Après un an et demi de baisse des prix de l’ancien, les prix en France tendent enfin à se stabiliser au troisième trimestre, ce qui laisse espérer aux opérateurs du secteur une reprise imminente.
Les prix de vente des logements anciens, cotés selon l’indice de référence Notaires-Insee publié jeudi, se sont stabilisés au troisième trimestre : -0,1% par rapport au trimestre précédent, après avoir commencé à ralentir en début d’année.
Sur une année, la baisse des prix s’est également atténuée et s’est établie à -3,9%, après -4,9% au deuxième trimestre et -5,2% au premier trimestre 2024. Il s’agit cependant du cinquième trimestre consécutif de baisse des prix. .
Elodie Frémont, présidente de la commission « statistiques immobilières » des notaires du Grand Paris, voit une « petite lueur d’espoir » dans les données du dernier trimestre.
“Nous espérons tous avoir atteint des points proches des plus bas historiques et peut-être enfin nous rétablir”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Le marché immobilier actuel a été affecté par la hausse des taux d’intérêt à partir de 2022, qui a réduit la capacité d’emprunt des familles françaises.
La décision de la Banque centrale européenne (BCE) de commencer à réduire ses taux début juin a été considérée comme un premier facteur de reprise des marchés. Mais l’incertitude politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée quelques jours plus tard, a bloqué tout optimisme naissant chez les acheteurs.
Toutefois, le pouvoir d’achat immobilier des ménages s’est amélioré ces derniers mois, grâce principalement à la baisse des taux d’emprunt et à la baisse des prix de l’immobilier, selon Julien Lecumberry, économiste au Crédit Mutuel Arkéa.
Désormais, les acheteurs vont « attendre et voir », selon Elodie Frémont, et « s’inquiéter » des différentes mesures politiques étudiées aux niveaux local et national, notamment l’éventuelle augmentation des taxes collectées par les départements sur les achats immobiliers.
Un nombre de transactions encore faible
En termes de nombre de transactions, la situation ne s’améliore pas. Les ventes enregistrées par les notaires “continuent de diminuer”, comme c’est le cas “depuis fin septembre 2021”, note le document publié par l’Insee.
A fin septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est estimé à 780.000, après les 792.000 fin juin 2024 et les 825.000 fin mars 2024.
En Ile-de-France, au troisième trimestre, le volume des transactions a diminué de 10 % sur un an et, bien que cette baisse soit « modérée », « on ne peut pas annoncer de rebond ou de reprise », analyse Elodie Frémont.
Le niveau des ventes immobilières par les notaires du Grand Paris est actuellement inférieur de 39% au niveau du troisième trimestre 2022.
Pour Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), les conditions d’une reprise du marché ne sont pas encore réunies, « on ne pourra récupérer des volumes qu’à condition que de nouveaux acquéreurs retrouvent le chemin de l’acquisition.
Le nombre de transactions pourrait encore diminuer « en raison de l’incertitude politique, du manque de confiance et de visibilité », ce qui, selon lui, ralentirait les acheteurs.
Dans le détail, les baisses de prix sont similaires pour les maisons (-3,9% sur un an) et les appartements (-3,8%), selon des données provisoires corrigées des variations saisonnières.
Sur le plan géographique, la valeur des immeubles d’époque en Ile-de-France se stabilise (-0,1% sur un trimestre), après sept trimestres consécutifs de baisse.
Par rapport au troisième trimestre 2023, les prix des appartements ont diminué de 5,2% en Ile-de-France et de 5,5% à Paris, où le prix moyen au m² s’élève à 9 520 euros.
Hors Ile-de-France où les prix sont en baisse depuis mi-2023, la baisse est également de 0,1%, mais la région Provence-Alpes-Côte d’Azur connaît une légère hausse des prix de 0,2% par rapport à le trimestre précédent.
Les appartements dans les Hauts-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes prennent également de la valeur.
Julien Lecumberry prédit que “les prix vont baisser de moins en moins vite”, puis se stabiliser mi-2025, et que le nombre de ventes immobilières restera “inférieur à la moyenne des dix dernières années”.
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