Pluies torrentielles et maladies
Pour le cacao, cette évolution s’explique par les récoltes catastrophiques au Ghana et en Côte d’Ivoire, qui fournissent 60 % des fèves vendues dans le monde. Leur production a été réduite de moitié à cause des plantations affectées par les pluies torrentielles et les maladies qui ont suivi.
Pour compenser la perte de revenus, le régulateur ghanéen a d’abord augmenté le prix de son cacao de 58 % en début d’année, puis de 45 % en septembre. Le pays s’attend à ce que la production augmente à nouveau pour atteindre 650 000 tonnes pour la saison 2024/25, même si un responsable de l’Organisation internationale du cacao a déclaré qu’elle se situerait autour de 500 000 tonnes. Ce n’est toujours pas à la hauteur des années passées.
Le café est également victime du changement climatique. Au Vietnam, premier producteur mondial de Robusta, une chaleur excessive ralentit la croissance des caféiers. Au Brésil, premier producteur d’arabica, c’est le manque de pluie qui a entraîné une baisse des récoltes. Les caféiers du Brésil ont bénéficié de « pluies importantes » en octobre, contribuant à une « floraison exceptionnelle dans la plupart des régions productrices de café Arabica », selon Guilherme Morya de Rabobank. Mais l’analyste note une « incertitude sur l’évolution de la floraison, qui suscite d’importantes inquiétudes » sur la récolte 2025/26.
La pression des clients internationaux pour le café « biologique » ou labellisé encourage également l’utilisation de moins de produits phytosanitaires et rend les plantations plus sensibles aux maladies ou aux ravageurs. En conséquence, la production diminue et le prix de la tonne de café augmente.
Des prix en hausse pour le consommateur
D’autant que les pays producteurs de cacao et de café ont tendance à anticiper le protectionnisme annoncé par Donald Trump et la nouvelle réglementation européenne sur la déforestation. A partir du 1er janvier 2025, une nouvelle norme européenne obligera les importateurs à prouver que leur café ne provient pas de zones récemment déboisées. Une mesure vertueuse sur le plan environnemental mais qui crée des tensions : les terres pouvant être dédiées aux plantations sont considérées comme un levier de développement par les producteurs qui voient la demande mondiale croître.
Mais les consommateurs continueront-ils à boire du café ou à manger du chocolat si leur rareté et leur prix en font des produits de luxe ? «Le chocolat, c’est tendu», reconnaît Dominique Schelcher, patron des supermarchés U. « Les chocolats de Noël actuellement en vente connaissent un démarrage difficile car le prix a augmenté de 5 à 6 %. Et il y a un impact direct sur la consommation. Cependant, c’est un produit un peu « mou »… » Le groupe suisse Lindt avait déjà annoncé une augmentation des prix de ses produits en mars dernier.
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