métro jusqu’à l’Upper West Side, où il a été filmé portant une batterie de vélo électrique.
Des indices derrière lui
S’il est activement recherché par les autorités qui ignorent son identité, le suspect pourrait avoir laissé derrière lui quelques éléments qui pourraient aider à le retrouver, espèrent les autorités américaines.
Il y a d’abord ces images de lui dans une cafétéria Starbucks, située à quelques mètres du Hilton. Quelques minutes avant la tuerie, le criminel y avait été filmé en train d’acheter une bouteille d’eau et deux barres énergétiques. Dans sa fuite, l’homme a laissé tomber cette bouteille, ainsi qu’un « téléphone jetable ». Les enquêteurs espèrent retrouver des traces ou empreintes ADN sur ces objets. Le téléphone sera analysé.
Mots sur les cas de balles
Il y a aussi les douilles d’obus découvertes sur les lieux du crime. Les mots « refuser », « défendre » et « déposer » (dont la traduction pourrait être « refuser », « empêcher », « disposer ») étaient inscrits sur les étuis. Des indices qui pourraient orienter l’enquête : des cadres supérieurs d’UniterdHealthcare ont récemment été victimes de menaces, a déclaré un enquêteur à CNN. Brian Thompson n’y aurait pas été mentionné. Selon le New York Post, le grand patron, comme d’autres membres de la direction du groupe, faisait l’objet d’une enquête du ministère de la Justice pour délit d’initié après cession d’actions.
« Brian était un homme généreux et talentueux qui a vraiment vécu sa vie pleinement et a touché tant de vies. Plus important encore, Brian était un père incroyablement aimant pour nos deux fils et il nous manquera beaucoup », soupire sa veuve Paulette, s’adressant à CNN.
Récompense jusqu’à 10 000 $
En principe, les dirigeants du groupe UnitedHealth sont accompagnés par une équipe de sécurité lors de leurs déplacements. Mais ce n’était pas le cas mercredi matin, lorsque Brian Thompson, arrivé du Minnesota, s’est rendu au Hilton pour sa conférence annuelle des investisseurs.
Le NYPD Crime Stoppers a annoncé une récompense pouvant aller jusqu’à 10 000 $ pour toute information conduisant à l’arrestation du suspect. La police affirme qu’il s’agit d’un « homme à la peau claire », vu pour la dernière fois portant une veste marron clair ou crème, un masque noir, des baskets noires et blanches et un sac à dos gris « très distinctif ». « .
L’homme pourrait être un tireur expérimenté, habitué au maniement des armes. Selon des experts en arme à feu, qui ont étudié la vidéo, la manière dont il a déverrouillé son arme enrayée au moment de l’assassinat pourrait laisser penser qu’il avait reçu une formation des forces de l’ordre ou de l’armée.
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