l’essentiel
Hier s’ouvrait le premier jour du procès d’Alex Rodriguez aux assises d’Albi. Le conducteur est jugé pour le meurtre de Castrais en 2016. La version du propriétaire de la moto volée et du passager de la camionnette était attendue.
Huit ans d’attente. Le procès d’Alex Rodriguez a débuté hier, jugé devant la cour d’assises d’Albi pour “violences avec usage ou menace d’une arme mortelle sans intention de la provoquer”. Le 18 juin 2016, dans le quartier Ailot de Castres, Dahou-Samir Dahmani, 21 ans, circulait en moto tout-terrain lorsqu’il a été percuté par une camionnette lors d’un cabré.
Sur le siège passager de la camionnette se trouvait un collègue d’Alex Rodriguez, avec qui il s’était lié d’amitié. Sa moto venait d’être volée dans son garage à Toulouse.
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Après avoir mené sa petite enquête et récolté des informations sur les réseaux sociaux, elle a découvert qu’elle avait été aperçue à plusieurs reprises à Aillot. Jusqu’à aller le voir en personne une première fois, puis une seconde fois, avec un ami, le 18 juin. «Nous voulions juste l’identifier. Nous ne voulions blesser personne. A chaque fois, j’ai prévenu la police», jure le pilote de motocross, à qui deux autres motos avaient déjà été volées, dont la valeur est estimée à 5 000 euros chacune. D’ailleurs, à midi, il se trouvait dans un commissariat de Toulouse où s’est produit le drame.
«Nous voulions juste l’identifier. Nous ne voulions blesser personne. À chaque fois, j’en ai informé la police.”
« Pourquoi es-tu allé à Castres l’après-midi, alors que tu t’es comporté en bon citoyen ? » demande Me Martin, l’un des avocats de la famille de la victime. Réponse : « Il était en vente, si vous découvrez le lendemain qu’il n’est plus disponible. Il fallait aller voir. Nous n’y allions pas dans un esprit combatif, je n’étais même pas sûr que ce soit mon vélo. »
En fin d’après-midi, les deux hommes patrouillaient rue de Bretagne, interrogeaient des habitants et entendaient un bruit de moto. « Nous sommes remontés au camion et avons vu une moto noire faire demi-tour au bout de la route. » Alex Rodriguez démarre et descend dans la rue. La vie de la famille Dahmani va basculer en quelques minutes. « Nous n’allions pas vite, environ 30 km/h et la moto zigzaguait au milieu de la route avec un cabré. Le camion est parti à gauche, c’était un réflexe d’évitement. Le but était de passer par là, de le regarder de plus près et d’aller au commissariat si c’était bien le mien. »
Déterminé au point de tuer ?
Peu avant, en se promenant le long de l’Agout, les deux amis s’étaient promis d’essayer d’arrêter la moto si c’était bien elle.
La question restait alors en suspens après un début d’après-midi de débat : avaient-ils l’intention de récupérer la moto au point de faucher délibérément le pilote ? Il reste deux jours pour le savoir.
Alex Rodriguez, une vie presque sans problème
Il a le ton calme d’un homme serein. Pourtant, une épée de Damoclès plane au-dessus de la tête d’Alex Rodriguez. Libre et sous contrôle judiciaire depuis le 20 juin 2016, l’homme sans casier judiciaire s’est présenté vêtu de bottes marron, d’un jean noir et d’un pull à col roulé bleu, laissant apparaître des tatouages sur son cou et ses mains.
Le sportif de 33 ans n’a pas dit grand-chose hier. D’autres ont parlé pour lui. De lui. À l’image de l’enquêteur de personnalité, qui s’était intéressé à son parcours en 2018. Enfant unique de parents séparés, « Alex » est un enfant « vif et vif », soigné pour canaliser son hyperactivité. Balloté entre différentes villes françaises et le Portugal au cours de ses voyages, il connaît un parcours scolaire compliqué et semé d’absences. Reconnu comme doué, il s’est rapidement tourné vers le monde du travail après l’« échec » d’une carrière militaire dont il rêvait, en raison d’une blessure au genou. Corriere, alors cordiste, est aujourd’hui responsable technique de l’aménagement extérieur. Marié, vit en Moselle.
Et l’homme ? « Disponible » et « caractéristique » pour lui, « jovial » mais plutôt « dur et décisif » pour les autres, il est avant tout « un bon fils » pour son père. A la barre, un de ses amis a dressé un portrait enthousiaste du prévenu. Seule son ex-compagne, avec qui il a eu une fille, a évoqué des disputes, parfois violentes, comme cet épisode dans lequel il l’aurait clouée au mur.
Mais qui est vraiment Alex Rodriguez ? “Je n’ai jamais pu découvrir ce qu’il avait en tête”, a-t-elle déclaré aux jurés. L’ancien vététiste de niveau régional aurait même « du mal à se remettre en question » pour l’un de ses amis et manquerait d’empathie. De quoi expliquer l’absence d’excuses jusqu’ici auprès de la famille du défunt.
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