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les pays producteurs de pétrole ont eu raison de l’ambition portée par une majorité d’États

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Le président du Comité international de négociation, Luis Vayas Valdivieso, lors d’une séance plénière de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique, à Busan, en Corée du Sud, le 1er décembre 2024. AHN YOUNG-JOON/AP

« Une trahison mondiale ». C’est le chef de la délégation panaméenne, Juan Carlos Monterrey, qui a eu les mots les plus durs pour qualifier l’échec des négociations autour d’un futur traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique : « Chaque jour de retard est un jour contre l’humanité. » Les 175 pays réunis à Pusan ​​(Corée du Sud) pour ce qui devait être la dernière séance de négociations, se sont quittés dimanche 1est décembre, sans parvenir à un accord. Faute de consensus, les discussions, entamées il y a deux ans, se poursuivront en 2025 selon un calendrier qui reste à déterminer. « Plusieurs questions cruciales nous empêchent encore de parvenir à un accord général. Il faudra plus de temps pour les résoudre efficacement », a reconnu le président du Comité intergouvernemental de négociation (CIN), l’Équatorien Luis Vayas Valdivieso.

« L’histoire ne nous pardonnera pas si nous ne parvenons pas à un accord » a déclaré Juan Carlos Monterrey au nom d’un groupe d’une centaine de pays, dont ceux de l’Union européenne, qui poussent à l’élaboration d’un texte ambitieux, c’est-à-dire qui s’attaque au problème à la Source en coupant le robinet de la production qui est désormais hors de contrôle. En mars 2022, 175 pays ont adopté, sous les auspices des Nations Unies, une résolution qualifiée de“historique” : il fixe l’objectif de parvenir d’ici fin 2024 à un premier traité juridiquement contraignant pour éradiquer la pollution plastique et le danger mondial qu’elle représente pour l’environnement, le climat et la santé humaine. ” Le plastique est une arme de destruction massive. Ici, nous ne négocions pas n’importe quel traité, mais le traité le plus important pour la survie de l’humanité depuis l’Accord de Paris. » a déclaré le chef de la délégation panaméenne, son chapeau vissé sur la tête.

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Au rythme actuel, la production de plastique devrait doubler pour atteindre un milliard de tonnes avant 2050. Elle s’accompagne d’une explosion comparable des déchets : elle pourrait également doubler pour dépasser 600 millions de tonnes d’ici 2040. Une très petite partie est recyclée (moins plus de 10 %), près de la moitié est enfouie dans des décharges et 19 % est incinérée. Le reste (22 %) se retrouve dans l’environnement et notamment dans les océans.

Un danger pour le climat

Poison pour les écosystèmes et la santé humaine, le plastique est aussi un danger pour le climat. Selon les estimations du Programme des Nations Unies pour l’environnement, la part des émissions liées à la seule production de plastique, qui repose sur l’extraction et la transformation d’énergie fossile, devrait presque quadrupler d’ici 2050, pour représenter 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

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