Après plus d’un an à fuir vers les abris dès que retentissent les sirènes, les habitants du nord d’Israël profitent du calme retrouvé grâce à la trêve, pourtant fragile, avec le Hezbollah.
Les magasins sont pour la plupart ouverts, les bus circulent, les gens passent… A Nahariya, ville côtière à une dizaine de kilomètres du territoire libanais, la vie semble à nouveau normale. Mais les écoles restent fermées et la population reste sur ses gardes.
Baha Arafat installe son stand de shawarma, heureux d’apprendre qu’une trêve vient d’être conclue avec le mouvement chiite libanais qui, depuis plus d’un an, lance des projectiles de toutes sortes depuis l’autre côté de la frontière. « Je me sens beaucoup mieux maintenant que je sais qu’il y a un cessez-le-feu », confie cet homme de 44 ans. « Il n’y a pas d’abris dans la région et les derniers jours ont été tendus. »
Au vu de l’accord entre Israël et le Liban annoncé mardi, le Hezbollah a en effet tiré à tous les niveaux, lançant presque chaque jour des dizaines de projectiles sur le territoire israélien. « De moins en moins de clients arrivaient et les sirènes incessantes gâchaient tout », explique le vendeur.
Une fois l’alarme passée, certains sont revenus chercher leur shawarma, d’autres non.
A proximité, Nissim et Meir parlent de la trêve. Rien à fêter, selon les deux amis. “C’est dommage, nous aurions dû continuer pendant au moins deux mois pour terminer les travaux”, a déclaré Nissim Ravivo. « On ne se sent toujours pas en sécurité et ça ne nous plaît pas », explique le septuagénaire.
“A quoi ça sert?”
Le mouvement chiite a ouvert le front contre Israël le 8 octobre 2023, déclarant son soutien au Hamas, au lendemain de l’attaque surprise du mouvement islamiste palestinien contre Israël qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.
Pour arrêter les tirs du Hezbollah, l’armée israélienne a lancé dans la seconde quinzaine de septembre une campagne aérienne et terrestre dans le sud du Liban, dans l’espoir de chasser les combattants du mouvement de son territoire.
« J’ai vu les dégâts (causés par les roquettes) dans toutes les communautés environnantes », poursuit Nissim Ravivo. « Tous ceux qui ont perdu leurs moyens de subsistance et leur maison, à quoi ça sert ?
Environ 60 000 personnes déplacées par les hostilités attendent toujours de rentrer chez elles, dans le nord d’Israël. Arrivée d’Ukraine il y a deux ans, Alana Sverdlov est soulagée que les armes soient silencieuses. Ses enfants vont enfin pouvoir retourner à l’école.
Les sirènes, les coups de feu, tous ces signes de guerre qui la hantent elle et sa famille… « C’était stressant, surtout pour mes enfants », témoigne la quinquagénaire. “Mais maintenant, c’est bien d’avoir un cessez-le-feu.”
Chez le caviste voisin, Nes Kari ne partage pas cet optimisme. “Je ne pense pas qu’il y aura la paix”, déclare le jeune de 25 ans. « Comment pouvons-nous faire confiance à un ennemi qui dit vouloir tous nous tuer ?
La plupart des magasins sont ouverts, les bus circulent, les gens passent… A Nahariya, une ville côtière à portée de fusée…
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