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à Estibeaux, l’arbre loué prend racine

jeLa crèche Scrive, à Estibeaux, produit parfois quelques déceptions. Le samedi 30 novembre au matin, Hugo est venu à Habas avec son père et son grand-père pour cueillir un arbre. À son grand désarroi, le conifère de l’année dernière, qui portait son nom, avait perdu trop de branches au goût de ses aînés pour mériter un autre tour. Hugo, l’arbre, est resté à quai, à destination d’une autre demeure. « Comment allons-nous blâmer cela ? » demanda le garçon, vert de colère, à son père. A l’approche de Noël, les questions de certains enfants invitent au silence.


Hugo et Hugo.

Matthieu Sartre

Pour la deuxième année consécutive, l’entreprise Scrive, qui fêtera ses 90 ans l’année prochaine, propose en location et en pot des sapins normands, “les plus solides”, selon Antoine Scrive. Le mode opératoire est simple : « Nous remettons aux clients un contrat de location, comme pour une voiture, ainsi qu’une notice et une soucoupe pour les arroser. A la fin des vacances (deuxième semaine de 2025, ndlr), ils ramènent le sapin. Celui qui veut lui donner un nom doit le faire, mais ils sont tous numérotés. C’est agréable de les retrouver. »

Trois ans et ça compte

Planté en pot au printemps, l’arbre reste en culture durant l’été puis est loué en automne dès le début des vacances. Sa vie commerciale dure trois ans. « Et puis, on ne sait pas trop, explique Antoine Scrive, mais ils pourraient reboiser. Certains particuliers s’intéressent à leur jardin. » Comme une nouvelle vie.


Antoine Scrive, à droite, informe ses locataires.

Matthieu Sartre

Bien qu’elle ait germé ailleurs, l’idée de louer des sapins est une opération marketing vertueuse qui s’inscrit dans un tournant important pour la pépinière Estibeaussaise. L’entreprise, reconnue auprès des professionnels français et européens pour ses lilas des Indes, ses érables du Japon et ses arbres de Judée, a choisi l’agroécologie « depuis six ans. Nous n’utilisons plus de produits de synthèse pour nos cultures (1), rappelle Antoine Scrive, porte-parole de ses sept confrères. Nous avions décidé de ne plus fabriquer d’arbres, également à cause de la concurrence des supermarchés. Face à la demande, nous avons choisi de les louer, pour ne pas les condamner pour Noël. »

L’année dernière une cinquantaine de conifères étaient proposés, cette année il y en a le double. L’expérience a été une réussite à tous points de vue. « J’avais des doutes, mais tous les arbres sont revenus propres. D’une part parce qu’ils sont bien conditionnés pour rester à l’intérieur, d’autre part parce que les clients ont une approche bienveillante et prennent soin des arbres. » Pour peut-être les retrouver mieux plus tard.


Convoi exceptionnel : la saison de transhumance des conifères bat son plein.

Matthieu Sartre

Comment ça marche ?

Scrive propose quatre tailles d’arbres de 1 mètre à 2,25 m (pot inclus) pour un prix compris entre 32 et 54 euros (5 euros sont reversés au service de pédiatrie de l’hôpital de Dax). L’entreprise indique plusieurs conditions d’entretien, comme éviter les sources de chaleur, interdire la neige artificielle et le contact étroit avec un chat. Il recommande également de « parler à l’arbre » et de « mettre Mariah Carey dessus ».

(1) La pépinière Scrive possède 23 hectares de champs sur lesquels elle a « remplacé les herbicides chimiques par des paillis naturels à base de pin finement broyé (dit « fin »), produit dans les Landes, près de Dax ».

 
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